Archives de catégorie : Lectures

Le roi de mon été : Michael Escoffier!

Avec sept soirs d’heure du conte à faire cet été, je suis en constante recherche de nouveaux albums à raconter, et cet été, dès que j’ai un coup de cœur et que je regarde le nom de son auteur, c’est toujours le même qui apparait : Michael Escoffier!

En fait, c’est tellement vrai qu’en allant regarder son site web, j’ai réalisé que plusieurs de mes coups de cœur des dernières années sont de lui aussi! Chacun de ses albums a un concept fort et original, un humour plutôt mordant, et une fin « punchée » comme je les aime! Je m’incline et me prosterne, c’est vraiment le roi de l’album!

Quelques titres que j’apprécie particulièrement :

escoffier

  1. La Croccinelle : Je vous en ai déjà parlé au début de l’été, mais je ne peux m’empêcher de le remettre ici tant il le mérite!
  1. Gros Dodo : Un album qui m’a fait rire tout haut à ma première lecture, chose rarissime!
  1. L’enfant parfait : Une des meilleures fins d’album jamais écrites! Tout parent devrait le lire, avec ou sans enfant!
  1. 20 bonnes raisons de se brosser les dents : Je n’ai pas lu les autres de la série, mais sa suite logique d’événements, du type « effet papillon », est aussi tordue que tordante!

J’ai aussi lu La déclaration, La tarte aux fées, Sans le A, Plus gros que le ventre, Les deux petits monstres,et Ce n’est pas l’histoire, et ils sont TOUS bons!

Bref, dorénavant, lorsque j’entre dans une nouvelle bibliothèque, je commence par la section album, aux lettres ESC!

 

Heure du conte et Croccinelle!  

ScreenHunter_01 Jun. 30 07.39Il fait chaud! Les enfants sont en vacances, c’est officiel : c’est l’été! Et avec le retour de cette saison, vient le retour… de l’heure du conte au Parc Baldwin!

C’est déjà ma quatrième année! Dire que, à l’origine, je m’étais proposée parce que j’allais sortir un album chez Courte Échelle! L’album n’est jamais sorti, mais l’activité d’été est restée! Ah, les chemins que prennent nos vies, parfois!

Pour les nouveaux venus, voici en gros en quoi consiste cette heure du conte qui n’en est pas une (puisqu’elle ne dure que 30 minutes). Tout d’abord, le lieu : la buvette du Parc Baldwin, situé tout à l’Est du Plateau Mont-Royal juste un peu au sud de la rue Mont-Royal. On y trouve des tables, des chaises, des hamacs, des gros coussins bines, de la limonade, des brochettes de fruits et autres choses à grignoter! Il y a parfois des groupes de musiques, et, 4 soirs par semaine (du mardi au vendredi) de la lecture de conte, de 19h à 19h30.

Voici les dates où c’est moi qui fait la lecture :

  • jeudi 5 juillet
  • jeudi 12 juillet
  • jeudi 19 juillet
  • mercredi 25 juillet
  • jeudi 16 août
  • mardi 21 août
  • jeudi 23 août

Et pour vous en donner un avant-goût, voici mon gros, gros coup de cœur du moment côté album, j’ai nommé : LA CROCCINELLE! (Michaël Escoffier et Mathieu Maudet)

9782352411635_large« Elle court, elle court, la Croccinelle,
La croccinelle aux grandes dents.
Elle trouve une fraise la Croccinelle,
Elle trouve une fraise et croque dedans! »

On y trouve tout ce que j’aime dans un album :

  • Juste la bonne quantité de texte par page pour une lecture à haute voix facile.
  • Des phrases rythmées qui sonnent comme une comptine à l’oreille.
  • Une certaine répétition qui donne des repaires aux tout petits et les surprend lorsque la répétition change.
  • De l’information non-dite, qui permet aux plus perspicaces une compréhension plus poussée de l’histoire.
  • Une fin surprenante, pas nécessairement gentille-gentille!

