Frozen et la force des clichés!

Frozen-Anna-HansJ’ai revu le film La reine des neiges de Disney la semaine dernière. La chose la plus merveilleuse de ce film, c’est qu’il utilise les clichés de ses prédécesseurs pour surprendre les spectateurs… deux fois plutôt qu’une! Analyse narrative ci-dessous. (Spoiler alert pour le reste du billet!)

Vers la moitié du film, l’héroïne (Anna, soeur de la reine des neiges) reçoit un mortel glaçon dans le coeur et se fait dire que le seul antidote possible est une preuve d’amour. C’est un cliché en lui-même, mais pour le bénéfice de ce billet, on le laissera passer, celui-là! Dès que l’antidote est mentionné, il se passe ceci:

Cliché numéro 1: l’héroïne conclut qu’il faut que le prince Hans (ci-haut) rencontré au tout début du film à travers une chanson d’amour classique doit l’embrasser. Le spectateur embarque à pied joint.  Certains adultes lèvent possiblement les yeux au ciel et sont déjà prêts à hurler.

Première surprise, le baiser n’aura pas lieu! Le prince Hans est en fait un manipulateur de la pire espèce. Mais sa rencontre avec Anna ressemblait tant aux autres rencontres princesses-princes des films de Disney, qu’on est tombé dans le panneau sans se douter de rien.

Donc, si la baiser avec Hans n’est pas une option, il faut que la véritable solution soit…

3_A82v0Cliché numéro 2: Un baiser de Christophe (ci-contre), le vaillant homme du peuple qui aide Anna dans son aventure depuis 20 minutes!

Certains spectateurs adultes l’avaient probablement vu venir! À ce point-ci du film, ils trouvent encore l’histoire “cucu”, mais ont la satisfaction de pouvoir flatter leur égo en ayant compris la direction qu’allait prendre l’histoire avant que le premier revirement soit révélé.

Et c’est ici que la force des scénaristes de fait sentir. Car, non! Ce n’est pas non plus l’amour du beau Christophe qui sauvera la princesse Anna! Le cliché qui remplaçait le premier cliché est lui-même un leurre! L’adulte est floué, surpris. Dans mon cas: ravi!

Je ne vous dirai pas ce qu’était finalement le véritable antidote, écoutez le film! (Ou demandez à n’importe quelle fille de 4 ans!)

Bref:

Les clichés font des leurres fantastiques parce que l’esprit du spectateur (ou du lecteur) a besoin d’une toute petite poussée pour s’y diriger volontairement. Pour les auteurs qui aiment surprendre leurs lecteurs, ce sont des outils fabuleux.

Je dois avouer utiliser cette technique dans Victor Cordi à plusieurs reprises! Je fais croire aux lecteurs que le méchant est manichéen (il ne l’est pas), qu’il est en fait le grand-père caché du héros (non plus!), que des anneaux trouvés en cours de route sont magiques (pas plus!). À chaque fois, il suffit que le héros considère vaguement la possibilité pour que le lecteur embarque à pied joint! Pourquoi? Parce que c’est la direction qu’aurait prise l’intrigue dans la plupart des livres qu’il a déjà lus!

Jongler pige et écriture

image par j_iglar sur Openclipart.orgLe retour de la pige depuis un an veut dire retour du jonglage pige-écriture, ou, dans mon cas, le jonglage pige-écriture-animations-famille! Ce dernier est important, puisqu’entre maladies, rendez-vous, grèves et pédagogiques, les semaines de 5 jours se font rare! Avec les années, j’ai essayé différentes choses pour jongler avec le tout! Voici les principales techniques.

Écrire entre les contrats
C’était ma première technique! À l’époque, je n’étais pas certaine de vouloir écrire. Le premier roman avait été une lubie, un passe-temps. J’ai donc repris la pige en me disant que j’écrirais entre deux mandats, dans les temps morts. Je n’ai pas écrit une seule ligne durant deux ans!  Si je fais moins de piges aujourd’hui, cette technique m’oblige tout de même à passer parfois des semaines sans écrire, et mon humeur se met à s’en ressentir. Ce n’est plus une option pour moi. Les deux doivent coexister.

Séparer les jours de la semaine, ou les heures de la journée
C’est une technique que j’utilise pour limiter le nombre d’animations par semaine. Je garde, dans ma semaine, un nombre fixe de journées d’écriture. Mais en embarquant la pige à travers, les jours vont me manquer! Je pourrais couper les journées en deux, du genre pige le matin, écriture l’après-midi, ou l’inverse.  Malheureusement,  mes journées sont courtes, et mon heure de diner très variable! L’après-midi peut facilement disparaître selon l’inspiration et la charge de travail du matin! Bref, pas de bonnes options pour le moment.

LA technique qui marche pour moi : les faux « deadlines »
Je suis plutôt rigoureuse envers mes échéances, même artificielles. Alors, au début de chaque semaine, je regarde ma charge de travail et mes journées déjà prises par les enfants et les animations, et je déclare un nombre minimum de pages à faire, en me laissant suffisamment de lousse pour un peu d’imprévu. Le nombre minimum est de 5 pages. Ça me permet d’écrire chaque semaine, quoi qu’il arrive, et de doser mes journées selon le travail accompli. Pour arriver à un deadline, je suis capable de doubler ma productivité, quitte à ne pas faire la vaisselle, à ne prendre que 10 minutes pour manger et surtout, à fermer Internet.

 

Avec un mois de février qui sera très occupé au niveau de la pige et des animations, je doute qu’il y ait beaucoup de semaines de plus de 10 pages. Mais au moins, ça avancera!

Livre que j’aurais aimé écrire : Les mots bleus de Félicie

C’est une question que l’on retrouve souvent dans les entrevues d’auteurs : quel livre auriez-vous aimé écrire. La réponse suppose deux choses : premièrement que l’auteur a aimé le livre et le trouve de haute qualité, mais également que le livre est suffisamment proche de l’imaginaire de l’auteur pour qu’il puisse imaginer avoir du plaisir à l’écrire.

Dans ma liste à moi, il en a plusieurs dont je vous ai déjà parlé sur ce blogue :

9791023502084Et voilà que les lectures du dernier mois m’en ajoutent un autre : Les mots bleus de Félicie. 

À vue de nez, c’est la simple histoire d’une jeune fille qui revient avec sa mère dans le village natal de cette dernière après des années de déménagements divers. Mais au fait, on nage quelque part entre surréalisme et « tall tale » à l’Américaine, avec de la crème glacée qui ravive les souvenirs, la musique qui fait danser des ombres, et des personnes qui deviennent invisibles. La touche de poésie vient surtout de Félicie elle-même, qui voit les mots entourant les choses. Elle peut même les toucher, les étirer, les collectionner.

Un petit point bonus pour avoir mis un garçon en fauteuil roulant sans que ce point ne devienne un élément d’intrigue.

J’adore les histoires qui se passent dans le réel, mais auxquelles on ajoute une couche de merveilleux! Les mots bleus de Félicie s’est donc propulsé tout en haut de ma liste de livres préférés.

Attrapez-le, quel que soit votre âge, vous ne serez pas déçu! (Sinon, côté âge, je dirais à partir de 9 ans, tant que l’enfant est capable de lire des romans sans illustrations)

 

 

Victor Cordi : dernière ligne droite!

Un peu de nouvelles de Victor, ça faisait longtemps!

Le prochain tome a une date de parution! Le deuxième livre du deuxième cycle, intitulé « La grande évasion » arrivera sur les tablettes dans la première semaine d’avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec.

Histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici une tranche d’aperçu de la page couverture et de sa 4e. Je vous les dévoilerai en entier lorsque le printemps approchera. L’illustration est, comme toujours, de Mathieu Benoit.

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Je vous y promets une aventure grandiose! Le livre déboule à une vitesse folle dans sa deuxième moitié, avec probablement la conclusion la plus satisfaisante depuis longtemps, et surtout, une dernière scène succulente de suspense!

Côté écriture, comme prévu dans mes prédictions de l’année, je suis en train d’écrire le tome suivant, soit le troisième du deuxième cycle. J’en suis à une quinzaine de pages, avec l’intention de le remettre à mon éditrice à la fin mars. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que ce sera le dernier tome de cette série. Eh oui, après 8 livres, le temps est venu de mettre un terme à cette saga.

