Le premier jet : seule satisfaction pure de l’écrivain

Dans l’élaboration d’un livre, il y a plusieurs étapes à franchir, pourtant, une seule offre une joie pure et sans tache. « La finition complète du manuscrit? » penseront les plus naïfs! Mais non! Car celle-ci s’accompagne de l’angoisse du « est-il vraiment terminé » du « ai-je fait de mon mieux? » et de « sera-t-il à la hauteur ». Si le manuscrit est déjà attendu par un éditeur ou une éditrice, l’auteur s’inquiétera de la réaction de celui-ci/celle-ci. S’il n’est pas attendu, c’est encore pire! Car, si un gros bonnet quelconque chez Pixar disait : « Pixar films don’t get finished, they just get released»,  c’est la même chose avec un manuscrit sans échéance! L’auteur ne peut s’empêcher de se demander si une révision supplémentaire (voire deux autres années de travail) ne bénéficierait pas à la qualité de l’œuvre et à ses chances de publications.

La fin de la dernière correction avant l’envoie chez l’imprimeur, alors? Cette fois-ci, c’est la crainte de la dernière coquille, la terrible, celle qui tue et qui fait honte à tout jamais! Surtout si elle se trouve en 4e de couverture, ou, pire encore, dans le titre! Ça c’est déjà vu!

La parution finale? Lorsque l’auteur tient enfin son livre dans ses mains? C’est en effet un grand moment qui pâlit seulement en magnificence devant le « premier appel d’éditeur ». Mais pur et sans tache? Que Nenni! C’est le moment où la présence de lecteurs devient concrête! Apprécieront-ils? Comprendront-ils? Me lapideront-ils? Autant de questions existentielles qui donnent envie de se cacher en position fœtale sous les couvertures!

Le seul, je répète, seul grand moment de satisfaction devant le travail accompli se trouve à la fin du premier jet. Est-il bon? On s’en fout! Il est voué à être retravaillé et le seul témoin de cette version inférieure sera l’auteur lui-même. De plus, malgré le re-travail à l’horizon, l’auteur s’étire d’aise avec la naïve impression que « le gros de la job est fait (prononcez le « T » pour effet complet)»!

Tout ça pour dire que le mot « fin » est inscrit, du moins de manière symbolique, sur le permier jet du tome 4 de la série Terra Incognita. 75 pages, écrites de manière sporadique à travers les contrats. J’ai soudainement des envies de Tchapalo et de cocktails dans un pot mason. Y’a de la joie, partout, y’a de la joie!

Un back-up serait probablement une bonne idée aussi!

4 réflexions sur « Le premier jet : seule satisfaction pure de l’écrivain »

  1. @Annie : Maudit que c’est vrai! 🙂 On finit, on est tellement content… et deux semaines plus tard on commence à corriger et on déchante! lololol!

    Mais faut se permettre l’étape bière/verre de vin/orgie de chocolat ou autre forme de célébration! :p

    Alors bravo et je trinque virtuellement à ta santé!

  2. J’aurais pensé que le premier jet, c’était comme acheter ses billets pour un voyage ou un super spectacle. C’est excitant parce qu’on sait que ce qu’on attend vraiment va inévitablement arriver… dans plusieurs semaines… 🙂
    Félicitations pour ce premier jet! J’espère qu’il ne te demandera pas une réécriture trop difficile!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *