Archives de catégorie : Salons et animations

Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine Saint-Denis

Aussi appelé « Salon de Montreuil » et SLPJ, c’est le plus grand salon jeunesse francophone. J’en entendais parler depuis longtemps, puisque chaque année, une délégation d’auteurs québécois y voyagent. Cette fois-ci, j’y étais! J’écris d’ailleurs ce billet depuis la Gare de Lyon, où je me suis réfugiée dans un café pour attendre mon train. Drôle d’idée, que cette gare non-chauffée en plein mois de décembre (brrrrr!)!

Pour donner un ordre de grandeur, disons que c’est un Salon de la taille de celui de Québec ou de Montréal, mais étalé sur deux étages. L’achalandage est aussi pas mal le même. La plupart du temps, on peine à avancer dans les couloirs. Les parents en poussettes devaient se faire patients (les femmes désirant aller aux toilettes aussi, d’ailleurs!)! La grosse différence est qu’on y trouve que des livres jeunesses, ou du moins pouvant intéresser les jeunes.

Le Salon, vu de la mezzanine, le seul où l’on peut circuler facilement!

Constatation #1 : Étude démographique des visiteurs
Moi qui m’attendais à une succession sans fin de familles avec de jeunes enfants, j’ai été surprise de voir une grande quantité de jeunes adultes (16-24 ans) non-accompagnés. Ils viennent au Salon du livre jeunesse comme d’autres vont au Comiccon : à la recherche d’une dédicace et d’un moment privilégié avec leurs auteurs favoris. De quoi faire mentir tous ceux qui pensent que les adolescents ne lisent pas, et encore plus ceux qui pensent que la littérature jeunesse n’est bonne que pour les enfants!

Nob  en signature

Constatation #2 : Le culte de l’auteur
On sait que les auteurs jeunesse peuvent attirer des foules. Au Québec, il y en a bien quelques-uns qui ont des files de fans devant leur table de dédicace. La surprise, ici, c’est le nombre d’auteurs capable de créer un tel engouement! Des douzaines de kiosques avaient, en tout temps, au moins un, parfois deux-trois, auteurs en dédicace avec de telles files. À avoir eu plus de temps (et de budget), j’aurais bien joint certaines d’entre elles! J’ai tout de même joué les voyeurs en regardant signer, de loin, François Place, Nob, Vincent Villeminot et même Jessica Townsend! Sans compter ceux que j’aurais pu voir avec un peu de planification, puisque j’ai raté Thimothée de Fombelle, Julien Neel, Gilles Bachelet et TANT d’autres!!!

Il y a même des 1eres éditions rares!

Constatation #3 : QUE DE LIVRES!
Il est un adjectif en anglais qui n’a pas de traduction appropriée en français:  humbling, que je définirais ainsi : « qui te met une bonne claque de modestie en pleine face ». C’est ça aussi, le Salon de Montreuil, pour un auteur jeunesse. Tellement de livres! Mieux encore : tellement de BEAUX livres! Il y a de quoi voir son syndrome de l’imposteur rappliquer au galop!

Le lumineux kiosque de PKJ (Pocket Jeunesse)

Constatation #4 : Un peu de poudre aux yeux, ça ne fait pas de tort!
Entre ce Salon, le Japan Expo et le Comiccon de Paris, j’ai fait pas mal d’événements d’envergure cette année. J’en arrive à un constat : les kiosques des salons du livre du Québec manquent de panache! Vendre des livres, n’est-ce pas un peu vendre une ambiance, du rêve? À Montreuil, par exemple, le kiosque de PKJ était décoré d’arches néon sous un toit de toiles transparentes. La table de signature de Lumen prenait la forme d’un château lumineux, et les mangas Ki-Oon avaient de petits décors représentant les univers de leurs plus grands titres. Alors, plutôt que de subir l’invasion des mascottes, les éditeurs pourraient mettre le même budget sur un peu de déco! Autant pour se distinguer les uns des autres que pour pimenter les visites !  Et s’ils pensent que c’est trop coûteux, qu’ils aillent faire un tour à une séance de dédicace à la librairie Bric-à-brac! Ils font chaque fois des miracles avec trois bouts de ficelle.

Table de signature de chez Lumen. Photo piquée sur leur fil Facebook.

Je ne sais que conclure, à part de dire que je n’en pouvais plus après deux jours, et que je serais prête à recommencer demain matin. Comme la plupart des Salons, quoi!

 

Deux journées occupées dans un oasis d’été

Il faut l’avouer, l’été, pour moi, c’est tranquille! À part l’heure du conte, j’ai très peu d’activités professionnelles. Je profite de la liberté de mon métier pour prendre 2-3 semaines de vacances en famille, puis tiens compagnie aux enfants, en essayant tout de même (parfois en vain) d’écrire un peu, par-ci par-là.

Et là, coup sur coup, j’ai deux journées d’activités : une animation aux correspondances d’Eastman dimanche le 11 août à 11h, puis le lendemain, une séance de signature à la librairie Renaud-Bray sur Saint-Denis de 13h à 14h30 à l’occasion de cette fête annuelle de la littérature Québécoise qu’est le 12 août!

Correspondances d’Eastman
Ce sera ma première participation à ce festival littéraire estival, et je dois avouer être bien intriguée. La prémice me plait: une fête de la lecture en plein air, avec des lieux comme « jardin d’écriture », « pont couvert » et des activités d’écriture libre et de sentier avec installations artistiques inspirées de la littérature. J’ai un peu l’impression que, comme pour le Boréal, j’aurai envie d’y retourner comme simple touriste pour les années à venir!

Douze Août
On ne compte même plus les années tellement c’est désormais entré dans les mœurs des lecteurs et des gens de l’industrie. Avouons-le, c’est surtout une bonne excuse pour se faire plaisir avec un livre, ou deux, ou trois! Mon seul achat déjà prévu est le tome 2 du Facteur de l’espace, qui sera le « douzou » de mes enfants. Pour le reste, je me laisserai tenté en magasin… par Faunes, peut-être… ou encore par Le saint patron des plans foireux? On verra sur place, après ma séance de signature! Avec un peu de chance, la librairie aura fait une belle table de suggestions québécoises pour aider les acheteurs à se laisser inspirer.

Profitez-en pour vous inscrire à l’événement Facebook officiel du 12 août j’achète un livre québésoi!

Bref, petite incursion de deux jours dans mon univers professionnel! Je retournerai ensuite au ménage du garde-robe de jouets, aux visites amicales et aux promenades au parc!

5e année d’heure du conte! 

20190718_141156Lorsque j’ai reçu le courriel, j’ai bien cru que ce serait tout pour moi du côté de l’heure du conte au Parc Baldwin, à laquelle je participe depuis 2015! La ville avait décidé de retourner en appel d’offre, histoire de renouveler l’équipe et de trouver de nouveaux concepts. La première année, j’étais entrée avec un projet tournant autour des 35 ans de La Courte Échelle. Les autres années, je faisais ce que je voulais! Il me fallait une nouvelle approche… mais je ne voulais pas me cantonner à un seul genre, ou une seule maison d’Édition. Que faire?

Après grande réflexion, j’ai proposé un Juke-Box littéraire dans lequel les jeunes choisissent eux-même les albums qui seraient lus! J’arriverai en avance, avec une vingtaine d’albums sous le bras et encouragerai les jeunes à mettre celui qui les intrigue le plus dans ma boîte de lecture à voix haute. 

J’aime cette idée d’encourager les enfants à aller à la rencontre du livre plutôt que de leur imposer mes choix. Savoir se laisser tenter, c’est ce qui fera d’eux des lecteurs enthousiastes et diversifiés! De plus, la lecture étant publique, ils pourront vivre le plaisir de partager leurs suggestions avec d’autres, tel des passeurs.  Qui sait, je vais peut-être déclencher des vocations! 

L’activité a lieux à La buvette du parc Balwin, de 19h à 19h-30, et voici mes dates:  

  • jeudi 18 juillet 
  • vendredi 26 juillet 
  • mercredi 24 juillet 
  • jeudi 15 août 
  • mercredi 7 août 
  • mercredi 21 août 

Notez que l’heure du conte a lieu tous les jours, du 2 juillet au 23 août, du mardi au vendredi de 19 h à 19 h 30. Si je fais les six dates mentionnées ci-haut, d’autres conteurs prennent la relève les autres soirs!

À la fin de l’envoi, je touche

Je vais souvent lire des histoires dans la classe de ma plus jeune, par pur plaisir. Trouvant la chose un peu inégale pour mon garçon, j’ai décidé d’aller dans sa classe de temps en temps, mue par la grande vague des albums pour les plus vieux. Voici donc une animation que j’ai faite sur Cyrano de Bergerac dans sa classe de 5e année. J’ai détaillé le tout autant que possible afin que les professeurs puissent s’approprier mon animation et la présenter à leur tour à leur classe.

Mise à jour: Je suis disponible pour faire cette animation dans votre classe, sur place ou en virtuel! Visitez la section Animations scolaires et fiches pédagogiques pour en savoir plus. 

Illustration prise dur PNGFLYDescription de l’animation :
Présentation du grand classique Cyrano de Bergerac pour des classes de 5e et 6e année à partir d’un album jeunesse, mais faisant également usage d’extraits du film avec Depardieu et de textes de la pièce originale d’Edmond Rostand. Peut être utilisée comme introduction à la poésie classique, ou pour le simple plaisir d’augmenter la culture générale des élèves.

Durée : 1 heure.

Matériel :
Album Cyrano, écrit par Taï-Mars Le Thanh et illustré par Rébecca Dautremer.

Cyrano (1)
– TBI branché aux haut-parleurs
– Power point fait par mes soins: Animation sur Cyrano (téléchargez et modifiez à votre guise!!)

Comment procéder

  • Introduction sur le thème de « pourquoi apprendre les classiques ». J’ai insisté sur deux points : le fait que les classiques, s’ils racontaient des histoires banales, ne seraient pas devenus des classiques, et celui du plaisir de la culture générale (répondre à des questions de jeux télévisés, comprendre des blagues-références, partager des conversations avec les gens ayant cette même connaissance).
  • Lecture des 6 premières pages de l’album, jusqu’à « Cyrano lui tapait alors sur la tête pour bien lui faire comprendre ses paroles ». Notez que, tout le long de la lecture, je suis passée par-dessus les notes de bas de page de l’album qui, quoique sympathiques, n’amenaient rien à l’animation.
  • Avertissement que l’on va passer à une séquence vidéo qui permet de mieux comprendre l’ampleur du personnage, mais que pour bien la comprendre, on a besoins d’un peu de vocabulaire (PowerPoint, diapositives #2). Demander aux élèves s’ils reconnaissent des mots, puis leur montrer les définitions (PowerPoint, diapositives #3)Slide3
    • Faire jouer la séquence vidéo ci-dessous soit la Tirade du nez, à partir de la 5e Le lien est cliquable directement dans le PowerPoint (diapo#4)

  • Passer à la diapo#5 qui présente un extrait. Demander ce qu’ils remarquent. On cherche comme réponse : c’est de la poésie, ça rime, et le nombre de syllabes est le même d’une phrase à l’autre (s’ils ont besoins d’un indice pour le dernier, passer à la diapo#6 tout de suite, juste le visuel devrait les mettre sur la piste). Slide6
  • On revient à la diapositive #5, et on leur demande de compter les syllabes. Ils devraient arriver à 13. Pourtant, en poésie, on compte ici 12 pieds (c’est donc un alexandrin, comme la presque totalité de la pièce de Rostand). Introduire la règle des syllabes avec « e » muet en poésie, soit le fait que ces syllabes ne sont comptées que lorsqu’elles sont suivies d’un mot commençant par une consonne (exemple : « rouge » dans le premier vers). Elles ne sont pas comptées lorsqu’elles sont suivies d’un mot commençant avec une voyelle (exemple : « quelle » dans le deuxième vers) ni en fin de phrase (exemple « saigne » dans le premier vers, et « enseigne » dans le deuxième).
  • Diapo #7 : tenter de leur faire décoder cette phrase : qu’est-ce qu’elle veut dire? Un indice : L’Hippocampéléphantocamélos est un animal que l’on connait bien… mais sous un autre nom. La réponse que l’on cherche : « un nez aussi long que la trompe d’un éléphant ». Pas facile. S’ils demandent pourquoi un tel nom, expliquer qu’Aristophane était un grec vivant au 5e siècle avant Jesus Christ, et que les éléphants n’étaient alors pas super connus.Slide7
  • Diapo #8 : demander aux élèves ce que ces quatre vers veulent dire. On cherche comme réponse : qu’il a frappé quelqu’un avec son gant. Parler de la signification d’un tel geste à l’époque : une provocation en duel. Slide8Ce qui nous amène à…
  • La scène du Duel! Comme pour la tirade du nez, on commence par un peu de vocabulaire  (diapo#9). D’abord demandé s’il y a des mots qu’ils connaissent, puis j’y suis allé à l’envers. J’ai commencé par la définition de « larder » et leur ai demandé c’était quel mot (indice, c’est le seul verbe). Puis, la définition de Maheutre pour qu’il le trouve. J’ai conclu en disant que les 4 autres étaient des insultes, puis suis passée à la Diapo #10 pour leur en montrer la définition.Slide10
    • Séquence vidéo ci-dessous (diapo #11). Personnellement, j’ai arrêté la vidéo à la minute 2:55, pour éviter que les élèves voient que le duel se termine par une mort.