Très hâte de le raconter aux jeunes du parc! Ça commence jeudi!

Changer de bibliothèque…

20180424_130802
Magnifique Bibliothèque de Maisonneuve

Est-ce que vous seriez véritablement surpris d’apprendre que, depuis près de 25 ans, ma bibliothèque principale est celle du Plateau Mont-Royal. Le problème avec une telle fidélité, c’est qu’on finit par avoir un peu fait le tour des collections. D’ailleurs, systématiquement, le premier endroit que je regarde, à mon arrivée, est l’étagère des nouveautés!

Dans la dernière année, j’ai fait beaucoup d’animations en bibliothèques, un peu partout. Chaque fois, j’ai les yeux qui s’égarent sur les étagères! Que de découvertes! Changer de bibliothèque, c’est comme aller chez un ami pour la première fois lorsqu’on est jeunes, et ouvrir son armoire de jouets!

Avec le nombre de livres qui paraissent chaque année, aucune bibliothèque ne peut les posséder tous, mais lorsqu’on met dans le panier toutes les bibliothèques de l’énorme réseau de Montréal, on a soudain accès à l’équivalent de la bibliothèque d’Alexandrie!

20180501_100623
Je suis une piètre photographe!

Et comme toutes les bibliothèques de Montréal sont reliées les unes aux autres, j’ai pris la nouvelle habitude, lorsque je fais une animation à l’intérieur de ce grand réseau, d’amener les livres de bibliothèque que toute la famille avons terminé, et les changer pour d’autres pendant que j’attends le groupe scolaire qui est venu me voir! Utile + agréable, officiellement liés!

On découvre ainsi des merveilles! Mon garçon s’attaque aux livres de défis Scratch, ma grande varie ses sélections de mangas, ma plus jeune déchiffre les mini-livres de chez Fonfon et mon mari “binge-read” des Théodore Poussin. De mon côté, j’ai mis la main sur de nouveaux albums pour l’heure du conte (Le loup le canard et la souris, Adrien ne fait rien, C’est un livre) et sur le dernier Flore Vesco!

Bref, je suis désormais une usagère infidèle, et tout le monde est ravi!

 

Les shadoks et mon amour des ovnis!

Comme auteur jeunesse, je suis bien placée pour savoir que les lectures de notre enfance forment l’adulte que nous deviendrons. Je vous parle aujourd’hui d’un univers qui m’a fortement influencé : Les Shadoks, de Jacques Rouxel.

Pour les Français, les Shadoks, c’est surtout une série de vignettes animées à la télévision. Elles sont d’ailleurs, évidemment, toutes disponibles sur Youtube, pour les curieux.

Couv_29242Mais pour moi, c’était un livre sous-titré Pompes à rebours, emprunté maintes fois à la bibliothèque de Sainte-Julie à l’époque, et sur lequel j’ai récemment remis la main (merci Amazon!). Comment vous résumer ce livre, si ce n’est que par quelques adjectifs : déjanté, bizarre, original, bref, un véritable ovni! Sous forme de faux documentaire, on y découvre un drôle de peuple à la fois imbécile et teigneux, qui vit sur une planète non loin de la terre. Le livre nous dévoile leur mode de vie ainsi que celui de leurs voisins, les Gibis. Le tout en glorieuses couleurs psychédéliques des années soixante-dix! Quelques vignettes pour vous en donner une meilleure idée :

 20180224_080249

20180224_075732

20180224_075826

20180224_075953

Les seules choses que j’ai vues qui pourraient s’y apparenter serait la série de comics américain Beanworld de Larry Marder, ou encore Les Mous de Delphine Durand. De gros coups de cœur dans les deux cas.

J’ai parfois droit à l’adjectif « déjanté » pour parler de mon imaginaire, mais devant Jacques Rouxel, je ne suis qu’un piètre amateur!

Trouvailles et trésors à Québec

Durant les vacances de Noël, nous sommes allés faire un petit tour à Québec en famille. Je voulais vous partager quelques-unes de mes trouvailles!

20180104_172101Un bijou de bibliothèque

La bibliothèque Claire-Martina été construite dans une ancienne église, un peu comme la bibliothèque Mordecai Richler dans le Mile-End où je suis allée faire une animation il y a quelques années, où celle de Memphrémagog, où ma mère m’a déjà amenée avec les enfants. Le résultat est toujours splendide! Après tout, les églises sont des lieux de silence, de recueillement, de beauté. Trois adjectifs qui se marient très bien avec la lecture!

Deux trésors dans une librairie

51TlbhwY4aL._SX320_BO1,204,203,200_Pèlerinage obligé, puisque mon Mari y a travaillé durant de nombreuses années, nous sommes passés faire un tour chez Première Issue, une librairie spécialisée dans la bande dessinée américaine. J’y ai trouvé un recueil des comics #1 à 13 de ma « série préférée que je n’ai pas lu » : The books of Magic. Quand j’ai commencé à lire des comics américains, la série était terminée, et je n’avais pas le budget pour acheter les reliures, plus dispendieuses. Une fois que j’en ai eu les moyens, les reliures n’étaient plus trouvables! C’est donc une nouvelle édition qui vient de sortir, et qui m’a remplie de bonheur! Une brève description : un adolescent à lunettes découvre qu’il est en fait un sorcier. Vous trouvez ça familier? C’est mieux si je vous dis qu’il un hibou pour animal familier? Non? Je sais, la coïncidence est grande, mais il précède le fameux Harry Potter de 4 ans. C’est beaucoup plus étrange, aussi. Après tout,  le héros sort du cerveau de Neil Gaiman, auteur du Sandman et de Coraline.

20180104_185848Deuxième trésor? Une mini-exposition surprise! Sur un des murs de l’escalier de la librairie se trouve une série de toiles faites par PisHier, illustrateur jeunesse bien connu! Il y fait d’heureux mélanges de culture pop, comme par exemple Bobba Fette qui capture Charlie.ou Dr Strange qui pose devant le T.A.R.D.I.S. de Dr Who!

P.S. Désolée pour la piètre qualité de l’image, allez plutôt voir les originaux ici!!

La narration de l’art moderne

20180105_125853La température glaciale ne portant pas trop aux sports d’hiver, nous avons également visité le musée d’art contemporain, plus précisément l’exposition permanente d’art contemporain De Ferron à GBL. Ce qui est bien avec l’art contemporain, c’est qu’il y a tant de styles que tout le monde finit par y trouver son compte! Mon coup de cœur personnel était pour cette œuvre, intitulée The Scar Project (le projet cicatrice), de Nadia Myre, et dont chaque morceau était inspiré d’un témoignage de grande douleur, psychologique ou physique, raconté à l’artiste. J’ai passé de longues minutes devant cette mosaïque de toiles, à essayer de faire le chemin inverse : m’imaginer l’histoire qui a inspiré chaque parcelle.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de passer chez Pantoute, pourtant une de mes librairies préférées. J’aurais pu en profiter pour leur demander d’ouvrir une succursale à Montréal…? Non? Allez!! Il y a plein de locaux libres dans le Plateau Est…

Retour sur ma résolution littéraire de 2017

Afin de varier mes horizons littéraires, je prenais en janvier dernier la résolution de lire, en alternance, des romans anglophones, francophones, et québécois. Sans avoir réussi la parité parfaite, je suis tout de même satisfaite du résultat :

  • 12 romans québécois
  • 14 romans français
  • 17 romans anglophones
  • 1 roman islandais traduit en français

Pour un total de 44 romans, que voici :

Tiré de ma liste Goodreads!
Tiré de ma liste Goodreads!

Parlons d’abord de littérature générale :

La quête pour mon auteur québécois ne s’est pas résolue, mais je suis tout de même tombée sur deux coups de cœur, soit Maître Glockenspiel de Philippe Meilleur, dont je vous ai déjà parlé ici, ainsi que Griffintown de Marie-Hélène Poitras, un western dans le Montréal moderne à la fois original, divertissant, et fichtrement bien écrit, un tour du chapeau rarissime!

