Donny comment, déjà?

luckyluke2Il est de ces projets qui sortent tout seuls, et puis d’autres qu’on questionne à chaque coin de chapitre! Après avoir douté du narrateur, puis du temps de verbe, voilà qu’un nouveau dilemme se pose pour mes rats : la consonance des noms.

Je m’explique! Au début du projet, de manière toute naturelle, j’ai donné des noms de famille en anglais à mes personnages. Il faut dire que mon univers, bien que constitué de rats dans les égouts, a des relents de far-ouest, et que, dans ma tête, les noms dans les westerns sont toujours en anglais, même si la création est francophone.

Vous en doutez? Dites-moi le nom des personnages ci-dessous!

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Luc le Veinard et son fidèle cheval Joyeux Sauteur? Non, je ne pense pas!

Ce qui fait que mes personnages ont reçu les noms suivants :

  • Donny Half-Tail
  • Stevo Two-Shots
  • Berny Four-Eyes
  • Andrew Greyback

En cours de projet (avouons-le, après une séance de lecture d’Harry Potter en français avec me fille), j’ai décidé de franciser le tout. Ce qui a donné ceci :

  • Donny Mi-Queue
  • Steve Deux-Coups
  • Bertrand Quat’zieux
  • André Dos-Gris

Et voilà que je doute à nouveau, entre autres parce que les classes me demandent parfois sur quoi je travaille, et que le nom de « Donny Mi-Queue » sonne mal à mes oreilles lorsque dit à haute voix. J’ai même tenté, dans une classe, de les faire voter pour voir s’ils préféraient les noms en anglais et en français… et que, croyez-le ou non, le résultat a été un 50-50 parfait. Aucune aide de ce côté.

Le dilemme me titille donc en ce moment, exacerbé par le fait que je n’ai pas traduit mes lieux, et donc que tous ces personnages vivent à Rotting Gulch, dans l’Underground. Est-ce que tout devra devenir la ville de Trou-Pourri du Souterrain?

*gros soupir* C’est dans des cas comme celui-ci que j’aimerais avoir un éditeur/trice dès le début du projet plutôt que de placer le manuscrit une fois terminé. Une deuxième opinion me serait précieuse… vous voulez bien me donner la vôtre?

 

Le caméléon et le flamant rose

ScreenHunter_01 Feb. 05 07.11Depuis l’automne dernier, j’ai un nouveau client de pige : Budge Studio, une compagnie québécoise qui s’est taillé une place de choix dans le milieu des jeux tablettes pour les enfants. Pour eux, j’écris les dialogues et « voice-overs » de jeux figurant des personnages connus de tous, aussi appelé des « licences ». Le premier sur lequel j’ai travaillé est sorti avant les fêtes (ce qui veut dire que j’ai le droit de vous en parler, hihi) et s’intitule Strawberry Shortcake Hairstyle Holiday.

Lorsque je fais de la pige pour une licence comme Fraisinette, je dois d’abord me plonger dans cet univers, non seulement pour comprendre le contexte et la personnalité de chaque protagoniste, mais aussi pour m’accaparer des codes de langage et le style littéraire de la série. Je n’écris pas du « Annie Bacon », j’écris du Fraisinette. Je deviens caméléon.

Illustration par Lamatin sur openclipart.orgRécemment, une amie illustratrice qui a travaillé des durant durant en entreprise m’a envoyé son porte-folio. Il est magnifique… et très varié. C’est normal! Dans le monde du corporatif, l’illustrateur doit adapter son style à la personnalité de chaque client. Comme moi avec Fraisinette. C’est du travail de caméléon.

Mais lorsqu’on pense aux illustrateurs connus au Québec, on réalise, au contraire, qu’ils ont un style personnel immédiatement identifiable! Que ça soit Benoit Tardif, Fabrice Boulanger, Jacques Goldstyn, Geneviève Després, Annie Rodrique, Rémy Simard, Phillipe Béha et tous les autres, ils gardent le même style quelle que soit la commande. Dernièrement, en recevant le calendrier Scout, ma fille de 5 ans a réussi à identifier qu’il s’agissait de « la même personne qui a fait les images dans le livre de chansons de chats et de chien » (soit Marie-Ève Tremblay). Aucun compromis, aucun camouflage.

illustration de annares sur openclipart.orgSi l’illustrateur en entreprise est un Caméléon, l’illustrateur à la pige doit être un flamand rose : différent, spécial, flamboyant, facilement identifiable.

