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La durée de vie d’un livre, prise 2

 

Prise 2, parce que j’en ai déjà parlé ici!

Je dois avouer entretenir une certaine obsession avec la durée de vie des livres sur les tablettes de libraires. Et lorsque je lis des articles comme celui-ci, qui dit que les clients découvrent 71% des livres jeunesses en les voyant au magasin, je me rappelle pourquoi!

J’ai déjà fait l’exercice, lorsque j’avais été nominée au prix des libraires, de vérifier l’inventaire d’une certaine chaine de librairie via leur site internet pour voir de quelle présence bénéficiait tous les nominés. Je dois vous avouer que le résultat n’était pas flamboyant. Plusieurs titres avaient tout simplement disparu de la plupart des succursales, tout nominés qu’ils soient.

Les Naufragés de ChélonMais il y a durée de vie en librairie, et durée de vie tout court! La semaine dernière,  j’ai reçu mon relevé de vente des Éditions du Phoénix pour ma première série, Terra Incognita, publiée entre 2007 et 2012. Je suis toujours agréablement surprise de voir que, malgré qu’elle ne soit généralement plus en librairie depuis belle lurette, elle continue son petit bonhomme de chemin! 200 livres vendus l’année dernière, dont une centaine du premier tome. Tout ça grâce à quelques professeurs qui l’étudient en classe, et à l’éditrice qui continue de le vendre dans les salons du livre.

On s’entend, deux centaines d’exemplaires, ça ne permet pas de payer l’épicerie bien longtemps! Mais à travers des marais de livres pilonnés, je suis heureuse qu’il continue de découvrir de nouveaux lecteurs. Un gros merci à l’éditrice qui continue de croire en ce titre!

Erreur de jeunesse

Les Naufragés de ChélonMon premier livre, Les Naufragés de Chélon est étudié dans plusieurs écoles, et au moins une fois par année, lors des tournées d’animation scolaire, un professeur me fait un reproche, toujours le même :

« Les jeunes aiment beaucoup votre livre, mais le vocabulaire est un peu compliqué ».

Sentant que cette erreur est particulièrement remarquable dans les tout premiers paragraphes du livre, je l’ai donc récemment relu. À première lecture, je me suis outrée : « Ils sont parfaits, ces paragraphes! ». Il faut dire que j’ai toujours été une fervente défenseure du niveau de langage des livres jeunesse,  convaincue que les jeunes décodent les mots qui ne connaissent pas de manière organique, et qu’ils acquièrent ainsi toujours plus de vocabulaire.

Puis, en deuxième lecture, je me suis mise à noter les mots que les lecteurs de 3-4e année n’ont peut-être pas vu souvent. En voici quelques-uns :

Brigantin, balloté, tangage, lézarde, embrasure, intempéries, bourrasques, bastingage, étreinte, écailleuse, surplomber, ressac…

Et j’ai réalisé le problème de ces premiers paragraphes. Ce n’est pas la présence de mots plus difficiles qui rebute les élèves, mais bien la fréquence de ceux-ci. Il faut dire que c’était mon premier roman, et que je voulais que les premières pages soient parfaites. J’ai donc travailler et retravailler les passages afin de trouver les mots justes, quel que soit leur niveau de difficulté. Avec le recul, je me demande aussi si l’utilisation de mots plus littéraire ne m’aidait pas à éloigner le syndrome de l’imposteur.

Je n’ai jamais baissé le niveau de langage de mes livres, mais je crois avoir appris, avec le temps, à les doser, et surtout, à les utiliser lorsqu’ils sont nécessaires plutôt que de le faire pour « flasher » et me réconforter l’égo!

Aussi, cette semaine, surveillez ma page Facebook alors que je vous ferai voter pour décider quelle créature du merveilleux urbain je dévoilerai la semaine prochaine!

 

Récapitulatif de mes projets

D’habitude, j’en fais l’exercice à la nouvelle année, mais ayant à peine couvert les principaux dans mon Bilan 2013, voici, classés par étape de complétion, tous les projets que j’ai dans mes tiroirs, en tête ou sur ma table.