  • Diapo #12, juste pour montrer que les 12 pieds de l’Alexandrin peuvent être dits par plusieurs personnages pour arriver au bon total.Slide12
  • Diapos #13 et #14 pour leur faire réaliser que l’on peut changer le nombre de pied. Lorsque Cyrano compose une ballade, il utilise des vers de 8 pieds (leur faire compter pour qu’ils trouvent eux-mêmes le chiffre)Slide14
  • Retour à l’album! Lire 10 autres pages, et s’arrêter à la scène du Balcon. J’ai arrêté après « en prenant son air le plus inspiré », pour leur décrire la scène dans mes mots et qu’ils comprennent bien ce qui se passe : Roxane au balcon, Cyrano dans l’ombre, Christian dans la lumière. C’est Cyrano qui parle, mais Roxane ne le sait pas. Elle pense que c’est Christian.
  • Introduire la diapo#15 en disant que Christian voudrait embrasser Roxane, et que Cyrano, par sa poésie, va essayer de la convaincre. Après la lecture du texte, expliquer que Roxane est complètement sous le charme, et qu’elle accepte le baiser… demander aux élèves QUI va monter au balcon pour embrasser Roxane. (réponse cherchée : Christian!)Slide15
  • Reprendre la lecture de l’album à l’endroit où on l’avait laissé (Roxane trouva Christian formidable…) puis continuer avec la guerre pour 7 autres pages, jusqu’à « en venant le retrouver à la guerre ». Demander aux élèves comment ils pensent que ça va se terminer tout ça (facultatif).
  • Diapo #16, autre scène directement tirée du texte original. Expliquer que c’est ce qui sera dit lorsque Roxane retrouve Christian. Lire soi-même le texte de Roxane, demander aux élèves de faire Christian à l’unisson. Demander ce que tout ça veut dire pour notre trio. Demander, pour les trois passages, ce qu’elle vraiment au début (la beauté), par la suite (la beauté Et l’âme), et maintenant (l’âme uniquement). Demander finalement : qui aime-t-elle vraiment? Réponse cherchée : Cyrano! Préciser qu’elle ne sait toujours pas que c’est Cyrano qui lui a écrit des lettres et qui lui a parlé sous le balcon. Demander, finalement, comment ils pensent que Christian se sentir en entendant ça!Slide16
  • Pour la fin de cette scène, j’ai personnellement préféré raconter dans mes propres mots. En gros : Christian va voir Cyrano pour lui demander de tout avouer à Roxane, puis sort dehors rejoindre les autres soldats. Cyrano fait avouer à Roxane qu’elle aimerait désormais Christian même s’il était laid, défiguré. Mais avant que Cyrano ait pu tout lui expliquer, l’ennemi arrive et tue Christian. « C’est fini, jamais plus je ne pourrai le dire » se dit Cyrano. Si les élèves demandent pourquoi il ne peut plus le dire à Roxane, expliquer que, sans la présence de Christian pour confirmer la supercherie, Roxane ne le croira pas. Pire, il aura l’air d’un opportuniste qui tente de s’approprier la gloire d’un mort.
  • Annoncer en grandes pompes : « 15 ans plus tard… », et reprendre la lecture de l’album à la page suivante (« Alors, Cyrano devint vieux… » ) jusqu’à la fin. En cours de route, demander ce que la robe noire de Roxane veut dire (elle porte le deuil et pleure encore Christian). Et à la mort de Cyrano, rappeler le coup sur la tête.
  • En conclusion, demander si c’est une histoire qui se termine bien (non)… puis, si c’est une histoire qui se termine complètement mal (non plus). Parler des fins d’histoire, et de comment elles ne sont pas obligées de se terminer bien.
  • Épilogue, au goût, à la diapo#17, leur faire deviner ce qui est vrai de ce qui est faux! Les réponses ci-dessous :Slide17
  1. Cyrano : réel. Il est inspiré d’une vraie personne : Savinien de Cyrano de Bergerac, qui était vraiment poète, bagarreur, et avait un gros nez.
  2. Roxanne : réelle. Inspirée d’une vraie femme, dont le mari (Christophe plutôt que Christian) est mort à la guerre, et qui aurait fini sa vie au couvent. Par contre, elle a vécu avec son mari 6 ans avant qu’il ne meure.
  3. Christiant : entre les deux, considérant le nom du mari de Roxane.
  4. De Guiche : Fictif, inventé pour les besoins de l’histoire
  5. La guerre : Réelle! C’est la guerre de 30 ans en Europe.
  6. L’amour : Fictif! Roxanne avant en fait 9 ans de plus que Cyrano, et il n’en aurait jamais été amoureux.

