Le problème avec les bonnes lectures…

Dans les derniers mois, j’ai eu droit à des recommandations de lectures de deux véritables expertes en littérature jeunesse, soit Sophie Gagnon (de Sophielit.ca) et Catherine Chiasson (de la librairie Le Renard Perché). Les deux ont des goûts impeccables et connaissent mes préférences, j’ai donc eu le plaisir de lire plusieurs livres jeunesse d’une qualité exceptionnelle les uns à la suite des autres. Les voici:

Vous direz : quelle chance, c’est merveilleux!

Il est vrai que lire un ou deux très bons livres est excellent pour l’inspiration et la motivation d’un auteur. On remarque que les personnages sont mieux bâtis que les nôtres ou encore que les mondes sont originaux et on se dit qu’on devrait faire attention à ces aspects pour notre prochain roman.

Mais en lire plusieurs, c’est angoissant. On se compare, on se dit soudain qu’on n’y arrivera jamais et le syndrome de l’imposteur, pourtant tenu efficacement à distance ces derniers temps, revient au galop!

C’est là que je suis rendue cette semaine, alors que je retravaille le deuxième tome de Les Abysses : j’angoisse de ne pas être à la hauteur des auteurs que je lis.

Ça se fait, vous pensez, demander des suggestions de mauvais livres? Il me semble que ça me ferait du bien!

Mes grandes obsessions Webtoon! 

Je dois l’avouer: j’adore l’application Webtoon qui me permet de lire des bandes dessinées en rafale sur mon téléphone. Ce que j’aime le plus? La possibilité, d’un clic, d’acheter la suite et de continuer sur ma lancée. Passer des heures dans le même univers, c’est un de mes plus grand plaisir de lectrice de bande dessinée. 

Ma première obsession Webtoon était Space Boy, recommandé par Julie Champagne, et ma toute nouvelle s’appelle Hooky. Dans les deux cas, l’histoire allie une grande aventure qui devient de plus en plus épique au fil des épisodes à un peu de romance. 

Space boy fait plutôt dans la science fiction, avec une station spatiale minière, une terre futuriste, des androïdes et un grand complot mené par une compagnie d’exploration spatiale. 

Hooky présente mon genre de fantasy, avec un grand conflit entre les sorcières et les humains, des sorts, des malédictions, des dragons et même quelques incartades du côté des contes classiques! 

Dans les deux cas, du pur bonheur garanti, qui croît avec l’usage. Je ne suis pas certaine que les versions françaises existent sur l’application numérique, mais les deux histoires sont  disponibles en français en livres papier (juillet prochain pour Hooky). Ce sont d’ailleurs les couvertures de ces versions qui ornent le présent billet!   

Gâtez-vous, vous ne le regretterez pas!!

 

Chercher l’inspiration à une foire d’art contemporain

En fin de semaine, c’était la foire Plural dans laquelle plusieurs galéristes canadiens affichent les œuvres les plus intéressantes de leur collection. Ce n’est pas la première fois que je vous parle d’art contemporain, une des sources d’inspiration de mon imaginaire. Voyons les œuvres qui m’ont marquées cette fois-ci!

Premier coup de coeur pour cette figurine de Casimir Ernest Gasser, intitulée « Pack Animal » (2023). J’adore les personnages, et celui-ci m’est tombé dans l’oeil. Il me donne des envies d’histoires de vilains petits canards, version dromadaire! 

 

Parlant de personnages, il y avait ce portrait de Travis Louis, un artiste duquel j’ai un imprimé à la maison et que je suis depuis longtemps sur les médias sociaux. Le tableau était hors de mon budget, mais j’étais bien contente de pouvoir contempler une de ses œuvres originales pour la première fois. 

Certaines œuvres m’inspirent des paysages merveilleux, comme par exemple cette œuvre d’Erin Vincent faite entièrement de feuilles de papier roulées et qui ressemble à un corail sous-marin. 

