Suggestions du 12 août, spécial bandes dessinées

Il reste moins de deux semaines avant cette fantastique tradition annuelle qu’est le 12 août j’achète un livre québécois! En l’honneur de ma participation au prix Bédélys cette année, je vous fais des suggestions entièrement « bédéisées »! Si vous préférez prendre un de mes livres à moi, visitez ma page « Publications » et laissez-vous tenter!

Pour les adultes : La méduse, Boum
Boum est peut-être ma partenaire pour les Pétronille inc., mais c’est avant tout une bédéiste de grand talent! Et elle est au sommet de sa forme dans cette touchante histoire parue chez Mécanique Générale sur les déboires d’Odette, une jeune libraire prise avec un nombre grandissant de méduses dans son champ de vision.

Vous l’avez déjà lu? Essayez Le petit Astronaute de Jean-Paul Eid, tout aussi touchant.

Pour les ados : Il était une fois (2 tomes), Axelle Lenoir
J’étais tombée sous le charme d’Axelle Lenoir à travers sa bande dessinée French Kiss 1986 et ces deux recueils de ses publications dans le magazine Curium sont la définition même du mot « déjanté ». Pas toujours facile de taper dans le mille avec les ados, surtout en humour, et là, c’est parfaitement réussi!

Votre ado aime mieux le mystère que l’humour, alors prenez Parfois les lacs brûlent de Geneviève Bigué, tout aussi bon, mais dans un tout autre registre.

Pour les enfants d’âge primaire : Pol Polaire (2 tomes), Caroline Soucy
Une bande dessinée en série de gags, mais avec tout de même une certaine continuité, qui aurait tout à fait eu sa place dans le journal Spirou! C’est rigolo, discrètement écologiste, et la lecture de chaque tome ne donne qu’une seule envie : continuer l’aventure!

Votre enfant l’a lu vingt fois à l’école? Tournez-vous vers le Facteur de l’espace, on ne se trompe jamais avec du Guillaume Perrault

Pour les petits : Reine Babette, Eric Simard
J’ai eu un coup de foudre complet pour cet album! C’est le genre de livre que j’aurais lu mille fois à mes enfants lorsqu’ils étaient plus jeunes, en découvrant de nouveaux détails à chaque lecture. L’histoire est divertissante, la chute impeccable et le dessin imaginatif.

Vous aimeriez mieux quelque chose avec un apprentissage à la clé? Regardez du côté de Supergroin!

Paul au camp de jour!

La première fois que j’ai entendu parler d’une animation spéciale autour de La légende de Paul Thibault, c’était dans une classe de 5e année de l’école Monseigneur-Gilles-Gervais à Saint-Bruno, où une professeure avait réuni ses élèves autour d’un faux feu de joie créé à partir de bûches de tissus et de lumières de Noël clignotantes.

Je ne suis donc pas surprise d’entendre à nouveau parler de mon Paul en cette saison officielle des histoires autour du feu!

Cette fois-ci, c’est le camp de jour de la ville de Shawinigan qui a décidé d’utiliser mon album. Les animateurs ont raconté la troisième histoire (celle du siffleux) à leurs campeurs, et ont fait suivre le tout par une réinvention du jeu de policier et de voleur, version coureurs des bois et siffleux!

Cerise sur le gâteau, ils ont même recréé le drapeau-pantalon de mon histoire (bâton de gauche sur la photo)!

J’aime inventer des univers et rien ne me fait plus plaisir que de voir les gens s’approprier ces univers à leur tour!

Un gros bravo à l’équipe du camp de jour de Shawinigan!

Prendre une pause, écrire moins, écrire mieux

Dans la dernière année, j’ai beaucoup réfléchi à la quantité de livres que j’écris et publie. J’ai augmenté le nombre de mes animations scolaires sans réduire mon rythme d’écriture, et le plaisir d’écrire en a souffert. J’ai donc pris deux décisions :

La première : prendre une pause.
J’ai vu des amis abandonner l’écriture par éreintement complet, et je n’ai pas envie que ça m’arrive. J’ai souvent pris des pauses pendant l’été, enfants obligent, mais j’étais alors rongée par la culpabilité. Je me donne donc, cette fois, la permission de ne pas écrire DU TOUT pour tout le mois de juillet. Vacances complètes. Je vais lire, jouer aux jeux vidéo, faire des activités en famille, et regarder passer les nuages.

