Les trois manières de vivre de l’écriture jeunesse au Québec

photo prise par bookgrl sur FlickrIl y a parfois des coïncidences étranges. Voilà plusieurs jours que j’ai en tête ce billet sur « comment vivre de l’écriture Jeunesse », et voilà que, à mon retour de voyage, je découvre que Dominique, Mathieu et Geneviève ont tous les trois parlé du sujet, et pas de manière particulièrement optimiste! Comme je suis moi-même bien décidée à y arriver, voici le fruit de mes réflexions et observations des cinq dernières années.

 

Première manière : le gros succès!

Évidemment, c’est celle dont on rêve tous! Un roman, ou, plus souvent dans le jeunesse, une série, s’enflamme et se vend à plusieurs milliers d’exemplaires! On peut ajouter dans cette catégorie la vente de droit pour produits dérivés (Films, série télé, etc.) ainsi que l’exportation à l’étranger. Évidemment, cette méthode de vivre de l’écriture existe, on le sait, puisque c’est celle qui fait parler d’elle, mais c’est également la moins prévisible! Celle sur laquelle on peut difficilement compter dans notre plan de carrière. Aussi, elle arrive rarement au premier livre, on entend souvent dire, dans l’industrie, qu’une série commence à marcher à partir du 3e, voire du 5e tome.

 

Deuxième manière : les animations scolaires

Évidemment, je ne parle pas de ne vivre que des animations scolaires, mais certains auteurs qui ont un talent de communicateur et un grand désir de partage réussissent à vivre de l’écriture grâce aux animations scolaires que le statut d’auteur permet. Les droits d’auteurs deviennent une partie presque marginale de leur revenu, alors que des tournées intenses à travers tout le Canada leur permettent de subsister. Les désavantages : ça ronge le temps d’écriture et il faut être disponible pour de longs voyages, ce qui n’est pas nécessairement le cas de tous (pas le mien!)!

 

Troisième manière : la super productivité

Trois à cinq romans par année. Ça vous paraît énorme? En littérature jeunesse, c’est absolument possible! Évidemment, ça demande d’écrire à temps plein, et bien souvent d’avoir plus d’un éditeur. Ce n’est pas le genre de chose qu’on réussit lorsqu’on tient un emploi à 40 heures semaines et qu’on écrit « on the side »! Par contre, avec un DPP à son maximum et des droits d’auteurs sur les livres cumulatifs des trois années précédentes, on arrive à en vivre, même si frugalement. De plus, si ces livres font parties de séries, l’auteur augmente ses chances d’atteindre la manière numéro 1! Le problème ici en est un d’œuf ou de poule : pour écrire entre 3 et 5 romans pas année, il faut écrire à temps plein, et pour écrire à temps plein, il faut écrire entre 3 et 5 romans par année… depuis plusieurs années!

 

Évidemment, un auteur n’est pas obligé de choisir une méthode et de s’y restreindre! La plupart des auteurs vivent d’un joyeux mélange du tout! La plupart des auteurs superproductifs font des animations scolaires pour arrondir les fins de mois, et des succès, mêmes mineurs, sont accessibles à tous et permettent parfois simplement de vivre un peu mieux, sans ralentir quelque activité que ce soit.  Chose certaine, il faut être prêt à ce qu’atteindre l’objectif prennent du temps (on compte en année, pas en mois!) et être capable de subsister avec peu.

 

Mon propre plan? Je vous en parle une autre fois, ce billet est déjà bien assez long comme ça!

 

 

9 réflexions sur « Les trois manières de vivre de l’écriture jeunesse au Québec »

  1. T’as oublié la manière #4 : avoir un conjoint qui gagne assez cher pour qu’on vive avec un seul salaire. Ça permet de mettre en place la méthode #3 sans trop de problème et d’espérer gagner à la loterie du #1! 😛 lolol!

  2. Je suppose que ça ressemble à ça aussi pour les romans qui ne sont pas jeunesse?
    En tout cas, si je découvre comment, je vous fais signe! 😉

  3. Comme je vis de façon autonome depuis plus de 10 ans comme écrivain et que je ne vois pas la manière que j’utilise, alors j’aimerais ajouter ma méthode.

    Elle est celle de créer des sites web populaire pour moi et pour les entrepreneurs. Il manque terriblement d’écrivains pour créer des pages web, car les agences web sont uniquement concentrés sur l’aspect visuel et les textes leur sont donnés par les propriétaires.

    Mes revenus proviennent de Google et des entrepreneurs avec qui je fais des sites web.

  4. @AuteurPlus: Si je ne m’abuse, c’est plutôt un travail de « rédacteur » ce dont vous parler, non? De la même manière que plusieurs auteurs ont une « sideline » à la pige.

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