Le plan de cet opus final n’a pas été facile à écrire! J’ai beaucoup de choses à dire encore, beaucoup de fils à attacher. J’ai dû mettre de côté plusieurs idées, dont certaines me suivaient depuis des années. Mais je crois avoir réussi à tout conclure de manière acceptable.

Pascale, toi qui es la seule à qui j’avais conté la fin, tu peux oublier tout ce que j’ai dit!

 

Ma relation avec les salons, prise 38

Cette semaine, la grille des tarifs de l’UNEQ (Union des écrivaines et des écrivains du Québec) s’est promenée sur Facebook. Je suis retournée la lire, tout simplement parce que ça faisait longtemps. Dans la liste, stupéfaction, j’y trouve cette ligne.

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Je n’ai jamais, jamais, de ma carrière, entendu parler d’un auteur qui avait reçu un cachet, aussi minime soit-il, pour une séance de signature en salon du livre. Les « invités officiels qui viennent de l’étranger », peut-être? Pour les autres, bien au contraire, une grande majorité défraient des coûts (transport, stationnement, repas, hébergement) pour être présents dans les salons. (note de transparence: ce n’est plus mon cas, mais je l’ai fait plusieurs années).

12219438_912283502153539_248068053040626801_n“C’est de la promotion, tu vas vendre des livres”. Et c’est là que réside ma grande ambiguïté face aux salons. Depuis des années, je tente de percer le mystère de l’effet des salons dans le succès d’un livre, et la réponse m’échappe toujours. Pour chaque livre à succès dont l’auteur fait tous les salons, je trouve des contre-exemples dont l’auteur ne sort jamais de chez lui. Même chose pour les livres qui passent inaperçus, on en trouve des deux côtés de l’équation.

Il est certain que la présence au salon fait vendre quelques livres, c’est indéniable. Mais est-ce que ces ventes font véritablement une différence? L’auteur seul à sa table n’a pas le même pouvoir que les centaines de libraires partout à travers la province. Alors, à chaque fois, je me pose la question qui tue: ne serais-je pas mieux de prendre toutes ces journées de présence au salon pour écrire un livre de plus?

Un livre complet contre des journées de salon peut sembler énorme, mais c’est que les salons se multiplient! Aux neuf gros officiels du Québec, il faut ajouter les plus petits qui poussent un peu partout (St-Hyacinthe, St-Basile), ceux hors province (Shippagan, Toronto) et ceux des écoles, et j’en passe.

14316_752272471487977_2501536089868714553_nParfois, l’équation est facile! Si le salon est jumelé à des animations scolaires payantes, on y va, le coeur joyeux. Le temps passé en séance de signature est alors compris dans le service et l’animation payée compensera le temps de non-écriture. Tout le monde est content.

Mais une nouvelle tendance est de ne même pas payer les auteurs pour les animations en salon (honte à vous, salon de Montréal et de Longueuil! En Angleterre et en France, on vous couperait vos subventions !). Alors, je ne peux m’empêcher de me demander jusqu’où doit-on aller au nom de la fameuse visibilité?

Remarquez que je ne remettrai jamais en cause la question de si je dois faire des salons! J’en ferai toujours! Entre autres parce que j’adore ça, mais aussi parce qu’en plus de permettre des rencontres extraordinaires avec les lecteurs, elles permettent de converser avec son éditeur en face à face, de se faire de nouveaux contacts précieux, de se mettre à jour sur les nouveautés sorties, et bien plus encore.

Mais chaque fois qu’un courriel rentre pour me demander mes disponibilités, c’est la guerre dans mon cerveau entre mon désir de faire tout ce que je peux pour le succès de mes livres, et la peur de ne pas utiliser mon temps efficacement.

La question n’est pas « en faire ou non? », mais bien « combien de temps y consacrer »? Elle reste, pour moi, sans réponse encore aujourd’hui.

 

Prévision 2016

Illustration par J4p4n sur openclipart.comOn ne sait jamais ce qui nous attend, mais on peut tout de même bien lister ce qui est prévu, histoire de faire un peu de ménage dans nos têtes en ce début d’année!

Côté publication :
Cette année, trois titres de prévus!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 2 : La grande évasion, Courte Échelle, printemps
  • Le gardien des soirs de bridge T2 : Dans la baignoire, Druide, Automne
  • Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage, Bayard, Automne

Est-ce qu’ils réussiront tous à se rendre jusqu’aux tablettes des libraires aux dates prévues? C’est le grand suspense d’une vie d’auteure.