Ou cette sculpture de Toni Losey qui semble avoir été cueillie à même le sol d’une lointaine planète. 

Certaines œuvres me touchent parce qu’elles me parlent de mon art à moi, comme les mitraillettes de Eric Nado, faites de morceaux de machine à écrire, qui semblent offrir une réinterprétation moderne de proverbe disant que le crayon est plus fort que l’épée. 

Et finalement, j’aime me promener dans les galeries d’art contemporains parce que certaines œuvres ouvrent de nouvelles portes dans notre cerveau. Par exemple, cette porcelaine de Livia Marin, qui m’offre une nouvelle manière de penser un objet du quotidien, et que j’aurais bien ramenée à la maison! 

Prix Bédélys jeunesse Québec

Je vous ai déjà parlé de mon amour des participations à un jury,  et cette année j’ai été bien gâtée en étant sélectionnée pour faire partie de celui des prix Bédélys jeunesse Québec qui devait choisir 5 finalistes et un lauréat parmi une trentaine de bandes dessinées québécoises destinées aux 14 ans et moins.

Les finalistes, que voici, ont étés dévoilés il y a quelques semaines!

Je dois avouer que la qualité et la créativité de ces cinq titres m’a impressionnée! On peut être fiers de notre production québécoise en bande dessinée jeunesse, il y a vraiment du haut calibre!

Je vous invite d’ailleurs à les lire tous les cinq pour vous faire votre propre idée avant le grand dévoilement du lauréat lors du Festival BD de Montréal à la fin mai! Et si vous avez votre préféré, dites-le-moi, je suis curieuse (mais ne pourrai rien vous dire en retour, discrétion professionnelle oblige).

Dépoussiérer un procédé graphique

Avec Les Abysses, sorti la semaine dernière, je concrétise une envie graphique de longue date.

Je vous montre ici une page avec illustration. Que remarquez-vous?

Eh oui! Il y a une phrase tirée du texte sous chaque illustration. Dans ce cas-ci : « La tête de la pioche rencontre le roc et une large fissure zèbre soudain le mur du tunnel. »

C’est une touche nostalgique assumée. Je me rappelle, à l’âge de mes lecteurs, du plaisir que j’avais à lire ces phrases en feuilletant un livre avant de le choisir (ou non) pour prochaine lecture. C’est comme une bande-annonce contenue dans le livre lui-même, un amuse-bouche avant d’attaquer le plat principal. Une permission officielle de grappiller.

À mon souvenir, c’était le cas pour la collection « Bibliothèque du Chat perché » chez Flammarion, dont plusieurs lectures m’ont fortement marquée. Les comtesse de Ségur et les vieux livres des collections Bibliothèques verte et Bibliothèque rose, aussi, peut-être? Ma mémoire n’est pas très fiable.

J’ai été tout excitée, en recevant mes exemplaires d’auteur la semaine dernière, de constater que le processus fonctionne encore très bien! Qu’en pensez-vous?

Aperçu de « Les Abysses »

Je vous ai montré la couverture la semaine dernière; le premier tome de ma nouvelle série d’aventure pour les 10-14 ans sort dans les prochains jours. Il s’intitule Les Abysses T1 : La mine de lave et voici le résumé de l’histoire :

« Je ferais n’importe quoi, mais sortez-moi de ce pétrin ».

Ces mots, Gauthier les a pensés avec toute la force de son âme. Pour la suite, il a cru à la chance :  l’agent de sécurité qui lui courrait après a perdu sa trace et il s’est enfui du centre d’achat. La police n’a pas été appelée, ses parents n’ont pas su qu’il avait volé un sac de bonbon pour prouver aux amis de son frère qu’il n’est pas un lâche.

Pourtant, à son insu, un contrat s’est signé à son nom dans Les Abysses, où il découvrira que « n’importe quoi » est parfois un échange bien peu équitable.

Je vous offre également quelques illustrations intérieures faites par Mathieu Benoit pour vous donner une idée de l’ambiance et de l’univers que j’ai créé :

DÉVOILEMENT : Les Abysses

Dans deux semaines sortira mon dernier livre de la saison, mais non le moindre! Les Abysses, Tome 1: La mine, publié aux Éditions Druide. Ma troisième série chez cet éditeur.

C’est une nouvelle série d’aventure fantastique, ce que j’ai écrit de plus proche de Victor Cordi depuis la fin de cette série (mais en plus costaud, plutôt 3e cycle du primaire et secondaire 1). Et parlant de Victor Cordi, je retrouve Mathieu Benoit, qui avait si magistralement illustré la série! Voici d’ailleurs la page couverture qu’il a faite pour le premier tome :

Il y aura aussi des illustrations intérieures, que je vous dévoilerai, avec les grandes lignes de l’intrigue, la semaine prochaine!

Je dois faire vite, il sort le 4 avril!!! Ne ratez pas ça!

Trois moments, dans ma vie d’autrice, qui m’ont donné envie d’un syndicat

Pour ceux qui ne font pas partie de l’industrie, il faut savoir que l’Union des écrivains québécois (UNEQ) a obtenu récemment le droit au statut de syndicat. Depuis que la question d’une cotisation a été évoquée, les auteurs se divisent en trois camps : ceux qui embarquent dans le projet, ceux qui ne veulent rien savoir, et ceux qui désirent prendre plus de temps et explorer différentes possibilités.

Je fais partie du premier groupe, et si l’envie de débattre m’a quitté assez rapidement après le début des discussions, j’ai tout de même envie de partager avec vous les trois cahots de mon parcours qui ont fait pencher, pour moi, la balance.

Moment #1 : la faillite de Courte Échelle.
En 2015, lorsque la Courte Échelle a fait faillite, je n’étais pas rendue bien loin dans ma carrière, et l’événement s’est abattu sur moi comme une bombe. Mes quatre derniers livres y avaient été publiés, et les trois prochains, déjà écrits, y étaient prévus. Au milieu de cette catastrophe, l’UNEQ a été un bienvenu phare dans le brouillard. Ils nous ont informés des possibilités, de nos droits, des ratés du système qui rendaient certaines clauses de nos contrats invalides. Ils ont débroussaillé les textes de loi et assisté aux négociations du rachat pour faire entendre notre voix à travers celle des créanciers et des banques. Surtout, ils m’ont fait sentir que je n’étais pas seule dans la tempête. Je leur en suis, pour toujours, reconnaissante. On n’est jamais à l’abri d’une catastrophe du genre.

Moment #2 : la réception d’un contrat inacceptable
C’est une pratique étonnamment courante dans le milieu : on s’entend avec un éditeur, puis on se met au travail, sans contrat. Je sais, c’est une mauvaise idée, lancez-moi la première pierre. La plupart du temps, le contrat finit par arriver, on le signe et tout le monde est content. Mais en 2018, j’ai reçu un contrat dont les conditions étaient en dessous de la normale. Les droits d’auteurs à partager entre l’illustratrice et moi s’élevaient à 8% plutôt que le 10% d’usage. « Non négociable » m’a dit l’éditeur, c’était les normes de la maison. Je suis repartie avec mon manuscrit sous le bras, alors que je l’avais écrit spécifiquement pour eux. Je me suis surtout demandée ce qui empêcherait cet éditeur (et les autres) d’offrir 7%, puis 6% si certains auteurs acceptaient de signer. Les conditions de travail que nous tenons pour acquis ne sont protégées d’aucune façon. C’est la servante écarlate, version droits d’auteurs.

