J’ai failli aller au Salon du livre de Paris

 

Il y a un mois, j’ai reçu mon horaire de signature au Salon du livre de Paris. J’étais invitée par Castelmore, mon éditeur français, transport et hébergement compris. Je dois avouer avoir été émue en voyant mon nom sur le site web de l’événement. Oui, je sais, dans mon milieu, le salon de Montreuil, ou je suis allée à l’automne est plus important… mais c’est plus fort que moi, celui de Paris enflamme mon imaginaire. Disons qu’il est plus « glamour »!

Fast Forward à lundi dernier, un communiqué de presse annonce que le salon en question n’aura pas lieu, afin de respecter les directives gouvernementales pour tenter de freiner la propagation du virus COVID-19.

Déçue? Évidemment. Dévastée? Pas du tout!

Souvent, dans les émissions de télé-crochet, les concurrents disent que c’est « leur unique chance » ou « leur dernière chance ». Je ne crois pas en l’unicité des opportunités. Il y en aura d’autre, croyez-moi! Des identiques, des semblables, des totalement différentes, mais qui mènent à la même place. Des opportunités à la pelle, pour qui travaille fort et sait les attraper au vol.

C’est la même chose pour moi et le Salon du livre de Paris. J’irai, un jour. Invitée par un autre éditeur, par le même, grâce à une subvention que je serai allée chercher, ou même en payant de ma propre poche! Qui sait?

J’irai!

Juste pas cette année, c’est tout!

Quand un programme gouvernemental sous-paie ses auteurs

Il y a quelques semaines, j’ai pointé du doigt l’aberration de la rémunération des auteurs en France. Regardons maintenant la poutre dans notre proverbial œil avec l’aberration de rémunération des auteurs du Québec! J’ai nommé : les tarifs de Culture à l’École.

Mettons premièrement une chose au clair : le programme Culture à l’école est fantastique! Il permet aux établissements du primaire et du secondaire d’inviter des auteurs et autres artistes dans leurs classes en se faisant rembourser une grande partie des frais par le programme gouvernemental. Les auteurs y trouvent une source de revenu additionnel, les enfants y trouvent le genre d’étincelle qui fait aimer la lecture, et qui déclenche parfois même de futures vocations. C’est merveilleux!

Le problème, c’est que la rémunération des auteurs via ce programme n’a pas changé DEPUIS 20 ANS!!!

Je le répète, en gras cette fois, pour vous permettre de digérer le tout : la rémunération n’a pas changé depuis 20 ans.

Et comme il y a cette petite chose appelée inflation, le pouvoir d’achat associé a fondu comme peau de chagrin!

J’ai fait ce petit graphique comparatif, pour bien montrer à quel point ils sont en dessous des normes de l’industrie.  N’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux! (NOTE : Le justificatif de mes chiffres se trouve à la fin du billet)

On parle donc, de moins de la moitié des sommes habituellement associées à un tel travail!

Le pire, c’est que ça crée un précédent, une habitude. Lorsque les auteurs font des animations qui ne sont pas issues du programme, la négociation est difficile à justifier, puisque le plus gros programme du genre offre des rémunérations inadéquates.

Bref, non seulement le programme Culture à l’école sous-paie les auteurs, mais il tire tous les tarifs vers le bas!

Annexe: Justificatif des chiffres 

  • Métropolis Bleu et Communication jeunesse : Tiré de mon expérience personnelle avec ces programmes. Ils offrent 250$ par animation, de manière tout à fait cumulative. Trois animations font donc 750$ pour la journée.
  • Culture à l’école : Tiré du programme lui-même!
  • Canadian Society of Children’s Authors, Illustrators and Performers (CANSCAIP): Citation tirée de leur site internet officiel: “CANSCAIP suggests $250 (plus GST/HST) as a minimum for presentations up to an hour (based on Canada Council for the Arts guidelines). Some of our Members will charge more.” Comme dans le cas des deux précédents, on multiplie par trois pour une journée complète. Source : https://www.canscaip.org/School/LibraryVisits
  • Le Centre National : Préconise la tarification de 445 Euros (658$ CAN) pour une journée de trois animations. Source : https://www.centrenationaldulivre.fr/fichier/p_ressource/18941/ressource_fichier_fr_grille.tarifaire.2020.pdf)
  • Society of Children’s Book Writers and Illustrators (É-U) : La société a des chapitres un peu partout dans le monde, mais le chiffre est tiré d’une étude américaine de 2018 auprès de leurs membres. Les tarifs y varient beaucoup selon l’expérience des auteurs, mais l’étude conclue que, pour une journée d’animation : « the average rate was $1,002; the most common day rate was $1,000. ». J’ai simplement transféré le tout en argent CAD. Source: https://www.scbwi.org/536462-2/
  • Society of authors (Angleterre): Dans leur guide pour les auteurs en animations, ils citent une étude de 2013 auprès de leurs membres qui dit ceci : « Average rates were around £400-500 for a day”. J’ai donc pris la moyenne de £450, que j’ai transférée en $ CAD. Source: https://www.societyofauthors.org/SOA/MediaLibrary/SOAWebsite/Guides/A-Guide-for-Authors-Visiting-Schools-and-Libraries.pdf

Pétronille inc. T2 : Chauves-souris locales

Ça y est! Le deuxième Tome de Pétronille arrivera en librairie au courant de la prochaine semaine (vérifiez auprès de votre libraire pour la date exacte, ça peut varier)!

Je vous en avais dévoilé le résumé et la couverture récemment, je vous offre cette fois-ci quelques-unes des magnifiques illustrations de Boum, avec une citation directement tirée du texte en dessous de chacune!

« C’est à ce moment que Merlande arrive sur un des balais de course qui font sa réputation. Elle passe à toute vitesse au-dessus de ma table et atterrit dans un nuage de poussière devant le kiosque de Gertrude, la marchande de poils. Ses cheveux verts coupés aux épaules sont remplis de brins de paille et ses yeux sont plus cernés de noir que ceux d’un raton laveur.

— Cinquante grammes de poils de chauves-souris, c’est urgent ! »

« Par réflexe, je recule de deux pas en tendant la main vers l’arrière pour ne pas me cogner contre un arbre.

Je sens une corde passer autour de mon poignet, puis se resserrer brusquement au moment où la branche reliée au collet se redresse.

Je suis prise dans mon propre piège, entourée de chauves-souris vampires. »

« Mon balai chute de dix mètres, comme si j’avais frappé un trou d’air.

Saperlitombette ! Il ne reste plus que quelques brindilles à la queue de mon balai. Mon assemblage d’herbes sèches n’a pas tenu !

Plus qu’une centaine de mètres avant le village. Je supplie Hector de tenir le coup quelques minutes encore. »

Les BD fantastiques et le fantasme masculin

Depuis quelques mois, je fréquente la bibliothèque de manière particulièrement assidue, ce qui me permet de consommer de la bande dessinée de manière boulimique.  J’y fais de fantastiques trouvailles! Il faut dire que les littératures de l’imaginaire sont bien représentées dans ce médium. J’en avais lu énormément, plus jeune, d’abord à la bibliothèque, puis ensuite en collectionnant les reliures des Lanfeust Mag, spécialisé dans les BD de l’imaginaire.

Ce que j’avais oublié, et que je retrouve avec un peu moins de plaisir, c’est l’omniprésence de l’image sexuée du corps de la femme.

Prenons par exemple, Eckho, de Arleston et Barbucci. Le dessin de Barbucci est sublime, tant dans Sky Doll que dans cette série. L’univers inventé est fabuleux, aussi, avec des villes connues (Paris, New York, Barcelone), dans lesquelles des créatures étranges remplacent les transports et technologies. Comme ceci :

Mais chaque album comprend aussi des scènes d’effeuillage, de bain de minuit, et autres excuses pour montrer des femmes à demi vêtues.

Second exemple, je suis tombée en amour avec un nouveau scénariste, Lupano, d’abord pour ses BDs les Vieux Fourneaux, et encore plus pour Le Loup en slip, délicieuse série d’albums jeunesse. J’ai donc sauté de joie en voyant qu’il avait également écrit une série de BD se passant dans un monde merveilleux. L’univers qu’il a créé pour Azimut ne déçoit pas! On y trouve, entre autres, un pays qui a perdu le Nord, et des créatures comme la « belle lurette ». Mais il faut aussi se taper ceci.

On dirait que ça fait partie du genre, qu’il y a une équation qui veut que BD de l’imaginaire = filles nues. À l’époque, j’ai fini par y être blindée. Bombardée par ces images depuis l’adolescence, je ne les voyais plus. Avec l’âge et le recul, elles me font lever les yeux au ciel. Elles ne m’empêchent pas de continuer ma lecture, mais je les reconnais pour ce qu’elles sont : des scènes gratuites et inutiles à l’histoire.

J’ai même une nouvelle hypothèse de leur influence sur mon parcours personnel : et si je m’étais réfugié dans la littérature Jeunesse parce que je peux y explorer des mondes imaginaires sans risque de tomber face à face avec ces fantasmes masculins?

Plus j’y pense, plus ça me semble plausible.

Les droits d’auteur en France: l’éléphant dans la pièce!

illustration de Karen Arnold prise sur publicdomainpictures.netEntre le rapport Racine et l’affaire Matzneff, il s’en passe, des choses, dans le monde de l’édition en France en ce moment. Aujourd’hui, c’est plutôt du premier dont je voudrais vous parler, mais surtout, je veux partager mon étonnement de « personne extérieure » sur ce qui me semble absent du débat.

Petite mise en contexte, le rapport Racine, intitulé « L’auteur et l’acte de création » est une étude sur les conditions de travail et de vie des auteurs, avec, à la clé, des suggestions pour améliorer leur sort.

Autour de ce rapport, il a été beaucoup question, dans les médias, de surproduction, de régimes de retraite, et de la possibilité de rémunérer les auteurs pour leur temps en salon du livre.

Pourtant, de mon œil extérieur, le vrai nerf de la guerre devrait être le suivant :  le faible pourcentage de droit d’auteur que reçoivent les auteurs français!

Explication chiffrée ci-dessous.

La situation au Québec
J’ai 25 romans jeunesse publiés au Québec. Chacun de ces livres me rapporte 10% du prix de vente suggéré (parfois séparé avec l’illustrateur, selon les cas). Il ne m’est arrivé que deux fois, au Québec, de me voir offrir moins. Dans le premier cas, l’éditeur s’est ravisé, et a depuis changé ses politiques. Dans le deuxième cas, l’éditeur est resté sur sa position, et je suis repartie avec mon manuscrit sous le bras. Je suis chanceuse, j’ai les reins assez solides pour me permettre de dire non.

Bref, au Québec, la norme, c’est 10%.

La situation en France
J’ai signé un seul livre à 8%, c’est celui publié en France. Là-bas, c’est la norme, j’y étais préparée. Voici quelques chiffres pour illustrer la chose, tirés de l’étude « 7e baromètre des relations auteurs /éditeurs » réalisée en l’honneur du Salon du livre de Paris de 2018.  (point 3, rémunération pour ceux qui veulent lire le texte original).

Je vous en donne les grands points :

  • Taux moyen de rémunération des auteurs en France: 7,2%
  • Seuls 24% des auteurs y reçoivent 10% de droits d’auteurs, les autres moins!
  • En jeunesse, le taux peut descendre aussi bas que 6% (qui devient 3% lorsque séparé avec l’illustrateur).

10 % au Québec, même pas tout à fait 8% en France. Pour voir lequel des deux est hors norme, j’ai cherché des chiffres de ce qui se fait dans d’autres pays. Notez que je ne suis pas journaliste, on ne parle pas ici d’enquête de fond, mais voici tout de même ce que j’ai trouvé.

La situation ailleurs :
Aux États-Unis, selon « the business of Publishing » de Alan Jacobson, les auteurs recevraient 10% à la base, avec une clause escalier à partir de 5000 copies vendues.

L’étude de 2010 « les droits d’auteurs en usage en Europe » nous donne* :

Allemagne : 9,56 % en moyenne (p.21)

Espagne : 10% à la base (p.37)

Grande-Bretagne : 10 % pour un auteur moyen, plus pour un auteur installé (p.52)

Ce n’est donc pas la Québec qui exagère avec ses 10%, c’est la France qui est en dessous des normales!

Pourquoi alors ce n’est pas la première chose dont on nous parle lorsqu’il est question, en France, d’améliorer le sort financier des auteurs?