Côté écriture :
J’ai réussi à remettre tous mes manuscrits juste à temps pour Noël! Je me lance donc, dès le retour des fêtes, dans ceci :

  •  Victor Cordi, cycle 2, livre 3

Qui sera suivi d’un nouveau projet, plus long (50 000 mots), dont je vous parlerai en temps en lieux

Et finalement, à l’automne :

  • Le gardien des soirs de bridge T3

Avec la pige, tout ça devrait bien m’occuper pour l’année!

Côté lecture :
Ben oui! J’ai des plans côté lecture. Pas tout à fait une « résolution de bonne année », mais des envies! Cette année, je désire lire quelques classiques dont j’entends parler depuis longtemps. Pas du Balzac et du Proust, mais quand même, des livres importants!

  • Moby Dick
  • Du Elisabeth Vonarburg
  • Du Joël Champetier
  • Du Michel Tremblay (Je n’en ai jamais lu! Jamais! La honte!!!)
  • Le viel homme et la mer
  • Sa majesté des mouches
  • Vérifier s’il n’y aurait pas un Boris Vian que je n’ai pas encore lu!

 

Je vous souhaite, de votre côté, des trésors de lecture, d’envols et d’imaginaire, des petits moments de bonheur à la pelle et une certaine sérénité.

 

Bonne année tout le monde!

 

Bilan 2015 : le retour de la pige

Lorsque j’ai pris une partie de l’héritage de mon père pour me permettre de vivre de l’écriture, c’était avec l’intention de pouvoir en vivre, sans bouée, à 40 ans. Une fois cette partie d’héritage fondue, j’ai eu droit à un sursis grâce à une bourse du CALQ, mais cette année, j’ai dû me rendre à l’évidence, la quarantaine est entamée, et le montant de mes droits d’auteurs ne me permettent pas d’en vivre à court terme.

Au début, je me suis demandé si ce retour au mercenariat était, pour moi, un échec. Mais non, ma carrière d’auteur progresse, indéniablement, alors tout va bien. C’est seulement plus lent que prévu!

Alors, j’ai fait la paix avec la pige, que je continuerai tant que mes droits d’auteurs ne dépasseront pas le seuil de la pauvreté. De toute manière, il faut l’avouer, j’ai des clients sympas qui m’offrent des projets créatifs! L’écriture sur commande, avec contraintes spécifiques ou sujets imposés, est un défi qui me stimule plutôt que de m’ennuyer. Bref, je suis une pigiste choyée!

Pour le reste du bilan…

Livres écrits en 2015 :

  • Un album de longueure semblable à l’encyclopédie du merveilleux urbain
  • Les chroniques  postapocalyptiques d’une enfant sage
  • Le deuxième tome du Gardien des soirs de bridge

Livres publiés :

Un bilan dont je suis plutôt satisfaite, considérant qu’au début de l’année, je n’avais qu’un seul livre officiellement placé dans un calendrier de publication, et surtout, considérant que l’année à été très difficile sur le plan personnel. Cette année, mon métier a été plus qu’un travail, il a été une bouée!

 

 

Les illustrations comme œuvres d’art

ScreenHunter_02 Dec. 11 07.16Mi-décembre et les fêtes approchent! Vous cherchez un dernier cadeau pour un(e) amateur(trice) de littérature jeunesse? Avez-vous pensé à une œuvre de son illustrateur préféré? Les illustrations des livres jeunesse sont de véritables trésors, qui se suffisent parfois à eux même, hors des pages et hors du texte.

Bien sûr, il y a les originaux, que les illustrateurs vendent parfois sur leur site, ou, du côté des vedettes, dans les galeries et les ventes aux enchères. On achète un Claude Ponti comme on achèterait un Picasso! Évidemment, les prix grimpent avec la renommée de l’artiste. Dans ces cas, ce ne sont pas que des « affiches », ce sont de réels investissements.

Pour les budgets plus raisonnables, il y a les giclées d’art, qui sont des impressions haute-définition, souvent numérotées et autographiées

Voici celle que j’ai moi-même reçue en cadeau à ma fête il y a quelques semaines.

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Une giclée d’art d’un dessin de Quentin Blake, signé de sa main! Une petite merveille qui trône dans mon salon!

