Censure et littérature jeunesse

Cette semaine, j’ai lu le magnifique « Mathilda » de Roald Dahl. En plus d’être impressionnée par l’imagination de l’auteur, j’ai été étonnée de certaines cruautés qu’il se permet. Par exemple, une directrice d’école saisit une fillette par les tresses est la lance, tel un marteau de discipline olympique, en dehors de la cour d’école. Étrangement, cette scène, dans laquelle, en passant, personne ne se fait mal, m’a semblé pire qu’un coup de couteau dans un combat médiéval, probablement à cause du contexte réaliste et proche des enfants.

Juste comme je me demandais si une telle scène serait acceptée par un éditeur de nos jours,  Corinne de Vailly a partagé un article intitulé « monstrueuse littérature jeunesse »   qui parle de livres français qui choquent en Angleterre. Roald Dahl est britannique, mais je ne crois pas qu’il serait choqué de ces livres sur les sans abris ou sur la colère. Les auteurs sont rarement choqués!

Je défends souvent la littérature jeunesse au niveau de la liberté de laquelle elle joui. Si certains réfractaires aiment dire qu’elle est « sur-assainie » et « victime de censure », j’ai toujours trouvé, au contraire, qu’elle pouvait pousser très loin par rapport à ce que la télévision ou les films pour enfants osent. Des personnages meurent, vivent de grandes détresses psychologiques, sont victimes de violences de toutes sortes, et pas seulement aux mains de « super-villains » caricaturaux. Dans Les Naufragés de Chélon, j’ai mis un fusil dans les mains d’un enfant. Je ne pense pas que j’aurais pu le faire dans un « cartoon du samedi matin ».

Il faut dire que l’industrie du film est régulée par les cotes du MPAA et que les chaines télévisées vivent dans la constante peur de froisser leurs annonceurs. En littérature jeunesse, toute censure dépend du bon vouloir des éditeurs… et il y en a des culottés! Seul l’éditeur décide si un titre, voire une scène particulière, est publiable ou non. Par la suite, les parents pourront bien se plaindre et les bibliothèques les retirer des tablettes, tout ce brouhaha n’empêchera pas le livre d’exister, ni de se vendre… bien au contraire! Parfois, un petit scandale est une excellente publicité!

 

 

La page qui manque aux livres jeunesse

En regardant une bande dessinée de Nelson en fin de semaine, mon mari et moi avons eu une discussion sur le style du dessinateur, et la question de ses origines est venue sur le tapis. Malheureusement, on a eu beau feuilleter les premières et dernières pages, nulle trace d’une biographie! Après réflexion, il est rare de trouver de l’information sur l’auteur dans les bandes dessinées, alors qu’elle est presque toujours présente dans les romans jeunesse!

Par contre, on retrouve dans les bandes dessinées quelque chose d’encore plus extraordinaire : la liste entière des autres publications de l’auteur, INCLUANT celles chez d’autres éditeurs! N’est-ce pas merveilleux! Pourquoi les éditeurs jeunesse du Québec ne se donnent-ils pas tous la main pour s’offrir les uns les autres cette visibilité! Ils n’ont rien à y perdre… et les auteurs, tout à gagner!

Préparez-vous à accueillir Victor Cordi

Voilà près d’un an que je vous en parle sous le nom « série courte échelle », et bien voici le temps venu de lever le voile sur les deux manuscrits qui m’occupent depuis septembre!

La série s’appelle Victor Cordi et suit les aventures d’un garçon de douze ans, alors qu’une clé offerte en héritage prématuré par sa grand-mère mourante lui permet d’ouvrir des passages vers un monde parallèle nommé Exégor.

La série est née d’un désir de créer un univers atypique. Délaissant les dragons et les elfes de la « fantasy » classique, j’avais envie d’inventer mes propres races, ma propre faune, ma propre flore. Et qu’est-ce que je me suis éclatée! J’y ai même ajouté une petite dose de jeux vidéo en affublant le héros d’une idole virtuelle, le capitaine Carbone, auquel il fera plusieurs références au court du récit.

C’est surtout la première fois qu’une histoire aussi épique m’arrivait en tête. Le premier cycle comptera quatre tomes, dont les grandes lignes me sont déjà connues, mais la série entière risque d’en compter quelque part entre huit et dix, puisqu’un deuxième (et peut-être même un troisième) cycle est prévu.

Côté inspiration, la lecture de l’Histoire sans fin et des premiers romans du Monde d’Oz y est pour beaucoup, mais également le manga « Magic Knight Rayearth» pour ses thèmes de sacrifice.

Les tomes 1 et 2, respectivement appelés L’anomalie maléfique et Le guerrier venu d’ailleurs, sortiront tous les deux le 11 septembre 2012. D’ici là, je devrais pouvoir vous montrer les couvertures ainsi que quelques illustrations intérieures au fur et à mesure que ça me sera permis. Elles devraient apparaître en premier sur la page Facebook de Courte Échelle. Aimez-la si ce n’est déjà fait!

 

Deux publications pour le prix d’une!

C’est la semaine officielle de l’auto-promo, avec deux nouvelles pour vous aujourd’hui! Tout d’abord, le vol des Scarpassons, quatrième aventure des naufragés de ma série Terra Incognita, est arrivé en librairie! Courrez chez votre libraire, ou achetez-le enligne, c’est toute une aventure! Vous pouvez également visiter la page du roman pour en savoir plus!

 

Deuxièmement, depuis la semaine dernière, une grande aventure a commencé pour nos Glorieux! Cette année, plutôt que de narrer leurs vacances un joueur à la fois, Martin et moi avons choisi de leur faire vivre une aventure épique qui se suivra de semaine en semaine. Tout un défi, que de faire du narratif en format strip : c’est comme un roman qui aurait une chute à chaque paragraphe!

Pour suivre le tout, vous pouvez acheter le journal de Montréal les lundis, mercredis et vendredis, ou encore aimer la page Facebook, où les strips sont tous publiés!

Voici d’ailleurs un des strips de la semaine dernière :

Renaud-Bray explique leurs Coups de Cœur

Mon billet de la semaine dernière s’est beaucoup promené. D’auteurs en lecteurs en libraires, il semblerait que j’ai touché un sujet qui intéressant particulièrement les gens. Je voudrais d’ailleurs préciser qu’il ne s’agissait pas du tout d’un résumé de l’article de Lurelu, mais bien de ma compréhension globale des grandes lignes expliquées. Le problème avec le global, c’est que, parfois, il ne s’applique pas aux spécifiques. Il semblerait que ce soit le cas pour les Coups de Cœur Renaud-Bray.

Roxanne Lalonde, Directrice Marketing de chez Renaud-Bray m’a contacté pour éclairer nos lanternes sur les sélections de leurs librairies. D’abord en commentant l’article, mais j’en ai profité pour lui poser quelques questions par courriel pour être certaine d’avoir toute l’info. Comme je l’avais dit, les coups de cœur sont à la base des sélections de leurs équipes. Par contre, par la suite la visibilité suivante est offerte gratuitement :

  • – Le collant sur la couverture
  • – L’insertion dans la liste des coups de cœur sur le Web
  • – L’insertion dans l’infolettre

Pour ce qui est de placement sur les cubes et les bouts d’allées, elle serait laissée à la discrétion du libraire.

Il n’y aurait donc que le cahier publicitaire dans lequel les Éditeurs doivent payer leur place, et cette publication serait complètement indépendante du programme de Coups de cœur.

 

Voilà! Il y a donc de l’espoir pour les excellents livres des toutes petites maisons d’édition!

Pour en finir avec les « coups de cœur » et autres étiquettes de librairies

UPDATE: Vous trouverez quelques rectifications à ce billet ici.

