Tous les articles par Annie Bacon

Une plaque pour Camp de Jour!

Une des choses que j’aime dans mon métier, c’est qu’il y a toujours cette possibilité qu’un courriel rentre avec de belles surprises!

L’arbre de vie du Jardin botanique

D’abord un peu de mise en contexte : dans mon roman Camp de jour, il y a un « arbre de vie » dans chaque ville, qui rend la magie possible sur le territoire. J’ai repéré celui de Montréal au Jardin botanique, et trouvé celui de Westmount sur Internet. J’en voulais un troisième autour duquel aurait lieu le combat final de mon histoire et j’ai choisi la ville de Montréal-Est, qui n’a jamais fusionné. Comme je ne connais pas bien ce bout de l’île, j’ai envoyé un courriel à la mairie de Montréal-Est pour demander leur aide. Ils ont été fantastiques et m’ont proposé un Tilleul d’Amérique installé juste en face de l’école Saint-Octave.

J’ai écrit ma scène de combat et publié le roman.

Ce qui m’amène au courriel de belle surprise mentionné au début du billet!
Plusieurs mois plus tard, mon contact à la Mairie de Montréa-Est m’écrit à nouveau pour m’apprendre que la ville désire installer une plaque pour identifier l’arbre de vie de leur ville! Le projet s’est organisé avec l’aide du service des communications et de la bibliothèque de la ville. La date est fixée : le 14 novembre, j’irai à la rencontre des élèves de l’école Saint-Octave, et nous assisterons tous à la pose de la plaque!
La ville est présente dans mon livre… et désormais, mon livre habitera un petit peu la ville lui aussi!

Je trouve ça extraordinaire!

J’adore mon métier!

Résister!

Cette semaine a lieu le Salon du livre de l’Estrie, sous le thème « Résister ». Comme j’y suis l’auteur jeunesse à l’honneur jeudi (mais juste jeudi, il ne faut pas exagérer!), j’ai dû me poser la question : quelles sont mes zones de résistances personnelles?

1- Résister contre la censure
Alors que nos voisins du sud interdisent les livres qui touchent des sujets qui ne plaisent pas à leur président, il est d’autant plus important de porter l’étendard de l’ouverture d’esprit! Le jour même ou notre propre premier ministre annonçait que le gouvernement n’utiliserait pas le pronom « iel » dans ses communications, je sortais le livre Continent-Stratus, qui l’utiliser pour désigner un de ses personnages importants, soit le maître des nuages (ou « Lo maîtrem des nuages » pour les initiés). Je ne suis pas peu fière de ce timing pourtant tout à fait involontaire!

2- Résister contre la morosité et le cynisme
À partir du moment où la littérature jeunesse s’est échappée des cadres pédagogiques et religieux, elle s’est permise de pousser les limites. Des livres de plus en plus sombres, des héros de plus en plus rebelles sont apparus. J’ai décidé d’opposer à cette tendance des livres lumineux, remplis d’espoirs. Un critique français a déjà qualifié le résultat de « neuneu ». Je m’en fiche, c’est ma marque à moi : j’écris des livres gentils et préfère l’émerveillement à la peur.

3- Résister contre la simplification littéraire
On reproche souvent à mes livres leur niveau de langage trop élevé pour le public cible. J’ose le vocabulaire soutenu, les phrases inversées, et parfois même, Ô infamie, le passé simple. Certains passeurs (et éditeurs!) craignent que les lecteurs ne s’y retrouvent pas. Ils ont raison : mes livres ne sont pas pour tous. J’ai choisi consciemment d’écrire ce que l’on appelle dans le milieu des « livres défis », qui perdent certains lecteurs en chemin, mais font avancer ceux qui persistent.

Heureusement, chaque auteur choisit ses propres zones de résistance. C’est ce qui crée la fameuse « bibliodiversité » qui permet à chaque lecteur de trouver le livre qui lui convient. Si tous les auteurs résistaient de la même manière, le milieu littéraire serait bien pauvre!

 

Ma nouvelle obsession : la litRPG

Dans le milieu du livre, on sait que la « romantasy », soit les livres de romance situés dans des mondes fantastiques, sont une des grandes tendances du moment. Dans la dernière année, deux de mes obsessions littéraires tombent dans une tout autre catégorie : la litRPG, aussi appelé gamelit ou progression fantasy.

En gros, c’est quoi?
La litRPG fait partie de la grande famille des genres de l’imaginaire et utilise les mécaniques de jeux vidéo, tels des menus ou des statistiques, comme si le héros était dans un jeu de rôle. Il peut recevoir des notifications, consulter ses statistiques, monter de niveau et acquérir des habiletés spéciales, comme un personnage de jeu.

Obsession numéro 1 : Dungeon Crawler Carl
C’est vraiment mon obsession du moment. La série compte 8 tomes énormes pour le moment (dont 3 traduits en français), et j’en suis au 5e depuis le mois de juillet! Des extra-terrestres prennent possession de la terre en offrant aux terriens la possibilité d’en reprendre possession à condition de réussir à rejoindre le 18e niveau d’un énorme donjon souterrain qui fait également office d’émission de téléréalité intergalactique. Le héros se retrouve au premier étage du donjon, nu pied, en caleçon, accompagné du chat de son ex. C’est drôle, enlevant, original… et très addictif. Probablement très efficace pour faire lire les garçons de 15 ans et plus.

 

Exemple numéro 2 : The greatest estate developer
Roman à la base, mais que j’ai personnellement découvert le tout en format BD sur Webtoon. La prémisse est que le héros se réveille dans le corps d’un personnage d’une série de livres qu’il a déjà lue, mais les codes utilisés n’en sont pas moins ceux des jeux vidéo. Ingénieur de formation, il fait sa place dans ce monde imaginaire en améliorant les conditions de vie des habitants à grand coup d’invention vaguement technologique. Il gagne des points de magie et des habilités spéciales à chaque réussite. Encore ici, l’humour est omniprésent et les rebondissements se succèdent à un rythme fou.

À ma connaissance, il n’y a pas encore de grosse série jeunesse qui utilise ces principes, mais si vous voulez mon avis, lorsqu’il y en aura une, elle fera beaucoup de bruit!!!

 

Continent-Stratus partie 16 : la publication

Point final de toute cette aventure : le livre arrive sur les tablettes des librairies. C’est toujours un peu étrange, cette étape, parce qu’on l’attend pendant des mois, et que la journée même, en fait, il ne se passe pas grand-chose.

Pour notre premier livre, on est surpris d’à quel point c’est un non-événement, comme si on s’attendait à des trompettes et une parade dans la rue.

Mais non, le livre sort, on en fait une publication sur les médias sociaux, et la vie continue. Avec un peu de chance, dans les semaines qui suivront, quelques critiques en parleront. Avec encore plus de chance, ces critiques seront positives.

Pendant toute l’année qui suit, on nous demandera comment va notre livre, et on n’en aura aucune idée. Ce n’est qu’un an plus tard que nous le saurons, avec la réception des relevés de vente et des droits d’auteurs, notre paie, qui est de 10% du prix du livre pour chaque exemplaire vendu.

Ainsi se termine ma longue série de billets sur les différentes étapes d’un livre. Évidemment, le travail n’est pas terminé pour l’auteur, il fera de la promotion, des séances de signatures, peut-être des animations scolaires…

… surtout, il travaillera sur un autre livre en retournant à l’étape 1.

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PUBLICATION Continent-Stratus : un orage au cœur

Parfois, on passe un an complet sans rien publier… parfois, on sort deux livres en deux semaines! C’est comme ça!

Continent-Stratus : Un orage au cœur est un roman pour les 8 ans et plus, joliment illustré par Sylvain Cabot. Il raconte les aventures de Philou, un garçon joueur et impulsif, qui fait une fugue et découvre un monde dans les nuages.

C’est un livre poétique et hautement imaginatif, qui parle de colère, de ses conséquences et de son utilité.

C’est aussi une aventure ravissante, dans laquelle on croise toutes sortes de personnages et de créatures pittoresques. Le genre de livre que l’ont lit et relit caché sous la couverture avec une lampe de poche, ou qu’on se fait raconter à voix haute en grand moment de complicité familial.

En voici quelques aperçus :

Continent Stratus arrivera sur les tablettes mercredi de cette semaine!

PUBLICATION : Petite Pétronille!

Après 6 romans, le premier album de Pétronille arrive cette semaine en librairie!