Moment #3 : le lendemain de la hausse des tarifs de Culture à l’école
Ce n’est pas un secret pour ceux qui me suivent depuis longtemps : j’ai participé à l’effort pour qu’augmentent les tarifs payés par le programme culture à l’école. Après deux ans de lobbying, les honoraires payés aux auteurs ont enfin été indexés à l’inflation l’année dernière, mettant fin à un gel de 25 ans. J’étais ravie, euphorique. Le travail avait porté fruit et pourrait bénéficier à tous. Pourtant, dans les médias sociaux, les auteurs pour lesquels je m’étais battue se plaignaient. Certains considéraient que la hausse obtenue n’était pas suffisante, d’autres s’inquiétaient qu’un nombre accru de demandes soient refusées. Tant de travail pour ne ramasser que des plaintes. Je n’ai jamais été aussi fâchée de ma vie. J’ai appris ce jour-là à quel point la politique est une occupation ingrate. J’ai perdu, possiblement à tout jamais, l’envie d’en faire à nouveau. Et comme pour mes impôts, je me suis dit que je serai prête à payer quelqu’un pour le faire à ma place.

Fin des anecdotes. Pour des raisons de santé mentale, il ne sera pas possible de publier des commentaires sur ce billet.

Quand mon obsession pour les histoires m’embête

Je suis allée voir un spectacle de danse contemporaine la semaine dernière. Un spectacle magnifique, le dernier en solo de Margie Gillis, intitulé Old.

J’en suis sortie épuisée.

Pourquoi? Parce que, incapable de me laisser porter par les émotions des vignettes gestuelles, j’ai cherché l’histoire. Tout le long. C’est plus fort que moi : je cherche le lien, le fil conducteur, la signification derrière les choix de l’artiste. Pourquoi est-elle habillée en blanc dans la deuxième partie? Que représente cette chaise qui la retient prisonnière? Qu’est-ce qu’elle essaie de nous dire par ce geste-ci…  et celui-là?

Comme j’assiste rarement à des spectacles de danse, j’ai eu l’impression de ne pas connaître les codes suffisamment pour comprendre, comme si l’histoire m’était contée dans une langue étrangère.

J’ai parfois cette même impression devant un tableau d’art abstrait. Incapable de laisser simplement l’émotion des formes et des couleurs me pénétrer, je cherche un sens. Et reste frustrée si je n’en trouve pas.

Même en musique, je préfère les chansons qui racontent des histoires. Il n’y a qu’en instrumental que je réussis à me laisser porter…

Et encore, au dernier concert classique auquel j’ai assisté, j’ai imaginé une histoire de jalousie entre le premier et le second violon, une idylle impossible entre le contrebassiste et la flutiste, et une mission secrète pour le joueur de triangle, infiltré dans l’orchestre pour surveiller un espion ennemi au balcon.

C’est grave, docteur?

Les nouveaux petits mystères à l’école

Dans deux semaines à peine sortira ma prochaine publication : une participation au collectif Les nouveaux petits mystères à l’école, dont voici la couverture et l’endos, pour vous mettre l’eau à la bouche!

Si vous ne connaissez pas cette série, sachez qu’il s’agit de recueils de nouvelles supervisés par Richard Migneault, qui est également à l’origine des recueils « Crimes à la librairie » et ses suites aux Éditions Druide. Si les premiers livres de la série (ci-dessous) s’adressaient aux enfants de dix ans et plus, les deux plus récents ont plutôt été écrits pour les élèves du deuxième cycle du primaire, soit ceux de huit ans et plus.

Les nouveaux petits mystères à l’école permettent aux jeunes non seulement de dévorer des mystères par petites bouchées, mais également de découvrir les plumes de quatorze auteurs différents.

Je vous invite à lire cet ancien billet si vous voulez quelques indices sur la nouvelle que j’ai écrite :

J’ai d’ailleurs très hâte de voir ce que mes collègues ont écrit et encore plus hâte de les croiser au lancement prévu à la mi-mars à la librairie Le Renard perché! Suivez-moi sur Facebook ou Twitter pour ne pas rater la date!