Les différents niveaux d’humour d’Andy Stanton

Je ne suis pas du genre à lire tout haut lorsque je lis un livre. Je suis dans ma tête, je souris, mais rarement je ne m’esclaffe. Gotlib y avait réussi, ainsi que Douglas Adams et finalement Louis Gauthier avec ses « Aventures de Sivis Pacem et de Para Bellum », que vous ne connaissez probablement pas, mais qu’une amie au secondaire m’avait fait découvrir (merci Emmy!)

Il faut désormais ajouter Andy Stanton au lot.

9782747027243J’avais ramassé L’Abominable Monsieur Schnock à la bibliothèque pour ma fille. Comme l’autobus tardait à venir, je l’ai ouvert… et ne l’ai plus lâché.

L’histoire y est assez simple : Monsieur Schnock est un méchant grognon dont le jardin est magnifique. Un jour, un gentil chien décide de venir y jouer et semer la pagaille. La beauté du livre se trouve dans l’humour de son auteur, dont voici les différentes formes !

L’inattendu

La raison pour laquelle Monsieur Schnock a un beau jardin est magnifique. Je cite :

La vérité c’était que Monsieur Schnock devait entretenir son jardin, car sinon, une petite fée furibonde surgissait de sa baignoire pour lui donner des coups de poêle à frire sur la tête.

Avouez que vous ne l’auriez jamais deviné!

La répétition 

J’adore les blagues de répétition! Et plus la répétition est fréquente, plus je ris. Dans Monsieur Schnock, à chaque fois que le narrateur se pose une question, trois habitants du village arrivent avec une hypothèse. Les deux premiers offrent une hypothèse différente, et le troisième offre systématiquement la même hypothèse que le premier, comme si c’était la sienne. Ce plagiat est, évidemment, reçu à chaque fois avec une colère de moins en moins camouflée de la part du premier.

La ridiculisation des codes du livre

Un des chapitres s’intitule « M.Schnock prend une tasse de thé ». Il ne contient qu’une phrase. Laquelle? Je vous le donne en mille :

M. Schnock prit une tasse de thé

Je l’avoue, ce n’est pas nécessairement nouveau comme idée, mais vous auriez du voir le résultat sur ma fille de 8 ans!

L’absurde

Il faut l’avouer, les Britanniques y excellent! Ceux qui ne me croient pas peuvent retourner écouter tout Monty Python (ceux qui me croient aussi, c’est tellement agréable!) Voici en exemple ce qui arriva lorsque le Chien se présenta pour la deuxième fois dans le jardin.

Les chenilles étaient tellement contentes de le voir qu’elles se changèrent aussitôt en papillon. L’une d’elles était tellement surexcitée qu’elle se changea carrément en âne.

Il m’en manque certainement, et des meilleurs! N’empêche que, vous vous en doutez bien, je vais m’empresser d’acheter le reste de la série (8 autres! Que de rigolade en perspective)! Je pense que je vais même les prendre en français, histoire que ma fille puisse les lire après moi!

8 achats et un billet de blogue… dire qu’il y a des auteurs qui s’offusquent lorsque l’on prend leurs livres à la bibliothèque!

Le moment où tout devient possible

Un ami m’avait dit, il y a deux-trois ans, qu’une série commençait à connaître son succès autour du cinquième livre. Lors de la publication des deux premiers Victor Cordi, j’ai donc su que je devrais prendre mon mal en patience.

La première année s’est écoulée avec son lot de petites victoires : critiques, prix, réimpression, visibilité médias et j’en passe. À chaque fois, beaucoup de joie… mais tout de même un doute. Un doute sur un aspect que ni moi ni mon éditeur ne contrôlons complètement : « est-ce que les librairies vont suivre? »  Parce qu’aussi bonnes que soient les critiques et la visibilité d’un livre, s’il n’est pas disponible en librairie, il ne vendra pas plus que quelques centaines de copies. C’est aussi simple que ça.

Et des Victor Tome 1, depuis le début de l’été, il y en avait de moins en moins. Sur les sites de Renaud-Bray et d’Archambault, seuls des 1 et des 0 accompagnaient les descriptifs de disponibilité en librairie. Et le doute dans mon esprit de grandir.

Et puis, au retour du Salon du livre de Montréal, le miracle s’est produit!

ScreenHunter_01 Nov. 30 14.05

 

Des « 5+ » et des « 6+ » se sont mis à remplacer les zéros. Pas partout, évidemment! Mais tout de même en nombre suffisant pour qu’enfin, l’angoisse s’estompe. Victor a franchi la première épreuve, celle des re-commandes!

Et pour la première fois depuis toute cette aventure, j’ai eu véritablement envie de sabrer le champagne! Est-ce que Victor Cordi sera un grand succès? Je l’ignore encore, mais une chose est certaine, il a désormais toutes les chances de son côté.

Salons du livre, je vous aime!

Ça y est, ma relation amour-haine avec les salons est terminée, pour ne plus laisser que du  plaisir! C’est le billet de la doyenne qui a tout désamorcé. Elle a mis des mots sur ce qui causait le sentiment d’ambivalence chez moi.

Voici une partie de ses sages paroles :

Et puis, pensez-y un peu. Si vous vendez 10 livres dans un salon du livre, vous vivez un très gros salon. Mais qu’est-ce que 10 livres sur 1000 livres vendus dans l’année? Si vous avez vendu davantage, vous êtes probablement connu. Mais qu’est-ce que 50 sur 5000? 100 sur 10 000? Rien. Absolument rien. Vous vous démènerez pour rien.

Lisez la totale ici, c’est un excellent billet.

Donc, l’esprit libéré de la pression de la vente, et de la déception des temps morts, il ne me restait que le bonheur de profiter de cette grande fête. En voici les grands bonheurs :

dedicace Victor Cordi par Mathieu BenoitPremière chose fantastique, les jeunes connaissent Victor! Lorsqu’ils viennent chercher des signets, je leur demande s’ils connaissent mes livres, et ils ont tous un ami qui l’a lu et aimé, un prof qui leur a conseillé, une cousine qui leur en a parlé! Cet « awareness » de la part de mon public me donne d’autant plus l’impression de ne pas être au Salon pour vendre, mais bien pour leur permettre de rencontrer l’auteur.

Deuxième chose fantastique, mon réseau d’amis auteurs, éditeurs, et employés du Salon s’étend de plus en plus. Je n’ai jamais croisé autant de monde que je suis contente de voir et qui semblent contents de me voir en aussi peu de temps! C’est comme la rentrée scolaire après deux longs mois de séparation à l’adolescence. Et même si parfois j’ai à peine plus que le temps de faire une bise et d’échanger deux phrases,  le bonheur des retrouvailles n’en est pas amoindri!

Troisième chose fantastique, j’ai signé, pour la première fois, en compagnie de mon illustrateur, Mathieu Benoit. Non seulement ça m’a fait de la compagnie fort agréable lors des temps morts, mais ça m’a permis de le voir faire des merveilles à mains levées, comme celle qui illustre cet article (cliquez dessus pour la voir dans toute sa splendeur!). Ça me permet aussi de jaser plus longtemps avec les lecteurs pendant qu’ils attendent après leur dessin… ce qui nous amène au quatrième point…

Quatrième chose fantastique, je suis de plus de plus en plus à l’aise à jaser avec le lecteur. Le pire, c’est que je m’en plaignais à Géronimo Stilton il y a deux semaines à peine, alors qu’une animation scolaire nous avait réunis autour d’une pointe de pizza. L’avez-vous déjà entendu parler à ses lecteurs? C’est une merveille! Un flot de paroles devant des jeunes envoutés! J’ai souvent eu l’impression de ne pas savoir établir un contact en dehors de la signature elle-même, mais cette année, peut-être grâce à la baisse de pression de la vente, je me suis retrouvée à parler de leurs lectures, de quelques anecdotes d’écriture, de tout, de rien, très librement! J’ai même recommencé  distribuer des signets, histoire de leur « jaser ça » pendant que le signe machinalement.

