Archives de catégorie : Tendances

Ceux qui lisent contre… et ceux qui lisent avec

Dans les premières semaines de l’épidémie, j’ai vu passer sur mon fil Facebook que mon collègue Marc-André Pilon sortait bientôt le deuxième tome de sa série au titre très d’actualité : Infecté. Une histoire de zombie, mais aussi d’épidémie, de contamination, de vaccin.

La grande question est : est-ce que vous auriez PLUS envie ou MOINS envie de le lire à cause de la situation actuelle?

Personnellement, je n’ai plus envie de tout ce qui est sombre et apocalyptique en ce moment. Je ne suis même plus capable de toucher à mon propre manuscrit en cours, qui jouait dans ces eaux-là. J’ai envie de lumière, d’évasion, de voyages. Je suis quelqu’un qui « lit contre ». Ma lecture est le yang du ying de ma vie. Du tragique en temps de bonheur, du lumineux en temps sombre.

Mais ce n’est pas le cas de tous les lecteurs, bien au contraire!! Non seulement les ventes de « La Peste » de Camus ont été phénoménales dans les derniers temps, mais j’ai vu passer plusieurs demandes de suggestions de lectures thématiques confinement/pandémie!

Je ne les blâme pas; ils ont en partie raison! Une de mes plus belles expériences de lecture a été de lire un livre de pirates sur un bateau de croisière (Liveship Traders, Robin Hobbs, pour ceux que ça intéresse)!

Alors voici donc quelques suggestions jeunesse pour ceux qui veulent « lire avec » :

Et pour ceux qui veulent lire contre? Plongez-vous dans Le secret d’Orbae, de François place, évasion garantie!

P.S. Suggestion bonus pour l’évasion : je suis en train de jouer Ni No Kuni sur la Switch, et c’est fabuleux!


Les BD fantastiques et le fantasme masculin

Depuis quelques mois, je fréquente la bibliothèque de manière particulièrement assidue, ce qui me permet de consommer de la bande dessinée de manière boulimique.  J’y fais de fantastiques trouvailles! Il faut dire que les littératures de l’imaginaire sont bien représentées dans ce médium. J’en avais lu énormément, plus jeune, d’abord à la bibliothèque, puis ensuite en collectionnant les reliures des Lanfeust Mag, spécialisé dans les BD de l’imaginaire.

Ce que j’avais oublié, et que je retrouve avec un peu moins de plaisir, c’est l’omniprésence de l’image sexuée du corps de la femme.

Prenons par exemple, Eckho, de Arleston et Barbucci. Le dessin de Barbucci est sublime, tant dans Sky Doll que dans cette série. L’univers inventé est fabuleux, aussi, avec des villes connues (Paris, New York, Barcelone), dans lesquelles des créatures étranges remplacent les transports et technologies. Comme ceci :

Mais chaque album comprend aussi des scènes d’effeuillage, de bain de minuit, et autres excuses pour montrer des femmes à demi vêtues.

Second exemple, je suis tombée en amour avec un nouveau scénariste, Lupano, d’abord pour ses BDs les Vieux Fourneaux, et encore plus pour Le Loup en slip, délicieuse série d’albums jeunesse. J’ai donc sauté de joie en voyant qu’il avait également écrit une série de BD se passant dans un monde merveilleux. L’univers qu’il a créé pour Azimut ne déçoit pas! On y trouve, entre autres, un pays qui a perdu le Nord, et des créatures comme la « belle lurette ». Mais il faut aussi se taper ceci.

On dirait que ça fait partie du genre, qu’il y a une équation qui veut que BD de l’imaginaire = filles nues. À l’époque, j’ai fini par y être blindée. Bombardée par ces images depuis l’adolescence, je ne les voyais plus. Avec l’âge et le recul, elles me font lever les yeux au ciel. Elles ne m’empêchent pas de continuer ma lecture, mais je les reconnais pour ce qu’elles sont : des scènes gratuites et inutiles à l’histoire.

J’ai même une nouvelle hypothèse de leur influence sur mon parcours personnel : et si je m’étais réfugié dans la littérature Jeunesse parce que je peux y explorer des mondes imaginaires sans risque de tomber face à face avec ces fantasmes masculins?

Plus j’y pense, plus ça me semble plausible.

Découverte du « livre familial »

Clémentine Beauvais ne blogue pas souvent, mais lorsqu’elle le fait, c’est toujours hyper intéressant! La semaine dernière, elle a publié un billet dans lequel elle disait, en gros : il existe des « films familiaux », alors pourquoi pas des « livres familiaux », pour ensuite décrire, analyser et tenter de définir ce qu’il est.