Tout ça m’amène à me demander si c’est également vrai pour les auteurs. Devrais-je faire attention à ne pas trop m’éparpiller dans les livres que j’écris? Devrais-je identifier ce qui fait la touche « Annie Bacon » et l’amplifier? Cultiver mes tics d’écriture, dorloter mes thèmes, enligner mon style?

Et la question qui tue : avoir une identité forte comme auteur, est-ce véritablement quelque chose qui peut se faire de manière consciente, ou l’auteur risque-t-il alors de devenir une caricature de lui-même?

Bref, l’auteur peut-il décider d’être un flamant rose, ou risque-t-il alors de se transformer en dodo?

Une grande envie de lire en français  

2000px-Flag_of_French_language_(QC-FR).svgIl y a quatre ans, j’annonçais sur ce blogue une résolution de lire plus en français. Un livre sur deux, que je proposais. Le tout avait bien marché pour l’année en cours, mais a oscillé en dessous du 50% dans le dernier deux ans… surtout à cause des 16 Dresden Files que je me suis tapée!

Or, cette année, je ne sais pas si c’est le climat politique américain qui m’y pousse, mais j’ai de grandes envies de consommer francophone. La résolution cette fois-ci est de faire une suite : livre en français, livre québécois, livre au choix.

41wgTGzNV6L._SX195_Pour le moment, je suis dans la lecture du Journal d’un vampire en pyjamas, de Mathias Malzieu, mon auteur français préféré, le seul duquel j’ai tout lu. J’ai ensuite Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier qui m’attend sur ma table de chevet, une recommandation de mon mari qui l’a lu il y a quelques années.

Mais après?

Le problème est que, si on sort du jeunesse, je ne m’y connais pas beaucoup en littérature francophone! Le second problème, c’est que je suis difficile. J’aime l’imaginaire, mais suis lassée des romans de cape et d’épée. J’aime désormais mon imagination plus fabulatrice, à la limite du poétique. Je ne sais même pas si ça existe au Québec!

D’ailleurs, je n’ai toujours pas d’auteur québécois préféré. J’aime bien Nicolas Dickner, ainsi que Marie-Renée Lavoie, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il y en a un autre, un rêveur caché dans un coin quelque part, qui a écrit des livres juste pour moi.

Pour me monter une liste, j’ai donc fait appel aux prescriptions littéraires. En jeunesse, la section « à la rescousse » de Sophielit m’a très efficacement répondu! Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour voir tant ma question que le résultat:

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L’équivalent adulte (parce que je lis des deux!), soit les « prescriptions littéraires » du site Leslibraires est présentement en reconstruction. Chou blanc de ce côté-là.

Alors, je fais appel à vous : quelque chose dans l’adulte francophone à me recommander? Quelque chose d’original, qui saura m’émerveiller? Me transporter? Me surprendre et me toucher? Sans les lire tous, j’investiguerai chaque suggestion, promis!

Simon et la galette d’intelligence

Dans mes prédictions 2017, je vous ai mentionné une nouvelle publication chez Bayard pour le printemps. Comme ils en ont eux-mêmes dévoilé la couverture cette semaine, je me suis dit qu’il était temps que je vous en glisse un mot!

Voici donc : Simon et la galette d’intelligence!

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Illustration: Mathieu Potvin

Le livre s’inscrit dans la collection «Oeil de lynx » de Bayard qui s’adresse aux 8-10 ans, et raconte les aventures de trois enfants qui trouvent, dans le sous-sol d’une maison sur le chemin de l’école, une machine à voyager dans le temps ainsi que la recette suivante :

Galette d’intelligence

3 c. à soupe d’eau de l’iceberg ayant heurté le Titanic

– 1 œuf de Christophe Colomb

– 2½ c. à soupe de sucre de la brioche de Marie-Antoinette

– ½ tasse de farine du moulin de don Quichotte

Simon, Lovita et Abid visiteront donc chacun de ces endroits dans le temps, l’histoire et l’imaginaire afin de récolter tous les ingrédients de la galette! C’est une aventure écrite à la permière personne, toute simple, cocasse et rigolote, parfaite pour s’habituer à la lecture de romans.