Qu’est-ce qu’il raconte?
Je suis partie d’une anecdote de la petite enfance de Pétronille, alors qu’elle était encore une sorcinette à la Jardinerie. J’avais déjà mentionné, dans un des romans, que Pétronille avait pris l’habitude de s’habiller de couleurs claires parce que ses sœurs de pousse prenaient tous les habits foncés avant elle. L’album raconte cette anecdote  en détail: une histoire sur l’acceptation de ses propres différences autant que de celles des autres.

Il a l’air de quoi?
Boum a choisi une palette tout en douceur pour des illustrations à la fois classiques et tout à fait actuelles, dont voici un aperçu!

Pourquoi un album?
À la base, c’était une demande de libraire, mais plus on y réfléchissait, plus ça avait du sens. Pour les fans, c’est une gâterie qui permet d’approfondir l’univers. Pour les nouveau lecteurs, L’album sert de porte d’entrée en présentant Pétronille aux jeunes lecteurs. Le roman intermédiaire est un créneau envahi par les adaptations de licences connues (romans des Petshops, de Disney, de Minecraft, etc.) parce qu’il est plus facile de convaincre un enfant de tenter sa chance avec un roman dont il connait l’univers. L’album et la série Pétronille vient désormais répondre à ce besoin sans passer par l’adaptation de jouets, de films ou de jeux vidéo.  Une amie familière, mais littéraire!

Est-ce qu’il y aura d’autres romans?
Absolument! J’ai envoyé, pas plus tard que la semaine dernière, un premier jet du tome 7 des romans Pétronille Inc. Il s’intitule Larme de yéti non-salée, et sortira dans un an, à l’automne 2026. La possibilité d’un huitième tome dépendra du nombre de lecteurs qui nous suivent jusqu’à cette septième aventure…  alors, si vous en voulez plus, parlez-en autour de vous!

50 000 copies!

Les relevés de ventes se suivent et se ressemblent, d’un éditeur à l’autre, et d’une année à l’autre. Cette année, sur ceux de Bayard, il y avait des colonnes « Ventes à ce jour ».
Par curiosité, j’ai compilé les ventes des trois tomes de Chroniques… et je suis tombée en bas de ma chaise!

Plus de 50 000 copies vendues, tous tomes et formats confondus.Ça fait beaucoup de livres!!! Surtout dans un marché pour lequel un livre est considéré un « best-seller » quelque part entre 3 000 et 5 000.

Pour les curieux de statistiques, c’est distribué ainsi (arrondi) :

  •  89 % en livres papier
  • 10 % en format numérique
  • 1 % en livre audio.

Ça me donne envie de fêter un peu en rêvant de l’équivalent littéraire d’un « disque d’or » avec une plaque et tout!

Surtout, ça me donne envie de remercier tous les lecteurs et passeurs qui ont rendu ce succès possible !

Merci à vous tous, c’est grâce à vous si je réussi à vivre de l’écriture!

Secrets et bêtisier du glossaire de Pétronille

Puisque j’ai offert, la semaine dernière, une compilation de tous les mots présents au glossaire de Pétronille Inc., j’ai pensé cette semaine entrer un peu plus en profondeur dans le sujet !

D’abord, ce qu’il faut savoir est que je ne choisis pas les mots d’avance, et que je ne les insère pas volontairement et sciemment dans le texte. J’écris mon premier jet d »histoire, sans me soucier du niveau de langage. Ensuite, j’identifie deux mots un peu plus recherchés qui sont déjà dans chaque chapitre. S’il y a trop de candidats possible, je remplace certains mots en les remplaçant par un synonyme plus simple pour ne pas nuire à la compréhension de l’histoire.

Toutes les définitions sont de mon cru. Considérant que les Pétronille inc. sont publiées par le même Éditeur que le logiciel Antidote, je pourrais sans doute prendre directement leurs définitions officielles, mais j’avoue préférer inventer les miennes.

Tout rassembler dans un seul document m’a permis d’identifier quelques erreurs, que voici :

  • Dans le deuxième tome, le glossaire comporte à peine une douzaine de mots, comme si j’avais oublié en cours de route que ça faisait partie du concept!
  • Certains mots se répètent! Consœurs, Dépité, Mentor et Émerger se retrouvent chacun dans deux différents tomes de la série, pas nécessairement avec la même définition!
  • Il y a de erreurs dans l’ordre alphabétique! Dans un des tomes, on retrouve Agglutiner avant Abime, dans un autre, Étreindre se retrouve devant Étouffé! Oups!