Lisez le texte entier, c’est ici!

Il y a quelque chose de jouissif dans cette idée : que l’on puisse lire un livre, partager notre plaisir et en discuter en famille comme on le fait avec les séries télé et les films. Chez nous, on le fait également avec les BD. Je discute des Bergères Guerrières avec ma fille comme je discutais des Thorgal avec mon père étant enfant.  Et les livres…? Mais oui! Pourquoi pas les livres! Comme les albums que l’on lisait tous ensemble avant que notre progéniture ne sache lire… mais cette fois, avec la possibilité aussi de les lire chacun de son côté.

Il aurait été facile de dire qu’il suffit qu’un livre soit bon pour qu’il puisse être familial, ou encore de mettre seulement tous les classiques dans ce bateau. Heureusement, le billet de Clémentine Beauvais va plus loin! Il est d’excellents livres jeunesse qui ennuient les adultes et ravissent les enfants! Comme il est des titres méconnus qui peuvent faire de très bons livres familiaux. Non, la classification est ailleurs.

Je recopie ici son paragraphe qui en liste ses hypothétiques prérequis :

« Par exemple, je crois que le ‘livre familial’, comme le ‘film familial’, entretient un rapport principalement romantique à l’enfance et à l’adolescence, avec des thèmes de prédilection comme la nature, le voyage, la famille (of course) et la littérature; valorise la découverte et l’aventure, une certaine ouverture sur le monde libérale; une esthétique de l’émerveillement ou de la curiosité; est plutôt intertextuel/ interréférentiel et révérend envers les classiques; est stylistiquement d’un registre de langue plutôt élevé, l’esthétique stylisée, métaphorique, le ton spirituel et bienveillant, pas majoritairement cynique; l’humour à différents niveaux (du scatologique au pastiche); et suit des chemins narratifs plutôt bien balisés. Il a tendance à avoir une voix narrative bien définie, souvent une troisième personne focalisation interne, qui incite à la performativité et à l’oralité. Il est publié et distribué commercialement dans une tranche qu’on appellerait ‘mid-brow’ en Angleterre, c’est-à-dire ni snob ni littérature très commerciale, juste entre les deux. »

Il y aurait sans doute place à une grande discussion sur chacun des points, mais mon épiphanie personnelle est surtout que je reconnais certains de mes livres dans cette liste (particulièrement sur l’esthétique de l’émerveillement et le niveau de langue plutôt élevé que me reprochent parfois les professeurs, mais pas du tout sur l’humour à deux niveaux, qui n’a jamais été ma force!). J’ai toujours dit que mes Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage et, plus récemment, La Promesse du fleuve, étaient mes livres les « plus accessibles aux adultes ». J’ai d’ailleurs des mamans qui me disent avoir volé le premier à leur fille et avoir adoré, et une journaliste m’a récemment demandé du deuxième si c’était vraiment du jeunesse, parce qu’elle y avait pris son pied!

Je n’ai jamais trop su qu’en penser, mais désormais, j’ai une réponse si jamais on me demande le public cible : ce sont des romans familiaux, voilà tout!

En post-scriptum, je voudrais ajouter quelques titres que j’affectionne particulièrement à ceux que Clémentine Beauvais cite en exemple de romans familiaux :

La disparition du passé simple?

20190224_185728Qui dit nouvelle série dit nouveau questionnement sur le temps de verbe! J’avais eu le même problème en début de rédaction de mon premier Soutermonde, et voilà que ça se pose à nouveau. Le dilemme : présent ou passé simple? (Je n’aime pas le passé composé!)

En parlant de la question sur Twitter, on a amené l’article suivant à mon attention :

Le passé simple est-il condamné à disparaître ?

L’article date de près d’un an, et a été écrit parce que, en France, le nouveau programme scolaire n’oblige l’apprentissage que de la 3e personne pour les conjugaisons du passé simple. Après vérification auprès de mon fils, ce serait également le cas dans sa classe toute québécoise de 5e année.

L’article en profite pour mentionner que ce temps de verbe est déjà presque disparu de la littérature jeunesse, qui lui préfère le présent et le passé composé, tous les deux plus proche de l’oral. C’est une constatation que j’avais faite moi-même à l’époque des débuts de Soutermonde (dans le même billet) en analysant quelques livres. Geneviève Blouin m’avait fait réaliser en commentaire que seules les traductions sont encore au passé simple, puisque son équivalent anglophone (simple past) est très utilisé, même dans la langue parlée.

Alors, est-ce qu’écrire au passé simple, c’est s’accrocher au passé? Ou pire encore, se coller à la réalité des traductions étrangères lues dans notre jeunesse? Regardera-t-on un jour le passé simple de la même manière que l’on regarde les vieilles conjugaisons en « ois » du moyen-âge?

« Ce sont ami que vens enporte,
Et il ventoit devant ma porte ».

(Ruteboeuf, 13e siècle)

Pourtant, les enfants sont encore très attachés au passé simple! Dans mes animations scolaires, je leur demande de remplacer le verbe dire dans la phrase : « À l’aide, dit Jean ». Ils me répondent à 90% du temps : « Cria », au passé simple, même si mon exemple était au présent.

J’ai moi-même écrit les trois « Le gardien des soirs de bridge » au passé simple, justement parce que je les voulais classiques, comme un bon vieux Roald (un anglophone, justement). Tous mes autres livres sont au présent.

Et le prochain… il sera au présent aussi finalement. Alors, est-ce que je fais partie du problème, ou suis-je simplement de mon temps?

Distribution numérique, quand on se compare…

Circuit-Man-Head illustration de GDJ sur openclipart.orgQuand le numérique est arrivé, on a cru qu’un âge d’or du divertissement arriverait avec lui. Les biens deviendraient facilement disponibles pour le consommateur, et le raccourcissement de la chaîne de distribution permettrait aux créateurs de vivre plus facilement de leur art.

Fast Forward jusqu’à aujourd’hui, et quand est-il de ce rêve numérique? Certaines choses avancent, d’autre reculent… pas les mêmes selon les industries! Petite vue d’ensemble du haut de mes connaissances limitées :

Films et séries télévisées
On parle beaucoup de Netflix, mais quand on s’y abonne, on déchante un peu! Le catalogue est loin d’être exhaustif! Vous voulez écouter les Dr Who? Il faut s’abonner à Crave TV. Pour Game of Throne, gardez le câble et prenez l’option HBO en extra. Nostalfie de revoir Labyrinthe? Aussi bien aller faire un tour au Club Vidéo, s’il en existe encore un près de chez vous. Et je ne parle pas de Disney qui a tout retiré de partout pour offrir leur propre service. On finit par devoir multiplier les abonnements pour avoir une offre intéressante. Le nouveau modèle n’en a rien à foutre, du consommateur.

Musique
Ici, le consommateur est bien desservi! Avec le streaming, il peut écouter ce qu’il veut, quand il veut, à peu près gratuitement! Le problème? Les revenus des créateurs ont fondu comme neige au soleil! Plus personne n’achète des CD et ils ne reçoivent que des pinottes de la part des services tels Spotify. Parfois, quand je trouve mon métier difficile, je me dis : « ça pourrait être pire, je pourrais faire de la musique ». Le nouveau modèle a complètement laissé tomber les artistes.

 Livres
Alors, finalement, les livres, c’est pas si mal! Les nouveautés sortent sur toutes les plates-formes en même temps et les créateurs, s’ils ont un bon contrat, perçoivent exactement les mêmes droits d’auteurs (en absolu, pas en pourcentage) sur la vente numérique que sur la vente papier, même si le prix est moindre pour le consommateur! Chacun y trouve à peu près son compte, on serait presque porté à dire que notre industrie est un modèle… et pourtant, la progression du numérique s’est arrêtée!

Bref, le rêve est loin d’être atteint, et les cahots sont nombreux! De nouveaux modèles émergeront-ils? Réussira-t-on à trouver un nouvel équilibre? Et surtout, laquelle des trois industries y arrivera avec le moins de dommages? Une chose est certaine, la révolution est loin d’être terminée!

La nouvelle tendance en romance SFFF

Pendant plusieurs années, la tendance était au triangle amoureux, qui séparait les lecteurs en équipes (Team Peeta, Team Jacob, etc.). Après trois livres lus qui suivent un schéma amoureux similaire,  je remarque une nouvelle tendance… qui marche plus ou moins bien.

Les trois coupables :

drole de romance

Le schéma en question :
Vous prenez d’abord une héroïne maladroite et prône à la catastrophe, mais indépendante et forte de caractère.

Vous inventez ensuite un prétexte (mariage arrangé, stage d’apprentissage ou autre) pour qu’elle soit obligée de côtoyer un homme plus vieux, froid, austère, très pris par son travail, et dont le sentiment envers l’héroïne en question va de l’agacement à la condescendance.

Puis déclarez que des sentiments se développent entre les deux. C’est aussi simple que ça, non? NON!!! Voir prochains paragraphes!

Antécédants et problématique:
Je blâme la grande popularité du film La belle et la bête dans l’enfance des auteurs pour cette nouvelle tendance d’amoureux au caractère rébarbatif auquel l’héroïne s’attache. Mais les auteurs modernes oublient cette scène primordiale du film de Disney :

ILS OUBLIENT DE RENDRE LE PERSONNAGE MASCULIN SYMPATHIQUE, de le faire évoluer, ou du moins, de faire évoluer notre impression du sa personnalité.

Ce n’est pas la première fois que je parle du problème de ne pas justifier une attirance amoureuse. Il ne suffit pas que l’auteur décide de jouer les cupidons pour que la magie opère. Mais cette fois-ci, c’est pire encore, car le problème n’est pas une simple incompréhension devant le sentiment amoureux de l’héroïne, c’est la viabilité de la romance qui est mise en doute! Une fois les trois premiers mois de passion passés, le prétendant redeviendra vraisemblablement froid, austère et centré sur son travail, et adieu le « happily ever after »!

Note de bas de page: Ça n’empêche pas les deux premiers livres d’être excellents, avec des univers originaux et des intrigues bien ficelées, alors ne vous privez pas du plaisir de les lire juste parce que j’aime enculer les mouches! (Je n’ai pas terminé Paper Magic, alors je ne peux me prononcer sur celui-là)

Je Bouquine et la découverte de nouveaux livres

BookshelvesScholastique a récemment publié une étude sur les habitudes de lecture des jeunes canadiens. Le tout est plutôt positif, mais une statistique plus problématique retient l’attention : près de 50 % des enfants disent qu’ils ont du mal à trouver des livres qu’ils aiment.

Ce n’est certainement pas faute de choix! L’offre en jeunesse n’a jamais été aussi énorme et diversifiée. Mais avoir trop de choix peut paralyser un consommateur. En marketing, ils appellent ça le « paradoxe du choix », du nom d’un livre de 2004 ayant mit le doigt sur le problème et prouvé depuis par de multiples tests et études. Devant l’abondance, on a besoins de guides pour faire le tri et nous indiquer ce qui risque de nous plaire… c’est le travail des médias.

Avec Internet, ses booktubes, ses blogues littéraires et les sites comme Goodread et Babelio, les manières de découvrir de la lecture sont nombreux, mais est-ce que les enfants y trouvent leur compte? La plupart des sites de littérature jeunesse que je connais s’adressent plutôt aux passeurs (libraires, bibliothécaires, professeurs, parents), et si les grands ados peuvent suivre ces sites avec autant d’intérêt que leurs aînés, je ne suis pas certaine qu’il en est de même pour les plus jeunes.

Arrive cette petite merveille que j’ai découverte à force de signer dans des kiosques de Bayard.

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Je Bouquine est magazine littéraire qui s’adresse aux jeunes. Qui parle de lectures, d’écriture, mais aussi de culture plus générale (musique, pop-culture, jeux vidéo). Pour découvrir de nouveaux romans, c’est fantastique! Et cette fois-ci, on s’adresse clairement directement aux jeunes, tant dans la forme que dans le fond.

Et je me prends à rêver de la même chose en littérature jeunesse québécoise! Parmi mes rêves :

  • Une sorte de revue « Voir » culturelle, mais pour les enfants, qui serait distribuée gratuitement dans les mêmes points de vente (bibliothèques, centres sportifs, etc.)
  • Un cahier détachable au milieu du magazine « Les libraires » que les parents lecteurs pourraient nonchalamment laisser traîner à la maison…
  • Le retour de « la petite presse », mais pour le Journal de Montréal, puisque le premier n’existe plus papier et qui offrirait des critiques culturelles (musique, livres, jeux vidéo) en plus de vulgarisation de sujets d’actualité.
  • Un simple feuillet à imprimer, offert par Sophielit ou Campagne pour la lecture, que les professeurs pourraient imprimer et mettre à disponibilité des élèves en l’accrochant au babillard de la classe chaque mois.
  • Des intermèdes littéraires à VRAC, dans lesquelles des auteurs lisent des extraits de leurs livres, entourés d’animations simplistes qui viendraient illustrer le sujet.

Pourquoi des solutions « papier » plutôt que numérique? Parce qu’à cet âge, les parents (moi y compris) restreignent bien souvent le temps d’écran, ce qui fait que les jeunes préfèrent utiliser ces précieuses minutes pour jouer et se divertir plutôt que de s’informer.

Les romans non officiels, nouvelle tendance?

Est-ce qu’il suffit de deux romans pour créer une tendance? Je l’ignore, mais chose certaine, ces deux romans découverts dans les dernières semaines ont attiré mon attention. Les voici :

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Ce qu’ils ont en commun : l’utilisation d’une licence très connue des enfants (Pokémon dans un cas et Minecraft dans l’autre) sans avoir l’approbation officielle du détenteur de ladite licence.  Chacun porte le même sceau : « Roman non officiel de… »

Ma première pensée en voyant ces livres a été pour l’éventuelle poursuite judiciaire qui me semble inévitable. Pourtant, les livres continuent de sortir et d’être traduits sans que personne ne semble s’en offusquer. Une rapide recherche sur Internet à ce sujet n’a rien relevé du tout en ce sens.

On ne parle pourtant pas ici de simple fanafictions distribuée gratuitement sur Internet, mais bien de livres papier disponibles en librairie. Commercialisation, revenus, et tout.

Je dois vous avouer, cette nouvelle tendance me dépasse! Je n’y comprends rien. Oh, je comprends l’attrait commercial, et je comprends aussi l’efficacité pour faire lire les enfants. C’est le complet manque de respect pour les détenteurs de la marque que je ne comprends pas.

Je devrais peut-être me mettre à écrire des romans Star Wars…

Moi , Victor et Allison Bechdel

Dans ma dernière direction littéraire de Victor Cordi, ma directrice m’a mis la petite note suivante :

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J’étais contente qu’elle le remarque, parce que cette féminisation n’était pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un effort conscient de ma part. Un effort généré par le test Bechdel.

Inventé par une auteure de bande dessinée, le test demande à un livre, film, ou série télé de répondre aux critères suivants:

  • l’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom) ;
  • elles parlent ensemble ;
  • elles parlent d’autre chose que d’un personnage masculin.

J’ai pris conscience que ce test s’adressait à moi, comme créatrice de contenu, alors que je terminais d’écrire le premier cycle de Victor Cordi. J’ai réalisé avec grande honte que ces quatre premiers tomes ne passaient pas. J’avais pris le pli de mes propres lectures*, en donnant un genre masculin, par défaut, à la plupart des personnages. Surtout si ce sont des guerriers, des meneurs, des décideurs. Il y avait bien Lenta-Oh comme personnage féminin très important, mais noyée dans une population d’hommes, elle ne suffit pas à répondre aux trois critères.

Pour le deuxième cycle de Victor, j’ai donc fait attention! Lorsque j’ai monté un conseil de guerre pour la résistance, j’y ai mis un nombre égal de femmes et d’hommes. Lorsque je parle de sentinelles et de soldats, je varie les genres.

J’essaie de tuer ce réflexe qui met un « il » devant chaque nouvelle rencontre. J’espère qu’un jour ça me deviendra seconde nature, ou sinon, que ça le deviendra au moins pour mes lecteurs, lorsqu’ils auront à leur tour l’âge de créer du contenu!

 C’est mon petit geste à moi pour la cause féministe.

 

* Les œuvres de « fantasy » classique (Lord of the ring!) passent rarement le test, alors que des séries plus modernes dans le même genre (A game of throne!) le passent haut la main.

 

 

 

À la conquête des maritimes!

ScreenHunter_02 May. 07 07.52Dans la vie, parfois, il se crée des Nexus : des événements qui ne sont pas reliés, mais pourtant partagent un même thème. Dans le dernier mois j’ai reçu non pas un, non pas deux, mais bien trois invitations pour des événements dans les Maritimes!!!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 1 : La première attaque a été listé pour le prix Hackmatack-choix des jeunes dont le gagnant est voté par les jeunes des provinces de l’Atlantique.
  • J’ai été invitée au Salon du livre de Dieppe (Acadie, NB), auquel je ne suis jamais allée, et qui aura lieu à l’automne.
  • J’ai été invitée au Salon du livre d’Edmundston (NB) , auquel je ne suis jamais allée non plus, et qui aura lieu, pour sa part, au prochain printemps.

On pourrait croire qu’il est normal que, parmi les nombreux événements qui me sont présentés, il y en ait qui se rejoigne sur un même thème, mais la vérité, c’est que ce sont, pour le moment, les seuls gros événements inscrits à mon calendrier pour la prochaine année!

Une Nexus, je vous dis!

Serait-ce le fait d’être allé y passer mes vacances l’année dernière qui a semé des graines d’opportunités dans le vent à mon insu?

Deviendrai-je « Big in Atlantic Canada » comme d’autres sont « Big in japan »?

Chose certaine, la prochaine année s’annonce bien excitante!