Une page intérieure pour vous donner une idée du niveau de lecture:

Simon page 1

Nouvelles photos professionnelles

Mes dernières, prises par Patrick Tremblay, dataient d’il y a 5 ans. Comme auteur, on me demande régulièrement des photos de mon moi-même : pour la biographie de mes livres livre, pour les Salons ou festivals auxquels je participe, pour le site web de mes éditeurs, pour les réseaux sociaux, etc.

En décembre, on m’a demandé de fournir une photo pour un article qui paraîtra dans un magazine au printemps. Je me suis dit qu’il était temps de rafraichir mon image un peu…

Cette fois, c’est Elizabeth Delage qui les a prises. Je dois avouer être extrêmement contente du résultat! Voici donc ma « face professionnelle », possiblement pour les 5 prochaines années!

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Crédit: Elizabeth Delage
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Crédit: Elizabeth Delage
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Crédit: Elizabeth Delage
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Crédit: Elizabeth Delage
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Crédit: Elizabeth Delage

 

 

Ce qui s’en vient pour 2017!

2017
Photo: Sébastien Provencher, pris dans une ruelle pas loin de chez nous

Une nouvelle année, des nouveaux projets! Voici ce qui s’en vient dans mon cas!

Publications :
Seulement 2 livres de prévus cette année, mais en fait, c’est parce que je pensais que le dernier Victor Cordi, paru à l’automne 2016, paraîtrait ce printemps! Je ne m’en plaindrai pas, c’est rare que cette industrie me surprenne par sa rapidité plutôt que son inverse.

  • Un roman intermédiaire chez Bayard (dont je vous parle bientôt, promis!)
  • Le gardien des soirs de bridge TIII : Derrière les rideaux

Écriture :
Je m’enligne pour des projets plus longs, ce qui veut dire que je n’écrirai probablement que 2 livres cette année.

  • Les rats (un tiers de terminé!)
  • Nouveau projet qui me trotte en tête depuis une dizaine de mois et dont le titre provisoire est Terre Promise.

Je vais peut-être m’essayer pour une bourse pour ce dernier; même si je ne l’obtiens pas, monter le dossier m’aidera à mettre de l’ordre dans mes idées.

Événements spéciaux :
J’avais parlé de mon invasion des maritimes, et il en reste encore deux événements, soit le Salon du livre d’Edmundston et le prix Hackmatack! Parlant prix, j’irai également à Toronto pour la Forêt de la lecture (prix Tamarac), alors trois voyages de prévus d’ici l’été… sans compter les Salons du livre (probablement Québec, Longueuil et Trois-Rivières à raison de 2 journées chacun). Les enfants ont grandi, je me permets un peu plus d’absence.

Beaucoup de visibilité s’en vient, aussi, avec trois entrevues accordées récemment, qui seront publiés d’ici la fin du printemps (1 site web + 2 magazines). J’ai d’ailleurs fait faire de nouvelles photos professionnelles pour l’occasion, très hâte de vous montrer ça!

 

Bref, même avec moins de publications, l’année s’annonce excitante!!! Avec mes trois publications de l’automne, j’ai un peu l’impression d’avoir monté une autre marche dans ma carrière d’auteure jeunesse. Qui sait jusqu’où ira l’escalier?

 

Bilan 2016

Avant d’écrire ce bilan, je suis allé voir les « prédictions 2016 », le billet que j’avais écrit en janvier dernier et qui tentait de prédire mon année. Un an plus tard, voici ce qu’il en a été :

Livres publiés :

Les trois livres prévus ont bien été publiés, mais un quatrième livre s’est ajouté à la liste! Je pensais que le dernier Victor Cordi, écrit au printemps, ne sortirait qu’en 2017! Surprise,  il est sortie en octobre, ce qui m’a concocté un automne du tonnerre!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 2 : la grande évasion
  • Victor Cordi cycle 2, livre 3 : Le prix de la paix
  • Le gardien des soirs de bridge TII : Dans la baignoire
  • Chroniques postapocalyptiques d’une enfant sage

Livres écrits :

