Quand le vilain est le héros

Osbert The AvengerDepuis quelques années, on a pu voir une nouvelle tendance tant dans les fictions adultes que jeunesse : celle de mettre le « méchant » en vedette. Du côté des adultes, on pense surtout aux séries télé avec les Sopranos, ou Dexter. Du côté jeunesse, aux films « moi moche et méchant » et à la série de livres Artémis Fowl.

La tendance est plutôt sympathique, et permet une certaine forme de défoulement, mais la question se pose : jusqu’où peut-on aller? J’ai trouvé ma limite personnelle avec le livre Osbert : the Avenger.

Décrit comme un « nouveau Roah Dahl », l’auteur Christopher William Hill y raconte les différents meurtres prémédités perpétrés par son héros de 12 ans. Évidemment, toutes les victimes sont des « pas-fin » qui abusent de leur position de professeur pour maltraiter les élèves. N’empêche qu’on ne par le pas ici du tout de défense légitime. Le jeune héros n’est pas sous le joug de ces professeurs, il planifie les meurtres avec soin et les exécutent avec grande satisfaction simplement pour se venger et venger une de ses amies. Le public cible? Les 9 ans et plus.

Je n’ai aucun problème avec la violence dans les romans jeunesse, bien au contraire, elle ajoute au sentiment de danger et permet à l’enfant d’explorer certains sentiments plus sombres. Mon problème, c’est avec sa justification! Dans Roah Dahl, le message est les adultes sont parfois cruels, ne vous laissez pas faire ». Dans William Hill, c’est plutôt « Le meurtre est une très bonne solution à certains problèmes ». Passe pour les Clown Vengeurs, mais… pour des 9 ans et plus?

Eh voilà, me voilà une vieille matante rétrograde qui chiale que les livres corrompent la jeunesse!  *Soupir* Je vais aller acheter quelques Béatrix Potter, ça me remettra d’aplomb!

 

3 réflexions sur « Quand le vilain est le héros »

  1. Hum… J’ai la couenne dure pour ce qui est de la violence en littérature jeunesse, mais là ça me semble poussé à moi aussi! Surtout si ce sont vraiment des meurtres de sang froid et non pas des cas de légitime défense (genre la sorcière poussée dans le four par Hansel et Gretel). :S

  2. @Gen: en fait, non seulement ce n’est pas de la légitime défense (il n’est lui-même plus dans l’école et sous leur joug), mais il n’a non plus aucun remord, au contraire, que de la satisfaction devant leur mort.

  3. Ouf! Je trouve ça très troublant! Je me questionne sur la volonté de l’auteur mais aussi de ses éditeurs. Ce manuscrit a passé entre plusieurs mains avant d’être publié, comment autant d’adultes ont-ils pu le cautionner?
    Je me joins à vous dans ce club de matante sans hésiter!

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