La seconde : prendre mon temps pour mon prochain roman.
Le prochain roman dans l’écriture duquel je vais me plonger en est un que je qualifierais d’important. C’est une histoire qui me trotte en tête depuis plus d’un an et je n’ai pas envie de me presser à l’écrire. Je prendrai donc un mois complet à la suite de mes vacances pour faire des recherches, réfléchir à mon plan et bâtir mon univers tranquillement. J’ai des films que je désire revoir, des livres et des bandes dessinées que je veux lire, des idées éparses à mettre sur papier.

Je ne commencerai l’écriture qu’une fois les enfants retournés à l’école en septembre, et je travaillerai ce roman jusqu’à ce que je sois satisfaire de chaque ligne. Ça prendra le temps que ça prendra.

En espérant que le résultat sera à la hauteur.

Écrire quand on a une mémoire de poisson rouge

Illustration de Andrea Stöckel prise sur publicdomainpictures.net Tous ceux qui me connaissent le savent : ma mémoire est une véritable passoire! Je suis incapable de retenir un numéro, et le moindrement qu’une information m’ait été dite il y a longtemps, il y a une chance sur deux pour que je ne m’en souvienne pas. Comme dit le vieil adage : j’oublierais ma tête si elle n’était pas attachée.

Le problème, c’est que la mémoire est essentielle en écriture. Surtout pour les séries, et encore pire lorsqu’on bâtit des mondes fantastiques ou de science-fiction. Je viens juste de terminer le deuxième tome de Les Abysses, et voilà comment je m’en suis sortie.

1er truc : écrire une bible.

J’ai découvert l’idée des bibles lorsque j’ai fait des jeux vidéo à partir de séries d’animation. Ce sont des documents qui existent surtout pour les séries télévisées, pour lesquelles plusieurs scénaristes différents devront écrire des histoires. On y retrouve des fiches de personnages (autant principaux que secondaires), les noms des lieux et leurs relations géographiques, et toute autre information importante. Quelques exemples qui se trouvent dans ma bible de Les Abysses :

  • Le fonctionnement des implants et du Skompe qui les alimentent
  • L’étage où se situe chaque lieu
  • Les différentes races et leurs caractéristiques
  • L’âge de chaque personnage (que j’oublie sans cesse!)

Dans le meilleur des mondes, ce document s’écrit en amont, avant que le moindre chapitre ait été écrit. Personnellement, je le remplis au fur et à mesure de ma PREMIÈRE RÉVISION. Ce qui veut dire que j’écris un premier jet à l’aveugle, au mieux de ma mémoire déficiente, et c’est lors de la première relecture que je copie-colle les informations utiles dans la bible de la série. Petit bonus : mon éditrice aime bien que je lui envoie le document en question pour l’aider à s’assurer de la continuité de mon univers.

2e truc : laisser des trous

Lorsque j’écris le premier jet d’un tome subséquent, me référer sans cesse à ma bible m’arrête dans mon élan d’écriture. J’ai donc pris l’habitude de laisser des trous (inscrits XXXXXX) pour les petits détails dont je ne me souviens plus. On trouve donc ce genre de phrase dans mes premiers jets :

Encore une fois, c’est lors de la première relecture que je comblerai les trous avec les informations contenues dans ma bible de série.

3e truc : me laisser des notes avant d’arrêter d’écrire

Comme bien des distraits, je suis capable de moments de grande concentration pendant lesquels je réussis à tenir une bonne quantité d’information dans mon cerveau. Malheureusement, tous ces fils auront été échappés avant le lendemain matin. J’utilise donc les cinq dernières minutes de mon temps d’écriture pour prendre des notes sur ce que je m’apprêtais à faire. La plupart du temps, je dresse une liste des éléments essentiels au prochain chapitre, mais il m’arrive également d’indiquer une modification importante que je devrais faire dans ce qui est déjà écrit. Ça me sauve du temps de réflexion lors du début de ma prochaine séance d’écriture, et m’évite les oublis narratifs!

Tricoter ou détricoter?

Je suis en révision du tome 2 des Abysses et, par deux fois, j’ai « détricoté » un chapitre. Je m’explique.

J’adore alterner entre deux scènes de manière rapide à l’intérieur d’un même chapitre. C’est ce que j’appelle « tricoter ».  Je trouve que ça rehausse l’action et que ça maintient le lecteur en haleine. Pourquoi décider d’éliminer le procédé dans deux de mes chapitres, alors? Parce qu’avec l’expérience, je réalise qu’il n’a pas toujours sa place.

Quand l’utiliser :
L’alternance de scène est fantastique lorsque les deux scènes sont dépendantes une de l’autre et que l’une d’elles aura une influence sur le dénouement de l’autre. Par exemple, alterner entre des personnes qui tentent vainement de se sauver d’une maison en feu et les pompiers qui arrivent. C’est parfait.

Quand l’éviter :
Quand deux scènes n’ont aucune influence l’une sur l’autre, même si elles sont simultanées. Par exemple, si j’en reviens à ma maison qui brûle, imaginons qu’il y ait eu un accident de voiture à l’autre bout de la ville au même moment. Les deux événements ont beau être simultanés, ils restent indépendants.

Bref, c’est un procédé que j’adore, mais j’apprends aussi à ne pas en abuser!

Les inspirations derrière Les Abysses

Découvrez quelles sont les inspirations derrière mon dernier Roman, soit Les Abysses T1 : La mine.

Inspiration globale : The Maze Runner, de James Dashner

Excellent roman pour adolescents, j’adorais l’idée d’un livre dans lequel le personnage principal lui-même ignore dans quelle microsociété louche il vient d’atterrir et découvre les règles en même temps que le lecteur. D’ailleurs, dans ce roman aussi, le voyage du protagoniste commence dans un ascenseur.

Inspiration pour les Lorkistes: Dark Crystal et Agent of Shield

Du premier, j’ai pris l’aspect un peu inquiétant et la hiérarchie que l’on retrouve chez les Skeksis.

Par contre, je ne voulais pas leurs habitudes barbares si bien démontrées dans la scène du repas. Au contraire, je suis allé chercher le raffinement des Kree, sorte d’extra-terrestres à la peau bleue, dans la cinquième saison de la série télévisée Agent of Shield.

J’aime ce contraste d’idéologies barbares cachées sous un vernis de retenue civilisée. Les difficultés rencontrées avec la notaire lors de la succession de ma mère sont venues compléter le tout avec un côté bureaucratique très rigide.

Inspiration pour l’univers des Abysses : Books of Babel et Traboulidon

J’avais envie, avec Les Abysses, d’avoir un terrain de jeux pour mon imaginaire! Un endroit dans lequel je pourrais construire plusieurs micro-univers différents qui partageraient un même espace… comme les étages de la tour de la série Books of Babel, une de mes séries de romans préférées des dernières années, ou encore comme dans Traboulidon, émission jeunesse de mon enfance dans lequel chaque épisode nous transportait dans un endroit complètement différent.

Les Chroniques sur le Squat! 

Le Squat est la plate-forme jeunesse du site internet de Télé-Québec. Ils ont récemment commencé un club de lecture audio et le livre Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage est le premier titre choisi! Depuis déjà un mois, et jusqu’au 30 juin, de multiples animations et contenus sont offerts autour du roman. Petit tour d’horizon de ce que vous pouvez y découvrir:

Les activités devraient continuer tout le long du mois!

Ce que je trouve le plus fantastique? Voir tous ces jeunes activement impliqués dans la lecture en dehors de l’école! Longue vie au Club de lecture du Squat!

 

À mes élèves préférés

Mon année d’animations est terminée, et j’en profite pour rendre hommage aux élèves qui rendent ces visites fantastiques!

L’expressif : L’élève dont le visage reflète jusqu’à l’exagération chaque émotion ressentie. Ses yeux s’écarquillent à la moindre information inusitée, il se tape sur les cuisses à la moindre pointe d’humour. Merci, tu me donnes l’impression d’être la personne la plus intéressante au monde!

Le petit tannant : Oui, je sais, s’il y en a plusieurs dans une classe, ou qu’on vit ses interventions en permanence depuis des mois, il peut rendre le travail de professeur pénible. Mais moi, qui ne les croise qu’une heure chacun, je les aime! Leurs interventions inopinées m’amusent, me gardent à l’affût, m’empêchent de réciter toujours la même cassette d’une classe à l’autre. Merci, tu me fais sortir le meilleur de moi-même.

Le créatif : L’élève grâce auquel la simple histoire de joueur de soccer qui se casse une jambe prend une tournure inattendue avec l’ajout de superpouvoirs, de requins volants ou de patate mutante. Merci, rien ne me fait plus plaisir que d’être surprise par une histoire. Tu repousses la monotonie, et fais naître des moments de magie.

