Écrire quand on a une mémoire de poisson rouge

Illustration de Andrea Stöckel prise sur publicdomainpictures.net Tous ceux qui me connaissent le savent : ma mémoire est une véritable passoire! Je suis incapable de retenir un numéro, et le moindrement qu’une information m’ait été dite il y a longtemps, il y a une chance sur deux pour que je ne m’en souvienne pas. Comme dit le vieil adage : j’oublierais ma tête si elle n’était pas attachée.

Le problème, c’est que la mémoire est essentielle en écriture. Surtout pour les séries, et encore pire lorsqu’on bâtit des mondes fantastiques ou de science-fiction. Je viens juste de terminer le deuxième tome de Les Abysses, et voilà comment je m’en suis sortie.

1er truc : écrire une bible.

J’ai découvert l’idée des bibles lorsque j’ai fait des jeux vidéo à partir de séries d’animation. Ce sont des documents qui existent surtout pour les séries télévisées, pour lesquelles plusieurs scénaristes différents devront écrire des histoires. On y retrouve des fiches de personnages (autant principaux que secondaires), les noms des lieux et leurs relations géographiques, et toute autre information importante. Quelques exemples qui se trouvent dans ma bible de Les Abysses :

  • Le fonctionnement des implants et du Skompe qui les alimentent
  • L’étage où se situe chaque lieu
  • Les différentes races et leurs caractéristiques
  • L’âge de chaque personnage (que j’oublie sans cesse!)

Dans le meilleur des mondes, ce document s’écrit en amont, avant que le moindre chapitre ait été écrit. Personnellement, je le remplis au fur et à mesure de ma PREMIÈRE RÉVISION. Ce qui veut dire que j’écris un premier jet à l’aveugle, au mieux de ma mémoire déficiente, et c’est lors de la première relecture que je copie-colle les informations utiles dans la bible de la série. Petit bonus : mon éditrice aime bien que je lui envoie le document en question pour l’aider à s’assurer de la continuité de mon univers.

2e truc : laisser des trous

Lorsque j’écris le premier jet d’un tome subséquent, me référer sans cesse à ma bible m’arrête dans mon élan d’écriture. J’ai donc pris l’habitude de laisser des trous (inscrits XXXXXX) pour les petits détails dont je ne me souviens plus. On trouve donc ce genre de phrase dans mes premiers jets :

Encore une fois, c’est lors de la première relecture que je comblerai les trous avec les informations contenues dans ma bible de série.

3e truc : me laisser des notes avant d’arrêter d’écrire

Comme bien des distraits, je suis capable de moments de grande concentration pendant lesquels je réussis à tenir une bonne quantité d’information dans mon cerveau. Malheureusement, tous ces fils auront été échappés avant le lendemain matin. J’utilise donc les cinq dernières minutes de mon temps d’écriture pour prendre des notes sur ce que je m’apprêtais à faire. La plupart du temps, je dresse une liste des éléments essentiels au prochain chapitre, mais il m’arrive également d’indiquer une modification importante que je devrais faire dans ce qui est déjà écrit. Ça me sauve du temps de réflexion lors du début de ma prochaine séance d’écriture, et m’évite les oublis narratifs!

1 réflexion sur « Écrire quand on a une mémoire de poisson rouge »

  1. Pour ma part, j’établis une partie de ma « bible » d’avance, mais je la mets à jour au fur et à mesure du premier jet (quand je fixe un truc, description, âge, etc, je copie-colle immédiatement dans mon document « bible » qui est ouvert en simultané).

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