Durant l’écriture du Tome 5 de Victor Cordi, je me réjouissais du fait que mon monde prenait forme de manière de plus en plus concrète. Je vous partageais même, en exclusivité, une première esquisse de la carte d’Exégor. Pourtant, mon manuscrit est parti il y a trois semaines, et la carte n’y était pas.
Pourquoi?
Parce qu’elle me limitait trop!
À chaque livre, j’invente de nouveaux lieux, village, climats et environnements. Dessiner une carte et la déclarer « complète » m’aurait obligée à tout inventer tout de suite, sans me laisser de marge de manœuvre pour les (nombreux!) tomes qui restent! Et si, j’ai besoins d’une nouvelle chaîne de montagnes? D’un fleuve de boue? D’un marais improbable? Que ferais-je?
Une carte clôture le monde, elle avertit de ce que l’on trouvera une fois passé l’horizon. Lorsque le monde est dessiné, l’auteur est menotté, l’inconnu s’éloigne!
Cette haine des cartes ne date pas d’hier! Je parle souvent, dans les écoles où je suis invitée, de ma grande déception devant la mappemonde de la terre lorsque j’étais à l’école. Cet énorme papier épinglé m’annonçait qu’il n’y aurait plus de surprise possible; que je ne serais jamais Vacso de Gama.
Bref, je garde mon horrible schéma de carte pour moi-même! Tant qu’elle n’est pas publiée, elle peut changer selon mes besoins. Ainsi, je peux m’assurer d’une certaine conformité dans les déplacements de mes personnages, sans pour autant me priver d’ajouts et d’inventions diverses.
Le meilleur des deux mondes.
Deux techniques à proposer :
Le p’tit nuage. Tu cartographie les endroits connus et tu laisses des grands bouts de carte sous les petits nuages. Ma compréhension de Montréal, pourtant totalement cartographiée est comme ça. J’ai le vieux, le plateau, un bout de Verdun, le centre-ville, le coin de L’UdM… et plein de p’tits nuages, par exemple, y’a quoi autour du métro Snowdon?
Le demi-continent. Tu fais comme l’Europe, continent qui peut continuer de se faire dessiner vers l’Est pour un bon bout si besoin est.
F.
Je dois dire que j’aime beaucoup l’idée de Fanny avec les petits nuages.
Sinon, l’absence de carte, c’est pas non plus un problème. Les lecteurs peuvent très bien se retrouver sans! 🙂 (Et, comme tu dis, ça te permet plus de liberté)
Moi aussi j’aime bien! Ça fait très jeux vidéos d’ailleurs!
Sinon, un autre auteur disait faire apparaître la carte au fur et à mesure que le personnage découvre les lieux. Ça marche bien, à condition que le voyage soit clairement segmenté.