 

Les « publiés et en cours de publication »

Victor Cordi : Le troisième sortira au mois d’avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec. Le quatrième est déjà écrit et en cours de direction littéraire. Je m’attaque au cinquième dès mon retour du salon de l’Outaouais.

– Encyclopédie du merveilleux urbain : mieux connu dans le présent blogue sous le nom de « mon album illustré pour Boomerang », et sous celui de « fées urbaines » pour mes amis, il est tout prêt et attend sagement d’être envoyé à l’imprimeur. Il sortira en septembre, et vous pouvez vous attendre à plus d’info (résumé, extraits et images) dans les trois mois précédents la sortie!

Terra Incognita : la série est pas mal officiellement terminée. Après 4 tomes, l’éditrice trouvait qu’elle s’essoufflait, et comme je peinais moi-même à trouver le temps d’écrire un cinquième tome, nous avons décidé d’un commun accord qu’elle ne continuerait pas… du moins pour le moment.

 

Les « en recherche d’éditeur »

Les Farfous : Mon roman pour les tout petits a subi une transformation à la demande d’un éditeur, et se retrouve désormais sous forme d’album! Les coupures lui ont permis de passer à travers la première ronde de sélection chez ledit éditeur, et j’attends les commentaires pour effectuer une nouvelle version sur laquelle le comité prendra sa décision finale. Bref, on croise les doigts!

– Mon conte de Noël : Il a traîné longtemps sur ma tablette. Je l’ai repris en main depuis quelques mois, et j’utilise désormais une méthode très scientifique pour ne pas qu’il ne perde son temps à nouveau : à chaque refus reçu, je le renvoie à deux autres Éditeurs. On verra bien, donc!

 

Les « tout nouveaux tout beaux »!

Bedondaine et bedondon : C’est un projet que j’avais en tête depuis longtemps : des albums pour les tout-petits légèrement inspirés de mes deux plus vieux lorsqu’ils avaient moins de 5 ans. J’ai terminé l’écriture d’une présentation de projet et d’un premier tome au courant du mois et commence à peine à le faire circuler, on lui souhaite bonne chance.

– Chroniques postapocalyptiques d’une enfant sage : Un roman inclassable, inspiré de mon billet sur la disparition des héros obéissants. C’est un projet plus littéraire, psychologique et atmosphérique que tout ce que j’ai pu écrire jusqu’ici. Il n’est encore qu’embryonnaire, mais j’ai commencé à mettre mes notes en ordre afin de demander une bourse au CAC et au CALQ au 1er avril.

 

Fiouf! Mis bout à bout, ça en fait tout de même pas mal! Je me retrouve d’ailleurs pour la première fois depuis des années, à ne plus avoir de projets qui n’existent que dans ma tête. Ils ont tous été mis sur des rails quelconques et attendent leur heure pour être complétés ou publiés. J’ai hâte qu’une nouvelle idée se pointe, mon cerveau se sent tout-nu sans projets cachés!

Deux publications pour le prix d’une!

C’est la semaine officielle de l’auto-promo, avec deux nouvelles pour vous aujourd’hui! Tout d’abord, le vol des Scarpassons, quatrième aventure des naufragés de ma série Terra Incognita, est arrivé en librairie! Courrez chez votre libraire, ou achetez-le enligne, c’est toute une aventure! Vous pouvez également visiter la page du roman pour en savoir plus!

 

Deuxièmement, depuis la semaine dernière, une grande aventure a commencé pour nos Glorieux! Cette année, plutôt que de narrer leurs vacances un joueur à la fois, Martin et moi avons choisi de leur faire vivre une aventure épique qui se suivra de semaine en semaine. Tout un défi, que de faire du narratif en format strip : c’est comme un roman qui aurait une chute à chaque paragraphe!

Pour suivre le tout, vous pouvez acheter le journal de Montréal les lundis, mercredis et vendredis, ou encore aimer la page Facebook, où les strips sont tous publiés!

Voici d’ailleurs un des strips de la semaine dernière :

Terra incognita Tome 4: Le vol des scarpassons

Petit billet rapide (je n’ai pas grand temps cette semaine), juste pour vous montrer la couverture de mon prochain roman: Terra Incognita 4 : le vol des scarpassons qui sortira ce printemps! Elle est de Sarah Chamaillard, comme d’habitude!

 

Le 4e de couverture, juste pour vous allécher:

Un geste malheureux condamne la plus jeune des anciens naufragés à être sacrifiée à un insecte monstrueux, réincarnation de la déesse Magrüpique.  Sa seule chance de salut est une statue de jade enfouie au fond du repaire souterrain des scarpassons, sorte de blatte amphibie attirée par tout ce qui brille. Une aventure grouillante et remuante pour les amateurs d’actions.

Chaque aventure de la série Terra Incognita vous transporte sur un océan parsemé d’îles inexplorées où l’aventure survient au détour de chaque vague.

Le plus « masculin » des épisodes des naufragés à date. De l’action incessante, des « bébittes » à souhait, et beaucoup d’intensité.

Mon premier dessin d’admirateur!

Une très jolie surprise, il y a quelques semaines, dans une école, un professeur avait préparé ma venue avec ses élèves! Non seulement ils avaient chacun une question toute prête à me poser, mais le professeur avait lu un extrait de mon livre en classe, et, cerise sur le Sunday, deux des élèves m’avaient fait un dessin!

Je vous présente donc mon premier « fan art », soit une représentation de la couverture des Naufragés de Chélon!

 

De quoi aurais-je l’air sans correctrices?

Je viens de terminer de réviser les premières corrections me venant de mon éditrice. Pour votre plus grand divertissement à tous, j’en ai retiré les plus belles erreurs effectuées par bibi! Amusez-vous bien!

Le festival des pléonasmes!
• Petites bouclettes
• Cheminée verticale
• Fourrées touffus
• Enchevêtrement chaotique
• Cueillir une récolte
• Innombrable multitude
Et, bien que les deux mots aient été séparés par plusieurs autres, une phrase qui parlait, lorsqu’on s’y attardait, d’un « confort confortable »! Rien de moins!

Des non-sens et erreurs de logique :
– « Les branches fouettent son visage de leurs caresses feuillues ». Il semblerait que lorsque ça fouette, on ne peut pas trop parler de caresses!
– « il verse un liquide brunâtre dans deux tasses ébréchées » suivi, quelques pages plus loins de « Ce dernier lui sert une tasse d’un liquide verdâtre et épicé. » Le même liquide aurait donc changé de couleur! On n’a rien vu de mieux depuis les noces de Cana!

Le prix de l’erreur relevée le plus souvent :
En dessous, que j’écris systématiquement AVEC un trait d’union, et qui revenait cinq fois au cours du manuscrit.

Un seul anglicisme, mais non le moindre :
« Sprinter », comme dans courir très vite!

Et même un quasi Jean Peronnisme :
Elle hésita à deux fois, fort jolie contraction de « elle hésita », et « elle y pensa à deux fois ». En fait, cette erreur aurait bien pu faire partie des pléonasmes, mais je trouvais qu’elle méritait une petite place à elle toute seule!

Ne manquez pas « Le vol des scarpassons », quatrième aventure de Terra Incognita, chez votre libraire en septembre, avec toutes ces erreurs en moins! Un gros merci à la correctrice qui a, il faut l’avouer, fait un travail remarquable!

La relecture est commencée!

Finalement, les trois premiers chapitres étaient bien! Un peu de travail de tournures de phrases et de choix de termes, sans plus! Bien fière de moi.

Puis, est arrivé le quatrième chapitre! Ouch! Il est rare pour moi de mettre un chapitre à la poubelle pour le recommencer du départ, mais j’ai bien peur que c’est ce qui va devoir arriver. Le ton n’est pas juste, les réactions ne sont pas crédibles, et pour couronner le tout, un personnage s’y foule la cheville… événement complètement oublié par la suite! On nage en pleine série B! Ré-écriture majeure en vue.

Par contre, le travail en question devra attendre, deux contrats de pige et un salon du livre (Estrie) me garderont vraisemblablement occupée jusqu’à la fin du mois! C’est à peine si j’ai eut le temps de mettre mon status Facebook à jour cette semaine! Ça devrait être moins pire après ma remise de document de mardi pm!

On se revoie mercredi matin!

Petite angoisse de relecture

Je m’apprête à débuter la première relecture/réécriture du tome quatre de Terra Incognita. Certains auteurs retravaillent au fur et à mesure, pour ne lâcher un chapitre que lorsque celui-ci est à leur goût. Personnellement, j’écris un premier jet sans jamais regarder en arrière, et retravaille par la suite. J’attaque habituellement cette tâche avec optimisme, mais cette-fois, un doute me turlupine.

De mes quatre romans, c’est le premier que j’ai écrit à travers les contrats plutôt que pendant la quiétude d’un congé parental. Ainsi, les trois premiers ont été écrits en raison de 1-2 heures par jours de manière régulière durant des semaines, alors que celui-ci a été plutôt écrit par à-coup, de manière chaotique. Une journée par-ci, trois par là, j’ai parfois passé des mois sans ouvrir le manuscrit, pour ensuite en écrire le quart en une semaine intensive.

Le résultat sera-t-il inégal? inconstant? Ça reste à voir!

Beaucoup de pain sur la planche, donc.

Je m’y mets.

Le premier jet : seule satisfaction pure de l’écrivain

Dans l’élaboration d’un livre, il y a plusieurs étapes à franchir, pourtant, une seule offre une joie pure et sans tache. « La finition complète du manuscrit? » penseront les plus naïfs! Mais non! Car celle-ci s’accompagne de l’angoisse du « est-il vraiment terminé » du « ai-je fait de mon mieux? » et de « sera-t-il à la hauteur ». Si le manuscrit est déjà attendu par un éditeur ou une éditrice, l’auteur s’inquiétera de la réaction de celui-ci/celle-ci. S’il n’est pas attendu, c’est encore pire! Car, si un gros bonnet quelconque chez Pixar disait : « Pixar films don’t get finished, they just get released»,  c’est la même chose avec un manuscrit sans échéance! L’auteur ne peut s’empêcher de se demander si une révision supplémentaire (voire deux autres années de travail) ne bénéficierait pas à la qualité de l’œuvre et à ses chances de publications.

La fin de la dernière correction avant l’envoie chez l’imprimeur, alors? Cette fois-ci, c’est la crainte de la dernière coquille, la terrible, celle qui tue et qui fait honte à tout jamais! Surtout si elle se trouve en 4e de couverture, ou, pire encore, dans le titre! Ça c’est déjà vu!

La parution finale? Lorsque l’auteur tient enfin son livre dans ses mains? C’est en effet un grand moment qui pâlit seulement en magnificence devant le « premier appel d’éditeur ». Mais pur et sans tache? Que Nenni! C’est le moment où la présence de lecteurs devient concrête! Apprécieront-ils? Comprendront-ils? Me lapideront-ils? Autant de questions existentielles qui donnent envie de se cacher en position fœtale sous les couvertures!

Le seul, je répète, seul grand moment de satisfaction devant le travail accompli se trouve à la fin du premier jet. Est-il bon? On s’en fout! Il est voué à être retravaillé et le seul témoin de cette version inférieure sera l’auteur lui-même. De plus, malgré le re-travail à l’horizon, l’auteur s’étire d’aise avec la naïve impression que « le gros de la job est fait (prononcez le « T » pour effet complet)»!

Tout ça pour dire que le mot « fin » est inscrit, du moins de manière symbolique, sur le permier jet du tome 4 de la série Terra Incognita. 75 pages, écrites de manière sporadique à travers les contrats. J’ai soudainement des envies de Tchapalo et de cocktails dans un pot mason. Y’a de la joie, partout, y’a de la joie!

Un back-up serait probablement une bonne idée aussi!