C’est pour éviter la deuxième erreur que j’ai créé le document Le dictionnaire de Séraphine… l’idée de vous le partager est venu après!

Le dictionnaire de Séraphine

Séraphine est un personnage de la série Pétronille Inc. Dans chaque tome, elle offre un « Glossaire des mots curieux » qui permettent aux lecteurs de trouver la définition des mots un peu plus soutenus utilisés dans le livre.

Comme Agglutiner, Corniche, Hirsute, Octogénaire

Pour éviter la répétition des termes du glossaire dans l’écriture du tome 7, j’ai rassemblé les mots et leur définition dans un seul document… et ce document, je vous l’offre! Une sorte de cadeau de rentrée pour remercier tous les professeurs qui font découvrir ma petite sorcière à leurs élèves.

 Cliquez ici pour télécharger
LE DICTIONNAIRE DE SÉRAPHINE (format Word)

Le dictionnaire est constitué de 150 mots considérés soutenus pour les jeunes du deuxième cycle, accompagnés de leur définition. Je vous l’offre en format Word pour que vous puissiez vous l’approprier : ajouter, retirer, modifier… c’est un document de travail!

Quelques idées d’utilisation en classe :

  • En faire des mots « bonus » non obligatoires qui s’ajoutent aux mots de vocabulaire de la semaine.
  • Proposer trois définitions pour un même mot et faire voter laquelle est la bonne. Possibilité d’une récompense (ajouter une minute de lecture de plus par définition réussie?) si la classe a bien choisi.
  • Choisir une quinzaine de mots et demander aux élèves lesquels ils connaissent… puis compiler les statistiques pour une conversation sur les différents niveaux de rareté des mots.
  • Distribuer trois mots et leur définition à chaque élève et proposer un début d’histoire collective. En levant la main, les élèves doivent continuer l’histoire en utilisant correctement un des mots qu’ils ont reçus.

N’hésitez pas à m’envoyer vos idées d’activités, je les ajouterai à cette liste avec le nom de son idéateur!

Bonne rentrée tout le monde!

Continent-Stratus partie 15 : LES couvertures

Oui, au pluriel, parce que dans le monde de l’édition, on compte les couvertures au nombre de quatre, numérotée et accompagnées de la lettre « C »

C1 : la couverture telle qu’on l’appelle de manière générale, qui comporte une grosse illustration, le titre, le nom du ou des auteurs et le logo de la maison d’édition
C2 : l’endos de la couverture, bien souvent juste du carton blanc, sauf en album, où il lui arrive d’être illustrée.
C3 : même chose, mais à la fin du livre!
C4 : Endos du livre, aussi appelé « quatrième de couverture » et qui comprend un résumé, le code-barre, le nombre ISBN, souvent le prix, parfois des logos du type « imprimé au Canada ».

Ces quatre pages se retrouveront dans un seul fichier, séparé du fichier du montage dont nous avons parlé la dernière fois, et comprenant également le dos ou l’épine du livre. Pourquoi? Parce que cette grande double page à plier et à coller sera imprimée en couleur sur du carton, alors que l’intérieur sera plutôt imprimé en noir et blanc (la plupart du temps) sur du papier.


Pour le résumé de la C4, l’éditeur fera un premier jet de résumé que l’auteur pourra commenter, retravailler, et retourner. Il arrive aussi que l’auteur fasse le premier jet et que ça soit l’éditeur qui commente. Bref, c’est un travail d’équipe entre les deux.
La véritable surprise est que l’auteur n’a pas beaucoup de contrôle sur la couverture. On peut partager notre vision, suggérer des illustrations, donner des noms d’illustrateurs… mais ce sont véritablement l’éditeur et le directeur artistique (quand il y en a) qui dirigeront le travail de l’illustrateur et du graphiste. Lorsque l’auteur reçoit le résultat, il peut passer ses commentaires s’il le désire, mais l’éditeur n’a aucune obligation de modifier la couverture pour plaire à l’auteur. La couverture est un produit marketing, c’est au lecteur qu’elle doit plaire.

L’édition: