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Une journée particulièrement agréable…

Petit billet spécial du vendredi après-midi, juste parce qu’aujourd’hui a été un de ces jours où mon métier me traite particulièrement bien!

J’ai passé la matinée à la librairie Monet. Déjà, c’est un grand plaisir, puisque je peux non seulement bouquiner dans la joie, mais aussi parce que je peux y discuter avec des libraires qui aiment la littérature jeunesse (et les BDs!) autant que moi, et s’y connaissent encore plus!

Mais en plus des magnifiques rencontres, le plus grand cadeau de la journée, c’est ceci:

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Les élèves d’une école du quartier, venus pour me rencontrer, avaient tous lu le premier Victor Cordi, soit l’Anomalie maléfique, et m’ont offert une « courte-pointe littéraire », dont chaque hexagone comprend un dessin et une critique d’un des élèves de la classe.

Je l’ai rangé précieusement derrière ma bibliothèque, en me promettant de le ressortir à chaque fois que je me demande si tout ce travail en vaut vraiment la peine!

Une histoire en cadeau

Mon amoureux est particulièrement bon pour choisir mes cadeaux de Noël. Il part de mes goûts, et tente de trouver quelque chose de rare, de sentimental, que je chérirai pour toujours. Par exemple, alors que je considérais une carrière en scénarisation de séries télé d’animation, il m’a offert ce celluloïd original tiré d’un de mes films d’animation préférés, soit Kiki’s delivery service de Miyazaki.

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J’aime écrire, mais par-dessus tout, j’aime les histoires. C’est donc une histoire, qu’il m’a donnée cette année. Mais pas n’importe quoi non plus! Il m’a offert une histoire du Roving Typist.

Le Roving Typist est un jeune homme de New York qui,  défaut d’avoir réussi à se trouver un emploi dans la ville de ses rêves, a décidé de se créer un boulot. Il s’installe dans la ville, une vieille machine à écrire sur les genoux, et improvise des histoires pour les passants. Chaque histoire est unique, et chaque histoire appartient entièrement à l’acheteur, qui peut en faire ce qu’il veut. Le client peut le laisser libre d’écrire ce qu’il veut, ou lui donner des contraintes de thèmes, le Roving Typist relève tous les défis!

roving typist story

J’ai donc reçu une histoire inventée juste pour moi et écrite à la dactylo par un auteur de New York. Je suis presque surprise moi-même de la joie que j’ai ressentie à ouvrir l’enveloppe et à lire les quelques lignes. C’est une histoire de pâtre et de moutons, un conte de fée comme je les aime. Un simple bout de papier noircit, mais qui m’a touchée droit au cœur. N’est-ce pas là la magie des histoires?

 

 

Parce que les rêves changent avec le temps!

ScreenHunter_01 Sep. 15 07.28Lorsque j’étais dans la vingtaine, un de mes plus grands rêves était de publier une bande dessinée (comme scénariste, ça va de soi), dans le Magasine Lanfeust Mag des Éditions Soleils. Ce mensuel de BD de science-fiction et de fantasy avait, pour ces quelques années, remplacé Spirou dans mon cœur, et la bande dessinée était pour moi le médium idéal, celui qui m’échappait encore.

Il y a deux ans, alors que mon mari avait une possibilité de travailler à Aix-en-Provence, siège de Lanfeust Mag et de son fameux Gottferdom Studio où est produit le magasine, je lui annonçais que si jamais nous déménagions dans cette ville, je déposerais un manuscrit à leur porte toutes les semaines, jusqu’à y être publiée!

FlashFoward à cet été, alors que j’habite Aix-en-Provence pour deux mois! J’apprends même que le Gottferdom Studio est à exactement deux coins de rue de mon appartement provisoire, et que le bar d’en face, celui dont j’entends la musique si je vais dans la cuisine la nuit, est leur place de détente préférée!

Je guette donc parfois la terrasse du bar de la fenêtre de la cuisine, en espérant y voir le rédacteur en chef.

Le problème, c’est que maintenant que le rêve est à portée, je ne sais qu’en faire! À avoir eu un concept de série appropriée en tête, j’aurais trouvé le temps de le mettre sur papier, et le courage de sonner à leur porte. Après tout, ce n’est pas plus terrifiant que de faire du porte-à-porte au BEA! Je fouille donc mon esprit, et y trouve…

… et y trouve un concept de roman premières lectures qui me travaille depuis des mois et que j’ai bien hâte d’écrire. Et y trouve le prochain cycle de Victor Cordi qui a commencé à se manifester au printemps. J’y trouve des mots, sans images, et des histoires pour bien plus jeunes que le public de Lanfeust Mag.

Je n’ai pas cogné à la porte des Éditions Soleils! Ma place, même rêvée, n’est plus là! Je suis bien dans mon médium, et bien dans mon créneau… du moins pour le moment!

Après tout, si les rêves ne changeaient jamais, nous deviendrions tous ballerine ou pompier!

Le petit plus qu’apporte la littérature en voyage

Les voyages, à la base, c’est fantastique. Mais l’imaginaire littéraire permet d’y ajouter une couche de fantaisie qui transporte l’esprit dans un autre monde. Quelques exemples tirés de mon été en France.

Chéverny

Tout d’abord, le château de Chéverny dans la vallée de la Loire. À première vue, ce n’est qu’un château comme il  en a une bonne trentaine dans la région.

Dans la vraie vie, il ressemble à ça.

 Chéverny, photo Sébastien Provencher

 

Mais pour tout fan de bédé, Chéverny, c’est plutôt ça :

 

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Hergé s’étant inspiré de ce château (deux ailes en moins) pour dessiner Moulinsart, marcher jusqu’à la grande porte du la bâtisse de la Loire, c’est plonger en plein Secret de la Licorne. Même moi qui ne suis pas si Tintinophile, j’en avais des frissons!

 

Le pont de Droiturier

Juste au nord de Lapalisse où nous avons séjourné deux nuits, se trouvait un pont de l’époque romaine. C’était le genre d’attraction qui se mérite : loin des sentiers touristiques, il fallait marcher sur un minuscule chemin de campagne, puis entrer dans la forêt pour le retrouver. Le détour en valait la chandelle.

 pont de Droiturier, photo Sébastien Proivencher

Laissant les légionnaires aux fans d’Histoire avec un grand « H », pour moi ce pont représentât immédiatement tous les ponts de contes de fées et de chevalerie que j’ai lus dans ma vie. Jamais je n’avais rencontré une structure plus susceptible d’héberger un troll, ou encore d’être bloquée par un chevalier tout de noir vêtu.

 

Le Mont-Saint-Michel

J’en avais entendu parler, mes attentes étaient élevées, et je ne fus pas déçue! Je m’attendais à une simple cathédrale sur une colline, alors que c’est une ville flottante qui s’est pointée à l’horizon.

 le-mont-st-michel, photo du blogue pelerins-et-nomades

 

Vu de loin, le Mont-Saint-Michel, semble tout droit tiré d’un roman fantastique! Robin Hobb, G.R.R. Martin, choisissez votre préféré! Il n’y manque que quelques dragons volant en cercle au dessus!!

Littérature québécoise jeunesse en France

20130626_132515Je reviens d’un été complet en France, la majeure partie ayant été passée à Aix-en-Provence. J’ai, évidemment, beaucoup de choses à dire sur l’expérience que j’y ai vécue, et qui alimentera les prochains billets de blogue, mais tout d’abord, je voulais parler de la présence qu’y tient la littérature jeunesse québécoise.

Pas de chiffres, je ne suis pas une journaliste, mais simplement ce que moi j’ai vu au fil de mes pérégrinations!

Dès mon arrivée, j’ai été accueillit pas une grosse affiche annonçant la Vie compliquée de Léa Olivier (voir photo). J’ai revu le livre en question quelques jours plus tard dans un présentoir spécial « lectures ado » d’une librairie aixoise, en compagnie du journal d’Aurélie Laflamme!

Dans la toute petite librairie spécialisée jeunesse pas loin d’où j’habitais, bien en vue sur un comptoir, trônaient deux livres tout-carton de Marianne Dubuc, ici publiés par Courte-Échelle, et là-bas repris par Casterman!  (Ben oui, il y a des auteurs jeunesse québécois publiés chez Casterman! Chez Pocket aussi!)

À la FNAC, un Morgan de Corinne de Vailly traînait sur une tablette, et à la réception d’un hôtel de Loches, près de Tours, un album BD des éditions La Pastèque était proposé en lecture libre parmi une avalanche de titres Dupuis.

Pendant ce temps, une amie partageait une photo du Capitaine Static d’Alain Bergeron proposé comme coup de cœur par une librairie parisienne, Katia Canciani annonçait qu’un de ses textes avait été retenu pour le fameux magazine français J’aime Lire, et Priska Poirier rendait officielle la disponibilité de son Royaume de Lénacie en Europe pour cet automne.

Mis tous ensemble, comme ça, dans un seul billet, ça en jette, non?

 

Prière de ne pas déranger…

… je suis en vacances!

ScreenHunter_01 Aug. 11 18.47

 

Abandonné ma cage
Attiré par la plage
J’ai roulé jusqu’ici
Sous un ciel sans nuage
J’ai le coeur en voyage
J’ai envi de ma vie

Je ressassais des idées sombres
Du côté du mur à l’ombre
Tout a changé et plus rien n’est pareil
J’ai sauté du côté du so_leil

J’m’endormais dans mon coin
Je ne rêvais plus à rien
Mon chien s’mourait d’ennui
J’me trainais les pieds
En retard à l’arrivée
J’éprouvais mes amis

Depuis je n’parle plus je chante
Je ne marche plus je danse
Tout a changé et plus rien n’est pareil
J’ai sauté du côté du soleil

Un air d’été tout léger, tout léger, toutléger
Comme une fleur en plein coeur de l’hiver
M’a rendu cette envie de valser
Un air d’été tout léger, tout léger, toutléger
Comme une bouteille retrouvée dans la mer
M’a rendu le courage d’aimer
Prière de ne pas déranger
Je suis en vacances
dou dou dou dou dou dou dou dou dou dou…
J’suis bien dans ma peau
Heureux à nouveau
Prière de ne pas déranger
Je suis en vacances.

(Pierre Bertrand)

 

Résolution en retard!

Note avant de commencer : Je serai au Salon du livre de Québec cette semaine!
Venez me voir! (première listée en haut)

Ma résolution, maintenant.

Tout est de la faute à Laurence Ardouin (Ne manquez pas sa série « Les mondes de Noum chez Bayard en septembre!)  On discutait de bouts le gras, et elle a posé le doigt sur une de mes plus grandes fautes et faiblesses comme auteure jeunesse francophone par cette simple question : « Lis-tu toujours en anglais ? ». La réponse honteuse : oui! Huit ans après avoir décidé d’écrire en français, je lis toujours principalement en anglais.

Je suis convaincue qu’on n’a pas besoins de lire tout court pour être auteur, j’en ai connu quelques exemples flagrants. En même temps, il est certain que de m’abreuver de la plume des autres ne me ferait pas de tort! Et comme ma résolution 2011 de lire plus de romans avait été un grand succès, j’y vais d’une résolution 2013-prise-en-avril :

– Ne jamais lire deux livres en anglais de suite.

Ben quoi? Vous vous attendiez à ce que j’abandonne entièrement la langue de Shakespeare? Alors qu’il y a un nouveau Robin Hobb qui sort bientôt? Soyons réalistes!

Tout de même, avec cette règle, je m’assure qu’au moins 50% de mes lectures seront francophones!

Deux aides pratiques dans cette nouvelle aventure : le nouveau magasin canadien de Kindle, qui a décuplé l’offre francophone sur ma liseuse (même si j’attends toujours Métal Mélodie, le coup de la girafe et le troisième Mathieu Hidalf) ainsi que Babelio, auquel je me suis prestement abonnée. D’ailleurs, si vous en êtes, ajoutez-moi comme amie, je n’ai pas encore compris comment le faire moi-même!

Pour ceux qui me suivent sur Facebook ou Twitter, attendez-vous également à voir apparaître des mini-critiques de ce que j’ai lu, histoire d’aider le bouche à oreille de ce qui m’a plu!

Finalement, je suis avide de recommandations! N’hésitez pas, dans le jeunesse comme dans l’adulte, je suis à la recherche de mon prochain nouvel auteur préféré  !

 

Lire et écrire à L.A

La semaine dernière, j’ai eu l’opportunité d’aller rejoindre mon mari un minuscule deux jours à Los Angeles dans un de ses voyages d’affaires. Avant de partir, je doutais un peu de l’idée : tant de vol pour à peine plus de 24 heures là-bas… j’avais tort, c’était merveilleux! Quelques moments forts de cette virée.

L’avion : des vacances.
Ce qui est difficile lorsqu’on conjugue enfants, contrats et écriture, c’est que les moments de loisir sont à peu de chose près inexistants. Un vol jusqu’à Los Angeles, c’est six heures obligatoires de temps à soi! Pour être encore plus certaine que je prendrais ça relax, mon ordinateur a même décidé de ne plus fonctionner. Magasines futiles, livres, jeu vidéo, musique, tout y est passé! j’ai terminé le vol plus reposé que je ne l’ai commencé!

Écrire à l’hôtel, comme une vedette!
Le premier matin, il travaillait, alors j’ai fait de même. Installée au portable de mon mari qui n’en avait pas besoin pour sa conférence, je suis restée cachée dans la chambre d’hôtel pour écrire. Il y a quelque chose de mythique pour moi dans l’idée d’écrire à l’hôtel. Un espèce de phantasme qui me parle d’Hemmingway et de J.K Rowling (qui s’y était réfugiée pour écrire le dernier Harry Potter). Une opportunité de me concentrer sans que les tâches ménagères me rappellent mes nombreuses autres obligations, et sans que l’horloge ne m’avertisse que le temps m’est comptée avant d’aller chercher la marmaille. Comme de fait, j’ai été super productive!

Une visite de librairie s’impose!
En après-midi, trempette de pieds sur la plage, puis visite du Barnes and Nobles de Santa Monica. Je voulais ramener un toutou pour notre plus jeune, et j’ai vraiment été gâtée, car j’y ai trouvé… LE PIGEON! Celui de Mo Willems, dans une de mes séries préférées. Prenez trente secondes pour y penser un peu : un toutou non pas tiré d’un film ou d’une série télé, mais bien d’un livre en bonne et due forme. J’ai d’ailleurs appris par la suite qu’il s’agissait d’une ligne de produit exclusif à la chaine de librairie, ce à quoi je dis bravo! Si les librairies doivent vendre des bébelles pour survivre, autant que ce soit des bébelles issues du monde littéraire. Archambault à quand des toutous ou figurines Billy Stuart?

Et parlant de librairies…
On a aussi vu cette pancarte devant une librairie spécialisée en livres de design et d’architecture. Comme quoi les librairies indépendantes livrent les mêmes combats là-bas qu’ici!

 

Et finalement, de la lecture
Une panne d’électricité impromptue ayant rendue impossible de téléchargement d’un nouveau livre Kindle avant de partir, j’ai du me rabattre sur notre bibliothèque papier, ou j’ai mis la main sur Universal Coiffure de Caroline Allard, acheté au Salon du livre par mon mari. En gros : un thème brillamment absurde, une trame qui s’égare par moment, des personnages originaux et bien campés, une violence un peu gratuite, le tout écrit avec un humour léger et intelligent qui fait qu’on en redemande.

 

Je n’ai qu’une seule envie, repartir à nouveau!

Mini-fiction, maxi plaisir!

Cette semaine, j’ai partagé sur Facebook un article du monde qui parlait de micro-fiction. Le défi, écrire un roman en le moins de mots possibles. L’exemple le plus marquant de l’article venait d’Hemmingway avec six mots :

« For sale: baby shoes, never worn »

Cette simple phrase raconte toute une histoire. La joie des nouveaux parents, tous les rêves qu’ils se sont bâtis durant le début de la grossesse. Tout l’équipement qu’ils ont acheté pour être prêts. Puis la fausse couche, le désespoir, le deuil. Tout cela, en six petits mots,

Cette découverte m’a permis de comprendre pourquoi j’obsédais sur une phrase d’une chanson de Mika, soit :

« While it was all going accordingly to plan
Then Billy Brown fell in love with another man.”

(Alors que tout se passait selon le plan en norme,
Billy Brown tomba amoureux d’un autre homme)

Cette phrase m’obsède parce qu’elle raconte une histoire complète. C’est une micro-fiction, cachée à l’intérieur d’une chanson pop. Elle raconte le succès de Billy Brown à conformer sa vie à l’image idéalisée qu’il s’en était fait, puis cet amour « hors norme » qui le frappe comme une tornade. On imagine aussitôt son conflit intérieur : la résistance de la tête devant ce caprice du cœur, la peur de tout perdre, puis le dilemme, que choisira-t-il?  Tout ça, dans deux petits vers.

Je relève le défi, pour voir si mes romans n’auraient pas 16 590 mots de trop.

 Les naufragés de Chélon :

 Devant le réveil du volcan, presque tous les enfants bâtirent un bateau.

 

Pirates à bâbord :

Les pirates étaient plus forts… et moins intelligents que les enfants.

 

Le vol des scarpassons

Les indigènes étaient cordiaux jusqu’à ce que la plus jeune écrase un insecte sacré.

 

Je n’ai rien réussi à faire avec le fantôme du caporal poltron, à croire que ce ne sont pas tous les romans qui peuvent résumés en une seule phrase.

Bouge de là!

Il y a deux-trois ans, alors que je jonglais vie familiale, pige et tentative de bâtir une carrière en écriture, j’ai réalisé qu’il me fallait couper quelque part si ne je voulais pas que les activités ci-mentionnées en souffre. Je n’y arrivais plus, j’étais lasse de me sentir tout le temps coupable de ne pas tout faire. J’ai décidé en toute conscience d’arrêter l’exercice.  Au diable la bonne forme! Je me libérais de cette obligation un temps, sachant que ce ne serait que provisoire. Une sorte de sabbatique, si vous voulez.

Mais voilà qu’en septembre, la vie familiale devrait de « caser », la pige ne se fera plus obligatoire, bref, un peu de temps s’offre à moi. Il est temps de rechausser mes capezios, de sortir le tapis de yoga, et d’accrocher mon lecteur MP3 à ma taille pour arpenter les trottoirs de Montréal. Bref, plus d’excuses, la sabbatique est terminée, en septembre, je deviens un auteur en forme! Ce que je perdrai en temps assis devant l’ordinateur sera certainement compensé par une énergie et une créativité accrue.

En septembre. Je bougerai.