 

*Notez que pour tous les chiffres cités, on parle des éditions principales, et non des éditions de poche, pour lesquels les chiffres sont habituellement moin élevés partout.

Pétronille inc. T2 : Chauves-souris locales

On a une couverture, on a une date de sortie (26 Février), il est bien temps de vous parler… du deuxième tome de Pétronille inc.!!

Dans le premier tome de ce roman à gros caractères pour les 7 ans et plus, on faisait la connaissance de Pétronille, une sorcinette arrivée en âge de devenir l’apprentie d’une grande, et qui se retrouvait le bec à l’eau. Sans maîtresse pour s’occuper d’elle, et devenue trop grande pour rester à la jardinerie de son enfance, elle doit se débrouiller seule… et s’invente un commerce de cueillette d’ingrédients pour potion de sorcières.

J’ai été la première surprise de tout l’amour que le tome 1 a reçu! Pour mon plus grand plaisir, les lecteurs ont vu en Pétronille un modèle féminin fort : débrouillarde, autonome, persévérante et pleine de ressources!

Pour le tome 2, elle doit assurer la pérennité de son entreprise en démarrage avec la collecte d’un nouvel ingrédient : du poil de chauve-souris! Merlande, la fabricante de balais, en a besoin de toute urgence pour terminer le cadeau que Baba Yolanda, la cheffe du village, veut offrir au roi des Gobelins pour instaurer une paix durable entre les deux peuples. Beaucoup de pression pour une petite sorcière qui a peur du noir et qui peine à faire voler son balai!

Je vous laisse sur la magnifique couverture de Boum, et vous donne rendez-vous dans deux semaines pour découvrir quelques images intérieures, et à la fin février pour la sortie en librairies!

 

Résolution 2020 : laisser-aller…

La plupart des résolutions de janvier que j’ai prises sur ce site, à date, étaient des résolutions de lectrices : lire des romans québécois, lire des classiques, partager les œuvres que j’aime, etc. Cette année, je prends une résolution d’autrice : ma carrière va bien, il est temps que je laisse aller mes livres une fois publiés.

Je m’explique!

Je suis une mère poule! Tant avec mes enfants qu’avec mes livres. Avec ces derniers, une fois qu’ils sont publiés, je m’inquiète de leur sort. Sont-ils disponibles sur les tablettes? Sont-ils lus? Sont-ils appréciés? Commence alors une spirale de vérification de l’inventaire des librairies, des médias sociaux et des sites littéraires.

Bref, beaucoup d’énergie dépensée. POUR RIEN!

Pour rien, parce que la plupart du temps, il n’y a rien d’intéressant à y trouver, puisque la vie de mes livres se fait sur le long terme. Pour rien parce que les nouvelles importantes finissent par se rendre à moi de toute manière, via mes éditeurs ou mes amis. Pour rien parce que, une fois le livre publié, je n’ai plus grand contrôle sur ce qui lui arrive.

En y réfléchissant, je crois que cette compulsion à rechercher de l’information était reflet d’une grande ambition : vivre de ma plume. Je consultais les sites comme d’autres consultent les oracles : « Goodreads, Goodreads, dis-moi, puis-je y croire encore? ». Mais voilà, l’ambition est remplie : je suis revenue au salaire que j’avais comme employé de bureau. Il est temps de profiter de ce métier fantastique, et de lâcher prise!

Désormais, j’écris mes livres, je les relâche dans l’univers, et je passe à autre chose!

Fiouf! Ça va faire du bien.

Réflexion de déracinement #3: on s’adapte moins vite qu’on pense

Petit rappel, j’utilise mon déménagement pour analyser les réactions d’un humain sorti de sa culture. Chez un auteur normal, ces réflexions peuvent servir pour une histoire d’adolescent qui déménage et change d’école secondaire. Dans mon cas, il y a plus de chances que ça serve au passage d’humains vers un monde parallèle, ou à l’arrivée d’un extra-terrestre dans un petit village des Laurentides.

Billet lui-même, maintenant:

Voilà près des cinq mois que je suis en France, soit la moitié de notre séjour. On pourrait penser que ça y est, mon adaptation est faite, et c’est vrai sur certains points. Je ne me pointe plus dans un petit magasin local en début d’après-midi (c’est fermé!!), le St-Moret a remplacé le beurre d’arachide sur mes rôties du matin, et je prends les ronds points comme une championne.

ET POURTANT…

Pourtant, il reste plusieurs adaptations qui tardent à venir! La première est celle du langage! Je suis toujours incapable de parler du repas du midi comme étant le déjeuner, ou celui du soir comme étant le dîner. Même chose pour calorifère (radiateur) et boîte à lunch (panier-repas). J’ai beau savoir que ce sont les termes utilisés ici, ce ne sont pas ceux qui sortent de ma bouche. C’est comme si la portion de mon cerveau qui traduit d’une culture à l’autre avait toujours quelques secondes de retard sur ma parole. Lors de dialogues, je suis constamment en train de me reprendre moi-même lorsque je parle à des Français.

Le deuxième problème, c’est la fameuse bise! Au moins, dans le sud, c’est deux, comme au Québec! Ça fait déjà ça de pris. Par contre, c’est beaucoup plus souvent. Les premières fois que des gens que je n’avais rencontrés qu’une seule fois ont approché leur bouche de mes joues alors qu’on se croisait à peine, mon réflexe a été de reculer avec un air terrifié. J’ai probablement insulté des dizaines de Français en agissant de la sorte! Avec le temps, je m’y suis fait, preuve qu’il y a adaptation,  mais cette dernière n’est pas complète. Il y a une chose à laquelle je ne m’habitue pas: faire la bise aux enfants. Déjà, ça m’a pris DES SEMAINES avant de comprendre pourquoi, lors de rencontre avec leurs parents, les enfants se plantaient parfois devant moi, sans rien dire, le visage tendu vers le haut. Et si, maintenant que j’ai compris, je suis capable de m’y contraindre, le geste ne m’est toujours pas naturel, et je m’y dérobe dès que je sens que je peux le faire sans offusquer personne.

Bref, cinq mois plus tard, je suis encore, parfois, un poisson hors de l’eau.

Les classiques français de l’imaginaire

Lorsque l’on pense aux grands auteurs de l’imaginaire français, le premier nom qui vient en tête est Jules Vernes. La plupart des lecteurs ne s’étant jamais intéressés au genre auront de la difficulté à sortir un autre nom! C’était mon cas, il y a à peine trois mois, alors que je connais bien les canons anglophones du même genre. Voici donc mes trois trouvailles du dernier automne! Ce qui est drôle, c’est que je connaissais soit le nom, soit l’œuvre de chacun d’eux… sans savoir qu’ils écrivaient de la littérature de genre (dans les deux premiers cas), ou qu’ils étaient français (dans le troisième!).

Barjavel
Je connaissais le nom vaguement. Mon frère m’en aura parlé, sans doute, il y a longtemps. Sinon, je l’aurai entendu, et oublié aussitôt (j’ai une mémoire de poisson rouge!!) lors d’une discussion avec des amis. J’ai lu « Le voyageur imprudent », un roman de voyage dans le temps prenant et bien construit. Je n’ai eu aucun problème à me mettre dans la peau d’un lecteur de l’époque, alors que le thème du voyage dans le temps n’avait pas encore été fait dans tous les sens et dans tous les côtés! Lorsque j’ai parlé de l’auteur sur Facebook, les recommandations de ses autres œuvres ont fusées, toutes différentes, preuve qu’il a écrit plusieurs excellents romans!  Je pense bien mettre la main sur l’Enchanteur qui m’intrigue d’autant plus qu’il a été classé dans la section jeunesse à la bibliothèque.

Marcel Aymé
C’est grâce à une chanson de Pierre Perret que son nom m’était connu. Dans « Mon P’tit loup », où le chanteur liste toutes les choses qu’un interlocuteur malheureux pourra découvrir sur Terre, il mentionne : « Tous les livres les plus beaux, de Colette et de Marcel Aymé ». Mon mari a mis la main sur « Le Passe-Muraille » au croque-livre du village, et quelle ne fût pas ma surprise en réalisant que c’était un mélange de fantastique et de réalisme magique. Bien plus facile à lire que du Camus ou du Balzac, mais tout aussi bien écrit, le genre de classique qui plait autant aux professeurs qu’aux élèves comme lecture imposée à l’école. Chaque nouvelle semble avoir été inventée sous l’inspiration d’un « et si…? » qui a été bien fouillé par la suite. Et si un homme pouvait passer à travers les murs?…  et si vivre 30 jours par mois était un privilège plutôt qu’un droit?… et si une femme pouvait se dédoubler indéfiniment? Savoureux, et n’a pas pris une ride!