Top 10 scolaire: comment se concentrer alors que…

On parle souvent des difficultés des professeurs à gérer des enfants de moins en moins attentifs, de se taper des parents qui vénèrent leur progéniture, d’enseigner dans des établissements vétustes et trop remplis, etc.

Aujourd’hui, après 35 journées d’animation scolaire depuis septembre (je les ai comptés! Je crois que c’est mon record personnel), j’aimerais saluer leur capacité à parler devant une classe. Ça semble facile, mais contrairement aux gens du spectacle aveuglés par les projecteurs, les professeurs voient parfaitement leur auditoire… et les spectateurs ne sont pas des plus statiques.

Voici donc, dans le désordre, mon « top 10 » des choses qui ont rendu ma concentration difficile devant des classes cette année!

  • Trois filles assises par terre qui découvrent que leurs rotules sont mobiles lorsque leurs jambes sont étendues.
  • Des fourmis. Et pas de celles qui sont dans des fourmilières montées en projet scolaire. Du genre qui se promène librement sur le plancher de la bibliothèque.
  • Un élève qui tentait de voir jusqu’où un baume à lèvre pouvait rentrer dans son nez. (Pas mal au top de ce palmarès!)
  • Une élève qui portait un bandeau à cheveux orné d’une corne blanche à paillette. Chaque fois que mon regard passait dans son coin, mon cerveau me hurlait « il y a une licorne dans la classe! »

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  • Les éternels messages à l’interphone… et l’éventuel deuxième message parce qu’une information a été oubliée.
  • Une fille qui se fait tirer la tresse par un voisin, m’amenant en mémoire une scène classique d’Anne la maison aux pignons verts. La glorieuse réaction d’Anne :

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  • Les enfants charismatiques. C’est bête, mais vrai! Des yeux qui brillent, un sourire éclatant…  certains élèves vous donnent envie d’arrêter votre conférence pour vous adresser seulement à eux.
  • Un élève qui caressait son bureau en larges cercles concentriques.

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  • Une élève qui massacrait un bout de pâte à modeler antistress en se servant d’un crayon-feutre comme d’un marteau piqueur.
  • Une élève qui s’appliquait à faire un nœud avec ses longs cheveux sous son menton pour se faite une sorte de collier de barbe.

Je lève donc mon chapeau aux professeurs, et vous laisse surtout deviner sur lesquels des 10 je suis intervenue!!

N’hésitez pas à partager vos propres perles en commentaires!

