Dans ma dernière direction littéraire de Victor Cordi, ma directrice m’a mis la petite note suivante :
J’étais contente qu’elle le remarque, parce que cette féminisation n’était pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un effort conscient de ma part. Un effort généré par le test Bechdel.
Inventé par une auteure de bande dessinée, le test demande à un livre, film, ou série télé de répondre aux critères suivants:
- l’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom) ;
- elles parlent ensemble ;
- elles parlent d’autre chose que d’un personnage masculin.
J’ai pris conscience que ce test s’adressait à moi, comme créatrice de contenu, alors que je terminais d’écrire le premier cycle de Victor Cordi. J’ai réalisé avec grande honte que ces quatre premiers tomes ne passaient pas. J’avais pris le pli de mes propres lectures*, en donnant un genre masculin, par défaut, à la plupart des personnages. Surtout si ce sont des guerriers, des meneurs, des décideurs. Il y avait bien Lenta-Oh comme personnage féminin très important, mais noyée dans une population d’hommes, elle ne suffit pas à répondre aux trois critères.
Pour le deuxième cycle de Victor, j’ai donc fait attention! Lorsque j’ai monté un conseil de guerre pour la résistance, j’y ai mis un nombre égal de femmes et d’hommes. Lorsque je parle de sentinelles et de soldats, je varie les genres.
J’essaie de tuer ce réflexe qui met un « il » devant chaque nouvelle rencontre. J’espère qu’un jour ça me deviendra seconde nature, ou sinon, que ça le deviendra au moins pour mes lecteurs, lorsqu’ils auront à leur tour l’âge de créer du contenu!
C’est mon petit geste à moi pour la cause féministe.
* Les œuvres de « fantasy » classique (Lord of the ring!) passent rarement le test, alors que des séries plus modernes dans le même genre (A game of throne!) le passent haut la main.