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Au Québec, il y a www.surtonmur.com qui a vend des giclé d’arts de plusieurs illustrateurs. C’est un must! (l’illustration de lapinette, en haut, en fait partie). Mais si votre préféré n’y est pas, n’hésitez pas à aller voir sur son site.

Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi les Salons du livre n’organisaient pas une section « Galerie d’art » dans laquelle les illustrateurs pourraient vendre leurs originaux. Ou encore un kiosque pour « Surtonmur » au prochain salon de Montréal?

Adaptation marketing

Industrie de la nouveauté, partie 3.
Lire la partie 1
Lire la partie 2 

J’ai déjà parlé que, dans les grandes chaines de librairies, pour rester sur les tablettes, il faut que le livre se vende très bien dès la première commande, et sortir les prochains tomes le plus rapidement possibles pour profiter de l’élan du début. Voici quelques techniques et tendances que j’ai remarquées dans la dernière année et qui s’inscrivent très bien dans les nouvelles réalités de l’industrie.

  • Les séries à multiples auteurs. Un auteur est limité dans le nombre de romans qu’il peut écrire dans une année. Pour sortir les livres plus régulièrement, ou même plusieurs tomes à la fois, on voit donc des éditeurs confier une même série à plusieurs écrivains. Voir Charmes chez Boomerang, Casting chez La Bagnole, Cobaye chez De Mortagne.
  • ScreenHunter_01 Dec. 05 07.03Les extraits gratuits. Idée nouvelle (et j’oserais dire brillante!) chez les Malins : plusieurs mois avant la sortie d’une nouvelle série, ils impriment de petits livrets contenant un extrait du premier tome et les donnent gratuitement aux lecteurs dans les salons du livre. Ils l’avaient fait pour les filles modèles l’année dernière, et cette année, au dernier salon de Montréal, les jeunes se promenaient avec des livrets de « Gamer », un livre qui ne sortira qu’en janvier.
  • Les envois aux critiques avant que le livre ne sorte. C’est un peu l’équivalent des avant-premières, ou des « advanced screening ». Pour que les critiques sortent en même temps que le livre lui-même, des copies sont envoyées aux critiques de plus en plus tôt, en format papier lorsqu’il est imprimé avant sa sortie, mais aussi en format PDF, dès qu’il est prêt à partir en impression. Ça évite que le livre soit déjà sorti des tablettes lorsque les médias décident d’en parler.
  • La publicité. On a parfois l’impression qu’il est impossible de faire de la publicité auprès des jeunes au Québec. C’est faux! Les éditions de Mortagne ont déjà mis des publicités pour Les Maudits sur Vrak Télé, et les Malins annoncent régulièrement dans le magazine « Cool » et y incluent des livres qui ne sont pas encore sortis. Ces publicités coûtent cher, mais si l’engouement est réussi, le titre peut être propulsé dans les palmarès, et ainsi générer sa propre publicité par la suite.

Je termine sur deux tendances marketing que j’ai cru remarquer au Salon du livre de Montréal :

IMG_1688Out : Les prix de lancement
Il fut une époque ou chaque kiosque offrait les premiers tomes de leurs nouvelles séries à des prix dérisoires. Il me semble en avoir vu très peu cette année.

In : Les mascottes
Je ne l’inclus pas ici pour dire que c’est efficace, mais bien uniquement pour dire que leur nombre est en train d’atteindre des proportions inégalées. Entre l’entourage steampunk d’Anne Robillard et la maquette robor-calmar-qui-s’allume des éditions dieu seul sait quoi, on ne pouvait faire 5 pas dans le salon de Montréal sans en croiser une!

10 bonnes raisons d’offrir un livre jeunesse aux professeurs pour Noël

illustration de Rejon sur openclipart.orgDécembre arrive cette semaine, et avec lui la panique de trouver des cadeaux de Noël pour tout le monde! S’il y a un professeur sur votre liste, ne cherchez plus! Je propose un grand mouvement pour garnir leurs bibliothèques de classes!

Raison #1 : L’accessibilité aux livres, ça fait une différence! Des bibliothèques dans l’école, c’est bien, mais dans la classe, c’est mieux! Les jeunes ont ainsi des livres à portée de main en tout temps plutôt qu’une seule fois par semaine, et le nombre de livres qu’un enfant lit durant son primaire est directement lié à sa réussite scolaire.