Se sentir appartenir

« Il était une fois des gens qui aimaient les histoires bizarres»

C’est cette phrase, prononcée par Eric Gauthier, qui a marqué le début de mon premier congrès Boréal. Une phrase qui m’a frappée en plein cœur. « Wow, tu es à ta place » m’a sifflé cette part de mon cerveau qui ne se sent habituellement chez lui nulle part.

Affiche officielle du Congrès Boréal 2019
Affiche officielle du Congrès Boréal 2019

Et le sentiment a continué toute la fin de semaine. En entendant Véronique Drouin expliquer qu’adolescente, elle cherchait les dos mauves des livres de la collection, j’ai lu à la bibliothèque (COMME MOI!). En rigolant avec Ariane Gelinas sur notre incapacité à nous intéresser à « Le rouge et le noir » de Stendhal. En voyant Elizabeth Vonarburg hocher de la tête lorsque j’énumérais les lectures importantes de mon adolescence, parce qu’elle en reconnaissait tous les noms. Même en écoutant une théoricienne parler avec passion de la présence des mouches et des fourmis dans la littérature fantastique… parce que c’est le genre de truc que je trouve intéressant, moi aussi!

Je comprends désormais pourquoi les fans de ce Congrès y retournent année après année, et alterne entre un statut de conférencier, participant, organisateur ou spectateur selon les années (ou les heures). Ce n’est pas une simple conférence, c’est un groupe de pairs, une tribu, une famille.

Je me suis longtemps considérée comme une autrice jeunesse… point à la ligne. J’ai réalisé en fin de semaine que je suis aussi une autrice des littératures de l’imaginaire. Plus, peut-être, même.

Je fais partie, moi aussi, de cette tribu. Fièrement.

J’y retournerai.

Atelier de création sur le thème du coureur des bois

photo de GDJ prise sur Openclipart.orgLes animations scolaires reprennent de plus belle! J’en ai une à deux par semaines jusqu’au mois de mai environ! Sur le nombre, loi des moyennes oblige, il finit par se passer de drôles de situations. La semaine dernière, j’ai vu des classes pour lesquelles les professeurs se sont redus compte (heureusement, quelques mois à l’avance), que leurs élèves m’avaient déjà vu l’année dernière!

Oups!

Le problème, c’est que je ne suis pas de ces auteurs qui offrent des animations différentes pour chacun de leurs livres. Je parle d’écriture de manière plus générale, changeant simplement les exemples tirés de mes œuvres pour m’adapter au public. Je me suis donc excusé auprès des professeurs en question et leur ai proposé de faire venir quelqu’un d’autre à ma place. Comme la paperasse de Culture à l’école était déjà remplie, envoyée et acceptée, et que les élèves m’avaient beaucoup apprécié et étaient plutôt excités à l’idée de me revoir, les professeurs ont décidé d’aller de l’avant.

Je me préparais donc à faire le même type de rencontre que d’habitude… et finalement, quelques jours avant l’animation, j’ai eu une idée! J’avais entretemps préparé un projet de coureur des bois pour une résidence en école. N’ayant pas obtenu la résidence en question, le projet traînait dans un tiroir. J’ai mixé le tout avec l’atelier de création de Pestioles parfois fait en école et en Salon du livre. Et voilà : un tout nouvel atelier, juste pour ces élèves qui m’ont déjà vus!

On a donc peuplé la forêt Canadienne de créatures fantastiques, pour tenir compagnie à mon coureur des bois.  Étape par étape, ça a donné à peu près ceci :

  • Brainstorm sur la forêt Canadienne
  • Mad Lib de Pestiole pour créer quelque chose de farfelu
  • Exemple tiré de Victor Cordi, pour apprendre à créer quelque chose de cohérent!
  • Séparation en équipe et choix de l’élément de la forêt à transformer en créature
  • Invention de son habitat et de sa diète
  • Écoute Youtube de « Le hippo des familles » et lecture d’un extrait de l’encyclopédie du merveilleux urbain pour donner une idée du ton « faux documentaire ».
  • Retour en équipe pour décrire le mode de vie de leur créature, puis sa description physique.

J’aurais aimé terminer par la présentation de chaque créature, mais le temps nous a fait défaut! Une heure, c’est vite passé!