J’ai bien écrit le Victor prévu, et il ne devrait me rester qu’une révision papier à faire sur le troisième gardien des soirs de bridge lorsque sonnera le début des vacances. Je parlais déjà, en janvier, d’un « projet plus long » que je désirais écrire. Il s’agissait de mes rats, sur lesquels je n’ai réussi qu’à écrire un premier tiers. On le retrouvera donc de nouveau dans la liste des prévisions 2017!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 3 : le prix de la paix
  • Le gardien des soirs de bridge TIII : Derrière les rideaux (en cours de re-travail)
  • Rats : La légende de Donny (30% terminés)

Livres lus :

Chose rare, j’avais également mis une liste de livres à lire, sorte de résolution de lecteur, dans laquelle je disais que j’allais lire quelques classiques. En relisant la liste, je réalise que je n’en ai lu que trois, ce qui est déjà mieux que rien! (évidemment, j’ai aussi lu plein d’autres livres, mais seuls ces trois-là peuvent être considérés des classiques).

  • Moby Dick (profondément détesté!)
  • La grosse bonne femme d’à côté est enceinte (long à embarquer, mais accro à la fin)
  • Sa Majesté des mouches (Plus qu’adoré! Mis sur un piédestal et prosternée devant!)

Sinon, 2016 aura également été l’année où…

En bref, une très bonne année! Sans catastrophe, et avez un automne qui me laisse espérer un 2017 plutôt excitant!! D’ici là, je vous souhaite à tous de très belles fêtes, on se retrouve de l’autre côté du jours de l’an!

 

L’inertie au service de l’écriture

Je dois l’avouer, depuis septembre, j’ai eu de gros problèmes de procrastination : difficulté à m’y mettre le matin, pauses fréquentes, manque total de concentration. Je n’irais pas jusqu’à m’auto-proclamer accro aux médias sociaux, mais il reste que l’appel de Facebook se fait fort au moindre blocage! Mais depuis début novembre, alors que j’ai commencé un nouveau manuscrit (le troisième Gardien des soirs de bridge), j’ai complètement changé mon installation pour écrire, histoire de tuer le problème dans l’œuf.

Une installation « unplugged »!
Je m’étais retrouvé, depuis quelques mois, avec l’ordinateur de ma mère. Une bête minuscule, et lente à s’en taper la tête sur les murs. L’idée première était de profiter de son faible poids pour faciliter le transport dans mes séances d’écriture en direct. J’ai donc désinstallé tout ce que je pouvais, histoire de lui redonner un peu de vitalité. Comme l’anti-virus était ce qui la ralentissait le plus, j’ai désinstallé toutes capacités réseau, afin d’isoler la machine du reste du monde.

Et c’est sur cette machine sans connexion que j’ai commencé mon nouveau manuscrit. J’y ai transféré mon plan à l’aide d’une clé USB, et je m’installe désormais dans le divan, en plein salon pour écrire. La lumière y est bien meilleure que dans mon bureau, et lorsque l’appel des médias sociaux se fait sentir, il rencontre un adversaire de taille : la force d’inertie qui pousse tout mon être à préférer rester dans le divan, sous une couverture.

installation-gagnanteJe dois avouer être très satisfaite des journées d’écriture que j’y ai faites depuis!

On peut donc dire que la suite de « Sous le divan » aura été écrite SUR le divan!

Mes rats

Vous aurez peut-être remarqué la présence de rats sur l’affiche de mon lancement, ainsi que lors de mon lancement lui-même! Il s’adonne que le manuscrit que j’ai travaillé cet automne est un monde de rats!

Je ne serai certainement pas la première à écrire des histoires de rongeurs! En voici quelques autres, pour vous donner une idée de la variété

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Mes rats à moi vivent sous la terre, et ont commencé à s’organiser en société. Ils ont découvert l’agriculture : ils élèvent des tarentules, gardent des vers à soie, et cultivent différentes sortes de lichen et de champignons.

Comme toute société naissante, ils ont également inventé de nouvelles formes de violence! Ils se battent en se lançant des écrous de métal avec leur queue, à la manière d’une fronde. Mon héros, Donny, a perdu la moitié de la sienne dans un accident et se retrouve donc sans défense. Le récit commence alors qu’il revient chez lui après sa journée de travail comme débardeur au port de l’égout, et découvre que sa fiancée a disparu.

J’ai un récit en trois parties en tête. La première partie est terminée depuis quelques semaines. Si je délaisse mes rats ces temps-ci pour rédiger plutôt le troisième tome du Gardien des soirs de bridge, je les reprendrai bientôt! Pour le moment, Donny a retrouvé la trace de sa fiancée, mais sa quête est loin d’être terminée!

Cher Salon du livre de Montréal…

Voilà une semaine que tu as fermé tes portes. Je suis retournée à mon écriture en solitaire, alors que toi, tu es déjà en préparation pour l’année prochaine. Maintenant que la poussière est retombée, je me permets de t’écrire cette lettre.

D’abord, sache que je t’aime d’amour! Je me sens chez moi lorsque je monte tes marches, et tu m’offres, chaque année, des rencontres inoubliables, et des amitiés précieuses. Mais puisque les relations harmonieuses sont basées sur les communications, je me permets aujourd’hui de te faire quelques suggestions…

1- Considère l’auteur comme une personne à part entière

Dans le programme, sur le site web et sur le plancher, l’auteur n’est considéré que comme une sous-partie d’une maison d’édition. Dans un monde idéal, je te demanderais de nous permettre de signer à une table sur laquelle tous nos livres, quels qu’ils soient, se côtoient, mais je sais qu’avec la structure actuelle des Salons, la demande serait utopique.

Alors, je pointerai simplement une petite amélioration qui ferait plaisir à tout le monde : pourquoi ne pas simplement combiner ces signatures dans vos bases de données? Ainsi, plutôt que d’avoir trois Annie Bacon qui signent chacune chez un éditeur, vous auriez une seule Annie Bacon qui signe chez trois éditeurs. Ça serait plus simple pour les lecteurs qui me cherchent, moi je pourrais partager la page qui en résulte sur les médias sociaux, et ainsi j’enverrais du trafic sur ton site. Tout le monde en sortirait gagnant, non?

2- Fais de la place aux illustrateurs

Sans vouloir te rendre jaloux, je me suis promenée dans d’autres salons. En plus des autres salons québécois et Canadiens français, j’ai visité le ComicCon de New York, et le Book Expo of America. J’y ai vu plusieurs manières de faire une place aux illustrateurs : une allée dédiée à la prise de commandes d’œuvres personnalisées et de vente d’originaux, des galeries d’art pour exposer croquis et aquarelles, des encans pour les vendre aux plus offrants. Tu vas peut-être me dire que ce n’est pas de ton ressort, que « Sur ton mur » et « Illustration Québec » n’ont qu’à louer un kiosque… mais rien ne t’empêche de les contacter pour voir si vous ne pourriez pas travailler ensemble.

3- Et surtout, surtout, paie tes auteurs en animation

Évidemment, je ne parle pas des entrevues ou tables rondes, je parle des animations où l’auteur est seul sur scène à divertir les gens du public avec des activités ou anectodes préparées d’avance. Ce type d’animation, les bibliothèques les paient, les écoles les paient, les autres salons du livre les paient. Pourquoi pas toi?

Toutes les études le disent : les auteurs ne sont pas riches. Ces animations font partie de nos sources de revenus et permettent bien souvent aux auteurs de ne pas perdre leur chemise pour venir au Salon. Quoi? Tu ne savais pas? Plusieurs auteurs dépensent des sous pour venir te voir, sans remboursement de la part de leur éditeur. Transport, nourriture, hôtel. Les quelques livres qu’ils vendront en ton sein (et dont ils ne recevront les droits d’auteurs qu’un an plus tard) suffiront à peine à payer leur diner au café l’Apostrophe. Ils font des folies pour toi! La moindre des choses ne serait-elle pas de les rémunérer pour ce qui est considéré, partout ailleurs, comme un travail méritant salaire?

Je sais que la nouvelle mode est de pelleter l’obligation de payer les animations dans la cour des éditeurs en offrant la scène à ceux-ci. Mais ils paient déjà leur kiosque si cher que certains d’entre eux en sortent déficitaires. Est-ce bien honnête de leur déléguer cette dépense?

Il faut dire que les éditeurs sont comme moi : ils t’aiment d’amour et te considèrent comme une vitrine incontournable. Comme moi, quoi qui arrive, ils reviendront.

Alors, sans rancune, et à l’année prochaine.

Pour tout t’avouer, j’ai déjà hâte!