Alors que j’écris ces lignes, il me reste deux autres journées, que j’attaque avec plaisir… tout en sachant très bien que mardi, je serai plus que contente de me retrouver, enfin, seule devant mon écran!!!

Notes : pour un historique de mon ambiguïté face aux salons, je vous invite à lire les anciens billets suivants :

La vente : une drogue à forte dépendance

Salon du livre Jeunesse de Longueuil et questionnement professionnel!

– Les visites scolaires dans les salons : culture ou perte de temps?

 

Ma troisième publication pour 2013 (Teaser!)

 

Tout d’abord, l’avertissement d’usage cette semaine : Salon du livre de Montréal!

Voici mon horaire!

Fin de l’avertissement d’usage

 

ScreenHunter_01 Nov. 18 06.36Lorsque j’ai su que mon album avec Boomerang, prévu pour septembre 2013, serait retardé d’un an, j’ai bien cru que je raterais mon objectif de publier au minimum trois titres par année, et ce, dès la première année suivant une première réussite!

Mais voilà que cet automne, un éditeur numérique, les Éditions Pandas m’a contactée à brûle-pourpoint pour me demander si je n’aurais pas un texte pour lui. Je lui ai répondu n’avoir pas le temps d’en écrire un nouveau, mais lui ai envoyé les deux qui traînaient dans mes tiroirs, soit mon conte de Noël, ainsi que Bedondaine et Bedondon.

Il a pris le premier!

Mieux encore, il a prévu de le publier pour ce Noël-ci, du moins pour la version française. Des versions espagnoles et anglaises devraient suivre éventuellement.

Je vous annonce donc que Le pays des tromignons, conte de Noël pour encourager les enfants à donner les jouets qu’ils n’utilisent plus, sortira bientôt sur un iPad près de chez vous!

Il sera très joli, illustré par Yves Dumont, et la version pour iPad sera même narrée et animée! Je vous invite à aimer la page des Éditions Pandas pour ne rien rater!

Le texte des deux premières pages pour vous mettre l’eau à la bouche? J’en profite pour mentionner que c’est un conte dont je suis particulièrement fière et qui mélange, comme vous le verrez, rimes classiques, prose rimée et prose tout court.

Le pays des Tromignons

Mathieu s’ennuie.

Une giboulée glaciale tombe du ciel et le confine à l’intérieur, prisonnier non coupable d’une météo déplorable.

En quête de distraction,

   il ouvre son placard,

      inspecte ses tiroirs,

         secoue son édredon.

Rien, rien, rien : il a joué à tout, cent fois.

 

Le garçon s’élance avec espoir vers le grand coffre, gouffre sans fond où il jette, à la fin de chaque journée, les jouets épars qu’il ne sait où ranger.

Il farfouille en surface dans le meuble de bois,

y trouve figurines,

   bricolages de papier,

      gadgets de magazines,

         pas de quoi s’exciter!

Il plonge en profondeur, les deux bras droit devant.

Bien décidé qu’une fois au fond, il résoudra sa quête, le garçon enthousiaste calcule mal son élan et bascule vers l’avant, le corps suivant la tête.

Label de qualité « Écrit, illustré, imprimé au Québec »

Je vous en avais glissé un mot lorsque j’ai parlé de mon implication au sein de l’AEQJ, mais voilà que le projet est officiellement mis en branle! Dans un objectif d’information du consommateur et de promotion des auteurs du Québec, nous proposons un logo que les Éditeurs pourront intégrer à leur maquette graphique pour informer les lecteurs qu’il s’agit d’un livre québécois.

Voici la présentation du projet. Cliquez dessus, allez la voir, puis revenez. Surtout,  n’hésitez pas à la partager, plus on en parlera, et plus les portes qui mènent à sa réalisation seront faciles à ouvrir.