Raison #2 : Les professeurs paient habituellement ces livres de leurs poches. Si les écoles ont des budgets d’achat de livre pour la bibliothèque générale, ce sont, à quelques exceptions près, les professeurs eux-mêmes qui garnissent celle de leur classe à même leurs finances personnelles (9 fois sur 10 d’après un petit sondage perso!).

Raison #3 : C’est un cadeau qui touchera des centaines de jeunes! Mais qu’est-ce qu’elle dit là, la madame? La classe de mon jeune n’est peuplée que de 25 élèves! Oui, mais en septembre prochain, votre enfant aura changé de classe, 25 nouveaux élèves prendront sa place, et votre livre-cadeau, lui, sera encore là!

Raison #4 : Partagez vos goûts personnels. Un des plaisirs, comme consommateur de culture, est de faire découvrir les choses que nous avons aimé à d’autres. Allez-y, faites-vous plaisir! Offrez une nouvelle édition d’un classique qui a marqué votre propre jeunesse, ou encore, demandez conseil à un libraire pour leur offrir ce qui se fait de meilleur dans votre genre préféré! Faites-leur découvrir l’univers qui vous anime! Osez même y mettre un mot pour prendre tout le crédit! Ils diront un jour : « si je suis un lecteur de science-fiction/polar/manga/autre, c’est grâce au père de X, élève en 2015 ».

Raison #5 : Formez de bons citoyens. Vous pouvez faire découvrir des merveilles, comme dans la raison #4, mais vous pouvez également leur ouvrir les yeux sur des valeurs qui vous sont chères. Un livre sur l’écologie, sur l’ouverture sur le monde, sur la confiance en soi, choisissez votre cause et, au besoin, demandez de l’aide au libraire. Le livre peut d’ailleurs très bien être un documentaire si vous pensez que votre message passera mieux sous ce format.

Raison #6 : Vous avez un espion dans la place! Plus d’angoisse à se demander si le professeur possède déjà le cadeau que vous désirez lui offrir! Embarquez votre enfant dans votre projet, que ce soit pour magasiner le livre avec vous, ou simplement pour vérifier si l’objet se trouve déjà dans la bibliothèque de la classe! Le crime parfait, pour le cadeau parfait!

Raison #7 : Il y a des livres pour tous les budgets. Le livre s’adapte très bien à tous les budgets. Vous pouvez trouver des romans pour aussi peu de 8$, et même moins si vous tombez sur une offre de lancement. Sinon, la plupart tournent autour de 10-15$ qui est, personnellement, mon budget-cadeaux pour les professeurs. Si votre budget est moindre, n’hésitez pas à acheter usagé! Votre budget est plus grand? Achetez-en deux!

Raison #8 : C’est tout ensemble qu’on fera une différence. Un seul livre, ça ne fait pas une bien grosse bibliothèque, me direz-vous. Et vous avez bien raison! Mais imaginez que seulement cinq parents par classe fassent comme vous. Le temps que votre enfant traverse son primaire, ce sont trente nouveaux livres qui l’attendront en 6e année! À raison d’un livre par semaine, il y aura de quoi l’occuper une bonne partie de l’année!

Raison #9 : Faites une pierre deux coups : achetez local! Il y a plusieurs mouvements pour encourager l’achat local pour les cadeaux de Noël. Le livre s’y prête parfaitement! En achetant un livre québécois, vous pourrez non seulement faire un cadeau fantastique au professeur, mais également faire un cadeau à un auteur québécois! Encore ici, le libraire est votre ami, mais n’hésitez pas non plus à me demander des suggestions, je serai contente de vous aider!

Raison #10 : 100% des professeurs interrogés ont dit qu’ils adoreraient recevoir un livre pour leur bibliothèque de classe. Bon, les professeurs interrogés faisaient partie d’un groupe sur l’enseignement avec la littérature jeunesse. Ils étaient peut-être biaisés! Mais quand même, 100% de taux de satisfaction, c’est tout de même une bonne moyenne! Trouvez un autre cadeau avec une telle majorité de satisfaction!

Histoire de donner l’exemple, voici mes propres achats pour cette année :

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Et finalement, voici les niveaux scolaires appropriés si jamais vous désirez offrir un de mes livres :