Ma créature préférée dans ce que les élèves ont fait? Une petite souris en roche, appelée « Cassou » (pour Caillou + Souris), qui suce le jus des fruits comme un vampire, et a le corps si dur que les prédateurs s’y cassent les dents!

Salon vs Librairies

Crédit: Jean-Guy ThibodeauUn soir, en revenant du Salon du livre Montréal, je suis passé par une de mes librairies de quartier. De fil en aiguille, la conversation est venue sur le Salon lui-même, et le libraire m’avouait ne pas être trop fan de l’événement. Je le comprends, pour lui, le Salon du livre, c’est un gros compétiteur, et le moment de l’année où se tient celui de Montréal rend la pilule encore plus difficile à avaler pour les libraires, puisque plusieurs personnes y commencent leurs achats de Noël.

Et moi qui aie souvent eu une relation amour-haine avec les salons en général (selon les années!), je me suis prise à défendre celui de Montréal.

J’ai expliqué à quel point, durant la semaine du Salon, le livre devenait un acteur important, festif, actuel. Durant cette partie de novembre, tous les médias parlent « livres » et « littérature ». Chaque achat partagé sur les médias sociaux est un grand cri qui annonce : « moi, je lis, et vous? ». L’affluence à elle-même est une grande campagne publicitaire sur le fait que le livre n’est pas mort!

Et ça, c’est bon pour toute l’industrie, libraires y compris.

Je dis souvent aux auteurs jeunesse que nous ne sommes bien plus en compétition contre les séries Netflix et les jeux vidéo que les uns contre les autres. Cet adage vaut peut-être pour notre industrie au grand complet…

… incluant Amazon? Une question pour un autre jour, sans doute.

Heure du conte et Croccinelle!  

ScreenHunter_01 Jun. 30 07.39Il fait chaud! Les enfants sont en vacances, c’est officiel : c’est l’été! Et avec le retour de cette saison, vient le retour… de l’heure du conte au Parc Baldwin!

C’est déjà ma quatrième année! Dire que, à l’origine, je m’étais proposée parce que j’allais sortir un album chez Courte Échelle! L’album n’est jamais sorti, mais l’activité d’été est restée! Ah, les chemins que prennent nos vies, parfois!

Pour les nouveaux venus, voici en gros en quoi consiste cette heure du conte qui n’en est pas une (puisqu’elle ne dure que 30 minutes). Tout d’abord, le lieu : la buvette du Parc Baldwin, situé tout à l’Est du Plateau Mont-Royal juste un peu au sud de la rue Mont-Royal. On y trouve des tables, des chaises, des hamacs, des gros coussins bines, de la limonade, des brochettes de fruits et autres choses à grignoter! Il y a parfois des groupes de musiques, et, 4 soirs par semaine (du mardi au vendredi) de la lecture de conte, de 19h à 19h30.

Voici les dates où c’est moi qui fait la lecture :

  • jeudi 5 juillet
  • jeudi 12 juillet
  • jeudi 19 juillet
  • mercredi 25 juillet
  • jeudi 16 août
  • mardi 21 août
  • jeudi 23 août

Et pour vous en donner un avant-goût, voici mon gros, gros coup de cœur du moment côté album, j’ai nommé : LA CROCCINELLE! (Michaël Escoffier et Mathieu Maudet)

9782352411635_large« Elle court, elle court, la Croccinelle,
La croccinelle aux grandes dents.
Elle trouve une fraise la Croccinelle,
Elle trouve une fraise et croque dedans! »

On y trouve tout ce que j’aime dans un album :

  • Juste la bonne quantité de texte par page pour une lecture à haute voix facile.
  • Des phrases rythmées qui sonnent comme une comptine à l’oreille.
  • Une certaine répétition qui donne des repaires aux tout petits et les surprend lorsque la répétition change.
  • De l’information non-dite, qui permet aux plus perspicaces une compréhension plus poussée de l’histoire.
  • Une fin surprenante, pas nécessairement gentille-gentille!

Très hâte de le raconter aux jeunes du parc! Ça commence jeudi!

Une année d’animations!