Label de qualité livres Québec

Nous croyons que le marché actuel est mûr pour une telle initiative, et qu’elle serait profitable pour tous les partis. Un de nos partenaires, soit Illustration Québec, nous a déjà annoncé qu’ils étaient avec nous, j’attends cette semaine des nouvelles de l’UNEQ et de l’ANEL, sans lesquels il serait difficile d’aller de l’avant.

Si vous êtes membres d’une de ces associations, je vous invite à leur écrire pour montrer votre intérêt envers ce label.

Sous le charme de Billy Brouillard!

Billy BrouillardJe suis une dévoreuse de bandes dessinées, et bien que j’ai pris la décision consciente de lire plus de romans il y a quelques années, je continue toujours à me plonger dans cet univers de dessins et de bulles avec plaisir. Je vous ai parlé il y a quelques semaines de mon album poubelle de l’année, voici pour compenser mon album coup de cœur, histoire de ré-équilibrer les karmas!

Billy Brouillard

J’avais entendu parler de l’album, surtout parce que son auteur, Bianco, fait partie de Spirou, et que je suis une fidèle lectrice du magazine. Je m’attendais à quelque chose de touchant, et d’original. Je ne m’attendais pas à tant de bonheur. J’ai commencé par le troisième, soit le chant des sirènes, dans lequel Billy descend aux enfers pour sauver sa copine d’été, Prune, convaincu qu’elle est une sirène.

C’est un drôle d’objet, moitié livre, moitié encyclopédie de l’occulte. On y retrouve des citations de Brassens, des poèmes classiques et des historiettes gothiques insérées à travers le récit. Les illustrations sont à la fois simples et complexes, un peu comme du Sempé ou du Quentin Blake.

À la fin de la lecture, j’ai tenu le livre sur mon cœur, incapable de me sortir de cet univers. Certains livres semblent avoir été écrits pour nous, des livres « âme soeur » qui  nous font sentir que nous ne sommes pas seuls dans notre imaginaire. Ça avait été le cas avec The Magician l’année dernière, et ce fut le cas avec Billy Brouillard.

Il ne me manque plus que les Comptines Malfaisantes à lire, et vous pouvez être certains qu’elles se retrouveront sur ma liste de cadeaux de Noël!!

Une petite page pour vous donner un apperçu, tirée du poème dessinée « la princesse et la flaque d’eau », qui à lui seul vaut le détour du premier album, le Don de trouble vue.

 preview_page.php

 

Parce qu’une non-victoire n’est pas nécessairement une défaite

Il y a les tentatives de développement des affaires qui marchent, et qui font de beaux billets de conquête et de victoire, et puis il y a ceux qui tombent à l’eau, et dont on ne parle pas. J’avais envie de partager une non-victoire, cette fois-ci.

J’avais prévu, il y a six mois, que lorsque mon album avec Boomerang sortirait, je tenterais de lui trouver un éditeur anglophone. Il faut dire que trois doubles pages ont déjà été traduites, et que le concept est assez fort pour qu’il qualifie d’«exportable » selon les critères déjà établis par mon moi-même dans ce blogue.

Puis, Boomerang ont retardé l’album d’une année (loin!!!).

Il y a six semaines, sachant que j’aurais une opportunité d’hébergement  à NY, j’ai décidé de m’essayer quand même, sans l’apport de l’album final. J’ai pris des billets d’avion, puis ai fait une recherche d’agents en littérature jeunesse dans cette capitale du monde littéraire américain. Cinq courriels envoyés « à froid », trois autres via des contacts LinkedIn, à chaque fois terminant avec « je serai à New York telle date et aimerais vous rencontrer ». Un refus, puis silence radio complet.

J’appelle le tout une non-victoire, parce qu’il n’y a que statu quo. J’ai pris un risque, il n’a rien donné. C’est tout.

J’en prendrai d’autres.

En attendant, j’ai profité de ma visite dans la « grosse pomme » pour découvrir une des plus belles librairies jeunesse jamais érigées! Imaginez, ils avaient des premiers tirages des Winnie the Pooh, des copies signées de tous les grands noms possibles (Roald Dahl, Rowling, Moe Willem) et des illustrations originales à faire rêver tous les amateurs du genre! Mon coup de cœur : une peinture utilisée pour la couverture de The Silver Chair, un des meilleurs livres des Chroniques de Narnia. Dès que j’ai 10 000$ en trop (en trop!), j’y retourne pour l’acquérir!