Pierre Boule
Encore ici, c’est mon mari qui a ramené du croque-livre du village le célébrissime Planète des singes. « Quoi??!! C’est français!!!?? » Me suis-je écrié alors qu’il me suggérait de le lire. Eh oui! Je dois avouer avoir moins apprécié que les deux autres de cette liste. Il m’a été impossible de me distancer de ce que je savais du film, même si ce dernier est très loin du livre. La finale bien punchée a un peu rattrapé le tout, mais, contrairement au Barjavel, je n’ai pu effacer de ma mémoire tous les autres écrits faits sur le thème de « l’humain traité comme un animal » depuis. Il m’aurait fallu le lire à sa sortie pour l’apprécier à sa juste valeur (mais je n’étais pas née!)

Je pense m’attaquer aux plus modernes par la suite! J’ai lu un Fabrice Colin (rêve d’un automate mangeur d’opium) et un Pierre Pevel (Paris des merveilles) qui étaient tous les deux plutôt bien! Un Jaworski (même pas mort) et un Johan Heliot (création) m’attendent sur ma table de chevet. Après? J’ai repéré du Bottero et du Damasio à la bibliothèque. Aussi, j’entends souvent le nom de Sabine Calvo ces temps-ci, et je meurs d’envie de lire « Danse avec les lutins » de Catherine Dufour.

J’accepte toutes les suggestions en commentaires !!! Sachez que mon cœur penche du côté du fabuleux, et que, niveau SF et fantasy, je préfère l’exploration à la politique!

Prédictions 2020

image prise sur clipart libraryGrande année d’incertitude au niveau personnel, puisque la sabbatique en Provence prendra fin au mois de juillet, que nous n’aurons plus de maison rendus là! Ou habiterons-nous? Le plan officiel est Montréal, préférablement dans un quartier qui permettrait à la grande de continuer son secondaire dans la même école, mais en vérité, le tout dépendra des opportunités d’emploi de mon mari!

Côté professionnel, j’aimerais bien continuer de publier des deux côtés de l’Atlantique, mais je n’ai, pour le moment, rien d’autre de signé en France et ma fenêtre d’opportunité pour 2020 se rapetisse à vue d’œil. C’est donc sous le signe des « on verra », comme le dit si bien ma comparse Geneviève Blouin dans son propre bilan de prédictions.

En fait, j’ai un seul livre de signé officiellement pour 2020 :

  • Pétronille Inc. T2 : Chauves-souris locales

Qui devrait sortir au printemps! J’ai tout de même d’autres publications de prévues, mais comme ce sont des albums, et que ma malchance avec ceux-ci est légendaire, je ne sabrerai pas le champagne tant que ça ne sera pas signé!

Les voici tout de même :

  • Un album de coureur des bois
  • Un album plutôt sérieux

Qui devraient sortir tous les deux chez le même éditeur.

À tout ça pourrait s’ajouter un troisième Pétronille, et un premier tome de nouvelle série annoncé sous le nom « Les Abysses » dans mon bilan de 2019. Le Soutermonde n’est pas tombé dans l’oubli, mais il prendra une presque-pause* en 2020 pour mieux vous revenir en 2021 si tout va bien!

Côté écriture, il y a plus de projets qu’il y a de temps dans l’année! L’incertitude sera donc surtout une question de priorité, selon ce que je réussis à signer d’ici l’été! Seuls les deux premiers sont certains :

  • Pétronille T.3 : Mandragore sans gluten
  • Un projet secret chez Bayard (chuuuuut!)

Les autres sont pure spéculation :

  • Un (ou deux) projets du Soutermonde
  • La suite des Abysses
  • Un Magical Girl T2, si jamais je finis par placer le premier!
  • Un autre album, on y prend goût!

Alors voilà, une année sous le signe de l’incertitude, mais que je commence avec optimisme et trépidation! Au plaisir qu’on s’y croise!

 

* J’expliquerai le « presque » en temps et lieu!