Illustration de Gerald_G sur openclipart.orgIl fut un temps où, pour moi, les animations étaient un peu un mal nécessaire, une obligation en attendant que mes droits d’auteurs seuls me permettent de payer l’épicerie. J’étais nerveuse à chaque fois. Après tout, on ne devient pas nécessairement auteur parce qu’on aime parler en public!

10 ans plus tard, j’ai appris à apprécier ces journées passées avec les jeunes. À les aimer, même. J’ai pris confiance en moi, en mon animation, et le stress est désormais chose du passé. Ce n’est plus que du pur plaisir, et je n’imaginerais plus mon métier sans ces pauses d’écriture où je rencontre plutôt mon public.

Mon année scolaire s’est terminée jeudi dernier! En voici donc quelques détails:

L’avantage de planifier d’avance :
J’ai récemment pris l’habitude, lorsque je sais que je devrai aller dîner dans le coin, de regarder sur GoogleMaps pour trouver des restaurants bien cotés! Ça ne m’empêche pas d’aboutir au Tim Horton de temps en temps (à mon grand damn!), mais ça me permet tout de même de pas mal mieux manger en général!!!

Réalisation :
Qu’est-ce que Montréal est grande!!! Je l’ai sillonnée d’est en ouest cette année, et je suis impressionnée du nombre de kilomètres, d’écoles, et de bibliothèque qu’on peut trouver sur cette île!

Coup de cœur étrange :
Pour le Boulevard Gouin! Quelle drôle de rue, qui passe de la banlieue cossue, à la forêt, à des étendues de gazons, puis à la ville. On traverse y les écosystèmes aussi rapidement qu’au Biodôme! 

Nouveauté :
Pour la première fois cette année, j’ai rencontré des élèves du secondaire. Une agréable surprise, ils sont attentifs, intéressés, curieux. 

Mon anti-stress :
C’est aussi la première année durant laquelle j’ai un téléphone intelligent! Il faut l’avouer, lorsqu’on est sur la route, c’est fabuleux! Que ce soit pour naviguer en mode GPS, pour appeler l’école et les avertir d’un éventuel retard, ou mieux encore, pour contourner le trafic et ne pas arriver en retard du tout! 

Parlant trafic :
C’est officiel, il y a plus de trafic au nord de Montréal qu’au sud! Je suis restée prise une heure complète sur la 40, au beau milieu de la journée, alors que j’ai filé en flèche sur la 720 en pleine heure de pointe! 

Apprentissage :
On m’a appris que les adultes n’avaient pas le droit d’utiliser les toilettes des élèves! Oups! Je l’ai fait plein de fois par le passé! Je ne savais pas!!!

La meilleure histoire inventée cette année :
Une classe a proposé que le héros de l’histoire désirerait plus que tout au monde goûter à une pomme. On a donc inventé un monde dystopique dans lequel les pommes seraient interdites, et que seuls les professeurs auraient droit à un pommier dans leur salle de repos, puisque la pomme est leur symbole universel. L’histoire s’est rendue jusque dans le donjon de torture de l’école, dont seuls la directrice et le concierge ont la clé! Une belle folie collective!

Une primeur :
Un élève s’est endormi durant une de mes animations. Pauvre petit! La fin d’année est difficile!

Transformation des classes :
Il fut un temps où  les élèves étaient tous assis sur des chaises identiques. De plus en plus, on en voit assis sur des coussins à pics, sur des ballons, et même sur des vélos stationnaires!

Confisqué :
Un gadget à bouton supposé aider la concentration de l’élève. Ça l’aidait peut-être à se concentrer, mais ça nuisait à la concentration de tous les autres autour… moi y compris! Clic, clic, clic, clic. STOP! Désolée pour l’élève, mais…pas capable! Si les entreprises désirent que ça soit accepté dans les écoles, qu’ils les fassent silencieux!

Ne jamais généraliser…
C’est officiel, « les profs », ça n’existe pas! J’en ai rencontré de toutes les sortes, tailles, couleurs, mais surtout, de tous les niveaux de motivation! Il y en a bien parfois qui jouent sur leur téléphone pendant l’animation, mais il y en a tout autant qui sont de véritables passionnés à la fois d’éducation et de littérature jeunesse! Un gros merci à tous ceux-là!!!