Je suis aussi passée devant ce building…

 simon and shuster

… pour lui dire que ce n’était que partie remise!

Comment tuer une série

9782800157283Récemment, j’ai dû cacher le dernier tome d’une de mes séries de bandes dessinées préférées dans un tiroir, afin de m’assurer que mes enfants ne me demandent plus jamais de le lire.

La série : Petit poilu, un petit bijou de bande dessinée sans paroles.

L’album : le tome treize : le château de crotte de maille.

La trahison de l’auteur

Tout d’abord, il faut savoir que les douze premiers Petit Poilus suivent les aventures colorées d’un petit bonhomme qui s’aventure hors du foyer familial pour découvrir à chaque fois un monde merveilleux. C’est une des séries qui a le plus accroché mon garçon à la lecture, et je le recommande chaudement à gauche et à droite depuis des années! Sans paroles, la bande dessinée permet aux enfants de 3-5 ans de lire seuls en se racontant l’histoire. Les douze premiers tomes offrent des trésors d’aventure, d’amitié et de poésie. Le treizième n’offre que du caca!

Et je ne parle pas ici au figuré!

Voici quelques cases de l’album, puisqu’une image vaut mille mots.

 petit poilu caca

On devine facilement la suite: le contenu de la catapulte sera envoyé sur la tête du « vilain » pour le faire fuir.

Les lecteurs de longue date savent déjà que, à la base, je ne suis pas adepte d’utiliser l’humour anal pour accrocher les lecteurs. D’un autre côté,  j’accepte sa présence dans la littérature jeunesse, entre autres parce que c’est vrai que certains enfants peuvent y trouver son compte, et surtout parce qu’il n’y a pas de mauvais chemin vers la lecture.

Le problème, c’est que quand on instaure un ton dans une série, on ne peut en déroger de manière trop brutale sans trahir son auditoire. Petit Poilu qui passe de la poésie à la vulgarité, c’est un peu comme si Peyo avait donné, l’espace d’un album, une tronçonneuse à Gargamel pour quelques scènes de bain de sang bien senties! Ça ne veut pas dire que les scènes sanglantes sont mauvaises en générales, par exemple, elles sont tout à fait convenables (et même plutôt agréables) lorsque lues dans un Clown vengeur.

Une série établie des attentes entre le lecteur et l’auteur. Si l’auteur a envie de se défouler dans une tout autre direction, il doit le faire dans une autre œuvre! Par exemple, lorsque Zep, l’auteur de Titeuf, a eu envie de faire une BD plus sérieuse, il l’a fait dans un album qui n’a rien à voir avec son héros habituel.

 Zep

Le pire, c’est que le format, lui, peut changer sans que ça ne soit une trahison. Prenez par exemple Léon, qui se décline en albums de toute sorte, tout en restant toujours aussi rigolo.

Même moi, avec le tome 5 de Victor, je change la formule le temps d’un recueil de nouvelles. Mais là encore, le ton, lui sera respecté.

Bref, liberté dans la forme, continuité dans le ton.

 

Quand le « selfie »* remplace la dédicace, ou le futur des salons du livre

Cette semaine, mon « chasseur de tendance » de chum a laissé sa boule de cristal à la maison, et j’en ai abusé allègrement pour faire de la prédiction!

En fait, la prédiction est venue surtout de la conjecture de deux situations. Premièrement, une journée à regarder les fans d’entre 16 et 24 ans interagir avec Bob le chef il y a une semaine. Deuxièmement, la lecture d’un contrat pour un projet 100% numérique (je vous en reparle une fois que c’est signé!).

103451_D0635 copy

Le contrat parlait de promotion dans les salons. Et la question de ce que j’y ferais, surtout, m’est venue à l’esprit. Évidemment, je ne signerais pas des tablettes numériques avec un gros sharpie noir!  C’est alors que j’ai repensé au comportement des 16-24 au Salon du livre de Baie-Comeau.