Dans le dernier Lurelu se trouve un article de Nathalis Ferraris sur la promotion des livres jeunesse. Cette lecture m’a permis de démystifier cette zone grise que sont les « coups de cœur Renaud-Bray », les « On aime de Archambault » et autres sélections littéraires de librairies. Est-ce que ce sont les libraires qui en font le choix? Est-ce que ce sont les éditeurs qui paient pour la visibilité? Étrangement, les réponses sont « oui »… et « oui ».

Voici donc comment ça marche!

Premièrement, les libraires lisent le tout et font un choix de ce qu’ils considèrent être des livres de qualité. Un mauvais livre ne peut donc pas s’acheter une étiquette « coup de cœur », ce qui permet à l’étiquette en question de garder une certaine crédibilité.

Ensuite, la librairie appelle l’éditeur du livre choisi pour lui annoncer la bonne nouvelle et pour lui faire l’offre qui vient avec cette sélection, soit une grande visibilité (vitrine, magasin, circulaires, etc.)… à prix réduit. Eh oui, cette visibilité n’est pas gratuite, même si elle est offerte à une fraction de la valeur estimée pour la visibilité. Si l’Éditeur n’a pas les moyens, tant pis pour le livre!

Donc :

Est-ce que ce sont les libraires qui choisissent leurs livres selon leur qualité? OUI!

Est-ce que les éditeurs doivent payer pour cette étiquette? OUI!

 

Bref, on en revient à mon billet « ce qui fait vendre les livres » , sur le fait que le choix de l’éditeur compte pour beaucoup. Le meilleur livre du monde, chez un éditeur sans-le-sou, n’aura qu’une visibilité bien réduite, quelle que soit sa qualité!

Le détail qui fait toute la différence

Cette semaine, une grande première. Je suis allée faire une animation scolaire dans trois classes de St-Bruno. Jusqu’ici, c’est du déjà vu. La nouveauté : chacun des 90 élèves avait lu mes trois livres au grand complet. Les professeurs avait choisi ma série Terra Incognita comme projet éducatif et avait donc lu, mais également décortiqué, expliqué et étudié les trois volumes.

Le résultat pour moi? Des tonnes de questions, plus fascinantes les unes que les autres, des élèves hyper attentifs puisqu’ils avaient un peu l’impression de me connaître déjà, bref les animations idéales. C’est un peu comme la différence entre être la véritable tête d’affiche d’un spectacle plutôt que d’en être la première partie : tout le monde connait déjà les paroles et sont avides et curieux de toute nouveauté apportée!

Quelques points intéressants :

  • – J’ai demandé, à main levée,  quel livre ils avaient préféré… et chaque classe a eu une majorité sur un titre différent. Il faut croire qu’il y en a pour tous les goûts!
  • – La question de « vont-ils éventuellement retrouver leurs parents » est revenue plus d’une fois! Ma réponse par contre, n’était pas très concluante (j’ai pas encore décidé!)
  • – Après le premier groupe, j’ai adapté mon animation pour y mettre une première période de questions au tout début de l’activité, sinon, ils avaient si hâte de me les poser qu’on était sans cesse interrompu!
  • – Une élève m’a particulièrement fait plaisir en venant me voir après l’animation pour me dire à quel point elle avait apprécié la lecture de mes livres.

Bref, que du plaisir! Le genre d’animations qu’on ferait presque gratuitement (presque)!

 

Le retour des animations scolaires!

J’ai une drôle de relation avec les animations scolaires. Toujours heureuse d’en « booker » une nouvelle, l’envie n’y est plus au moment du départ. Appeler ça la force de l’inertie, plus ça fait de jours que je reste tranquille à écrire à la maison, moins j’ai envie de sortir.

Pourtant, une fois sur place à bâtir de drôles d’histoires avec les élèves, je suis comme un poisson dans l’eau! Un petit « rush » d’adrénaline d’avoir tous ces yeux braqués sur moi, et je repars l’âme nourrie, heureuse comme un pape… jusqu’au prochain matin!

Je devrai pourtant bien m’y habituer: j’ai été acceptée au programme « La culture à l’école » qui permet aux professeurs de faire venir des auteurs gratuitement.  Beaucoup de matinée laborieuses… et de journée fantastiques en perspective!

Perles en chanson

Quand on aime les mots, on les aime sous toutes leurs formes! J’ai fait beaucoup de route cette semaine, ce qui veut dire que j’ai écouté énormément de chanson française. Voici, comme je l’avais déjà fait en 2010,  les quelques perles qui ont retenu mon attention.

Le premier est par un de mes chanteurs préférés, celui qui a fait revivre en moi l’envie d’acheter des disques de chanson française en me faisant découvrir ce que l’on appelle « la nouvelle scène ».

J’ai fait une crème au chocolat,
Comme j’avais plus de chocolat,
J’ai fait une colère à la place,
C’était moins bon.
(Perdre la raison, Bénabar)

Bon, je l’admets, la première rime est moche et répétitive. Ce qui me plait dans ce petit paragraphe, ce n’est pas l’utilisation de « faire un dessert » versus « faire une colère », mais bien le détail de la dernière phrase qui vient appuyer sur le jeu de mots avec un beau deux-par-quatre.

Le deuxième est une question de verbe :

Une place pour mes fesses dans cet autobus
Où qu’il aille, je me taille, je m’expulse
Dans la soute, je me voûte, au besoin je me strapontine
(L’autobus, Presque oui)

« Se strapontiner »! Verbe intransitif, signifiant s’asseoir sur un petit banc rétractable également appelé « strapontin » et disponible dans certains transports en commun. C’est presque aussi joli que le « Amélipouliner » de Maryvonne Rippert.

Le dernier est un titre plutôt qu’un couplet, celui d’une chanson de Aldebert :

Un dernier foot sous Chirac

Cela ferait un superbe titre de roman, un genre de Pancol au Masculin, un « coming of age » écrit par l’équivalent français de Stéphane Dompierre!

 

Ma collection d’illustrateurs

S’il est un talent, dans la vie, que j’aurais aimé avoir, c’est bien celui du dessin. Malheureusement, j’ai eut beau pratiquer des heures et prendre des cours, je n’ai jamais été autrement que passable côté reproduction, et sans espoir en création! J’ai un bon œil, mais ma main se refuse de coopérer! J’ai fini par accepter de ne peindre des images qu’avec des mots, mais je m’intéresse toujours beaucoup au travail des illustrateurs. Depuis quelques mois, j’ai même un fichier Word dans lequel je note les noms et les adresses de porte-folio des illustrateurs avec lesquels j’aimerais travailler un jour. En voici quelques uns.

D’abord, un ami : Ghislain Barbe. Il a illustré pour de l’animation télé (Sagwa, c’est lui!), puis pour les jeux vidéos… à quand les livres?

Porte-folio complet

Parlant d’illustrateurs de jeux vidéo, c’est également le métier de Cécile Parigot sur laquelle je suis tombée via une annonce d’exposition de ses œuvres. Je n’ai pas mis les pieds dans la galerie, mais je l’ai Googlé pour trouver son porte-folio.

Porte-folio complet  (Attention, il y a de la musique, vérifiez votre volume)

 

Dans un style complètement différent, mieux adapté aux tout-petits qu’à mon public habituel, il y a Loufane. Je crois bien l’avoir découvert alors que j’épluchais le site des illustrateurs et illustratrices du Québec http://www.illustrationquebec.com/, simplement par plaisir.

Porte-folio complet 

 

Puis, Qin Leng, une Torontoise bilingue, découverte en suivant un lien tout à fait au hasard sur Facebook.

Porte-Folio complet 

 

 

Mon carnet en contient bien une dizaine d’autres, sans compter ceux avec lesquels je travaille déjà, soit Sarah Chamaillard, Martin Roy et Anouk Lacasse.