Le charismatique : Il y a parfois des élèves sur lesquels les yeux s’arrêtent systématiquement lorsque l’on balaie la salle du regard. Des yeux perçants, des cheveux épiques, une dent croche, un choix vestimentaire osé, un petit détail qui fait qu’on aurait envie de le regarder toute la journée. Merci, comme une œuvre d’art, tu me touches.

Le brave : Le seul à oser lever sa main dans une classe complète de poissons morts. Celui qui se moque bien du jugement de ses camarades et ose se montrer intéressé. Tu es celui que je remercie le plus! Tu me sauves l’humiliation de poser une question et de devoir y répondre moi-même.

Le timide : Il y a parfois des élèves qui ne disent pas un seul mot de toute la présentation, qu’on remarque à peine… et soudain, une fois l’animation terminée, ils font un détour jusqu’à l’auteur pour souffler un « merci », oser poser une question ou même m’offrir un câlin. Merci, c’est pour toi que je suis venue, c’est ton petit effort contre nature qui me confirme que ma présence aura servi à quelque chose.

Le brillant : Chaque classe en a au moins un : un élève qui a toujours la bonne réponse! Celui sur qui tu peux compter lorsque, après avoir donné la parole à trois autres, tu te désespères de pouvoir passer à autre chose. Merci pour ta vivacité d’esprit, j’ai hâte de voir ce que tu en feras en vieillissant!

Bon été à tous les professeurs et élèves, mon calendrier s’ouvrira le 25 août pour une prochaine année d’animation!

À Vancouver, juste parce que!

Il fut un temps où j’acceptais les tournées scolaires un peu plus loin de chez moi pour des raisons monétaires. Ces dernières m’assuraient quelques journées d’animations, soit un supplément de revenu plutôt bienvenu. Je suis allée dans les Maritimes, à Gatineau, sur la Côte-Nord, et j’en passe. 

Depuis la pandémie, mon calendrier d’animations se remplit avec les écoles de Montréal et de ses environs. Je dois moi-même choisir le nombre de journées que j’y consacre, et refuser les demandes supplémentaires. Dans la foulée, j’ai arrêté les tournées en régions. Pourquoi en faire, alors qu’elles sont beaucoup plus compliquées pour ma gestion familiale, et que plusieurs offrent des tarifs bien en dessous de celui des animations standards (pas toutes, mais certaines!). Il y a la question écologique, aussi. Bref, tout mon rationnel me disait que c’était la bonne décision. 

Mais voilà, ça me manquait. 

Aller rencontrer des jeunes de partout, voir de nouveaux paysages, me sortir de ma routine, reste un des côtés fantastiques de mon métier. J’ai vécu certains de mes plus beaux souvenirs d’autrice durant ces tournées. 

Alors, cette semaine, je suis à Vancouver (plus précisément à Coqulitam), pour la simple raison qu’on m’y a offert une tournée et que j’ai été prise d’une grande envie d’y aller! 

Je n’ai pu trouver aucune autre raison valable que “ça me tente”. Il faut croire que, parfois, c’est une raison suffisante. 

La dictée P.G.L.

Avoir les Éditions Druide comme éditeur donne parfois accès à de drôles de choses, comme une conversation avec Bertrand Gauthier et Louise Portal, la présence de certaines phrases de tes romans dans Antidote, et une version gratuite du logiciel en question.

Dans les derniers mois, ils m’ont offert une opportunité un peu spéciale : ils m’ont demandé d’écrire le texte de la grande finale du primaire de la dictée P.G.L.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, il s’agit d’un grand concours d’orthographe organisé à travers la francophonie par la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Les écoles participantes choisissent un seul élève qui participera à la finale régionale, et les gagnants de ces régions se retrouvent à la grande finale à l’UQAM. On y trouve des jeunes de partout au Canada, et même du Sénégal, du Maroc et de la Côte d’Ivoire.

La dictée a été télévisée et est disponible sur YouTube! Si vous voulez vous y essayer, cliquez le lien ci-dessous.

Le ministre Bernard Drainville lit la dictée à partir de la 42ème minute, et le corrigé de l’équipe d’Antidote devrait apparaître sur le site de la fondation au courant de la journée.

Sachez que la grande gagnante a fait un sans-faute!

À vos crayons, et bonne chance!