Ils ne venaient pas pour une dédicace, mais bien pour se prendre en photo avec le chef. Cette photo se trouverait ensuite sur instagram, qui remplace Facebook pour plusieurs jeunes de cet âge.

Je prédis donc que, d’ici une dizaine d’années, les livres numériques posséderont une fonctionnalité permettant de téléverser une photo prise avec l’auteur et de l’insérer dans le livre. Nous donc dans les salons pour signer des livres, oui (les deux formats cohabiteront, du moins encore pour longtemps), mais également pour nous faire prendre en photo avec les lecteurs. Les auteurs plus connus auront un photographe officiel qui tiendra la caméra pendant que le lecteur prend la pause, alors que les autres la prendront simplement à bout de bras, « selfie style »!

J’y vois même un gros avantage marketing, puisqu’insérer la photo dans le livre sera une belle opportunité de partage via médias sociaux, et que la page vide « insérez ici une photo de vous avec l’auteur » incitera les lecteurs à venir nous rencontrer dans les salons!

C’est-y pas beau, la technologie?

En attendant, je serai en dédicace traditionnelle au salon du livre de l’Estrie samedi après-midi prochain, de 15h30 à 18h30, avec une animation sur scène à 16h30! Amenez vos caméras!

*Photo de soi-même, prise à bout de bras.

Baie-Comeau en Vrac

Baie-ComeauLa semaine dernière, j’étais invitée par les Antichambres du livre de Baie-Comeau pour deux journées d’animations scolaires et une journée de mini-salon. C’est la deuxième fois que je vais à un de ces événements plus locaux en régions, et, à chaque fois, nous sommes accueillis à bras ouvert par une équipe aussi dynamique que sympathique.

Quelques  moments et réflexions issus de ces trois jours

  • – À cause d’un petit problème de communication, je me suis retrouvée à faire des animations avec des maternelles et des premières années, en plus de mes classes habituelles. Si la chose m’a bien stressée au départ, j’étais assez satisfaite des résultats. Changer la « cassette », parfois, ça fait du bien!

  • – De larges roches plates sur le bord du fleuve, les cheveux fouettés par le vent, il y a des places pires pour prendre les premières notes sur le deuxième cycle de Victor Cordi!

  • – Tous les restaurants de déjeuner devraient offrir l’option d’assiette de fruits avec des la sauce au chocolat.

  • – Un des hauts points de ces salons en région est toujours qu’on partage l’expérience avec d’autres auteurs! Pour les remercier de tous ces beaux moments d’échange et de fous rires, je leur fais ici une petite pub :
  • – Pour les grands ados qui partent en appartement, les livres de Bob le Chef sont des incontournables!

  • – Pour les adultes qui aiment les polars, les ados qui aiment la science-fiction, et les enfants qui n’aiment pas les mascottes, je recommande chaudement les livres d’André Marois.

  • – Pour les enfants qui s’attaquent aux romans mais aiment bien qu’ils soient accompagnés d’images colorées, les livres de Valérie Perreault et leur humour sont tout indiqués!

  • – Les animations en salon du livre sont trois fois plus stressantes que celles en classe.

  • – La meilleure question qu’on m’a posée : Durant la période de questions, un tout-petit m’a demandé si j’avais inventé l’alphabet! Comme j’aurais aimé pouvoir dire « oui »! Imaginez comment ce serait bien sur un CV!

  • – La pire question revient à la même classe de maternelle! En fait, à cet âge, le principe de « période de questions » n’est pas toujours clair. Une petite fille a levé la main, et lorsque je lui ai donné la parole, elle m’a dit fièrement : « Regarde, je sais faire ça! », puis a entrepris de faire le pont comme une gymnaste sur le plancher de la classe. Euh… et je réponds quoi, moi?

  • – Rien de mieux que de lire à haute voix un texte encore non-publié à une trentaine d’individus de son public-cible pour en voir toutes les erreurs…