Du côté français, la tentative de roman adulte de Thimothée de Fombelle, mon préféré lorsqu’il écrit du jeunesse, m’a laissée de glace. J’ai bien aimé découvrir Jean-Marie Blas de Roblès et Erik Orsenna, mais mon coup de cœur officiel va à Jean Teulé et son Magasin des suicides, pour son univers gothique attachant et pour sa fin couillonnée qui nous laisse sans voix!

Mes lectures anglophones entrent un peu plus dans la catégorie des « page-turners »! J’ai continué mes séries entamées (Dark Tower, Sin du Jour, et n’importe quoi qu’écrit Robin Hobb), et en ai découvert une nouvelle, soit The Chronicles of St-Mary’s, dans laquelle une héroïne merveilleusement imparfaite organise des missions dans le temps (Merci Fanny!). Je dirais que mon coup de cœur de ce côté irait à The library at Mount char de Scott Hawkins qui, bien qu’un peu glauque par moment, m’a tenu en haleine jusqu’au bout. Je le recommande particulièrement à ceux qui m’ont poussé à lire The Dark Tower (Gen, P-A, ça serait vous deux!).

Au niveau de la littérature jeunesse…

J’ai aimé Pax et Wonder, comme tout le monde, mais n’ai pas été convaincue par A Wrinkle in Time. Le film sera peut-être mieux! Rooftoppers de Katherine Rundell était une belle découverte (Merci Sophielit!), et ce retour me rappelle que je devrais investiguer ses autres titres. Mais la plus belle réussite reste Songe à la douceur, qui est bien plus qu’un simple bon roman, c’est un tour de force! Rien de moins!

 

Je continuerai probablement avec cette résolution, mais sa retombée parfaite l’a rendue moins nécessaire. Je réalise que j’ai désormais, dans ma pile à lire, des livres des trois origines, sans distinction!

Et de votre côté, des découvertes extraordinaires que je devrais lire en 2018?

Des coups de cœur pour vos dessous de sapin

 Voilà, décembre est arrivé, et entre mes contrats de pige pour le Père-Noël et mes enfants qui hurlent pour ouvrir le calendrier de l’avent dès le réveil, je ne peux me cacher le fait que Noël arrive! Êtes-vous prêts? Moi non plus!

Pour vous aider dans vos listes de cadeaux, voici quelques-uns de mes coups de cœur de l’année! Il y en a pour tous les âges, et n’hésitez pas à les acheter aux professeurs de vos enfants pour leurs bibliothèques de classe. Vous pouvez également, bien entendu, faire un tour du côté de ma page Publications, où mes propres livres sont classés avec âge approprié à la clé! Toujours pas trouvé?  La Fabrique Culturelle a fait un quizz Facebook pour les jeunes! Ils n’ont qu’à choisir leurs images préférées dans un choix de quatre pour se faire proposer des livres. Comme un quizz « quel animal totem avez-vous », en plus utile!

9782924332146_largeLe loup dans le livre (2-4 ans, ou 6-7 ans!)
J’ai offert ce livre à ma fille après le Salon du livre de Montréal. Étant en première année, elle commence tout juste à lire… et Le loup dans le livre est devenu le premier qu’elle a lu toute seule. Il faut dire que le texte est très simple, avec juste ce qu’il faut de répétitions pour faciliter la lecture et la compréhension. La chute est rigolote et satisfaisante. Fait un très beau cadeau pour un professeur de première année, aussi! Dans le même genre de « je lis tout seul », la même maison d’édition a également Toto dans la pomme.

9782924645154_largeMon étrange famille (3+, pour futurs fans de Tim Burton)
Il y a des livres qui sont confortables, et il y a ceux qui élargissent l’esprit! Mon étrange famille est de ces derniers. Poétique, artistique, quasi-gothique, il ouvre des portes dans le cerveau des petits lecteurs. C’est un livre catalogue qui liste des personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Les rimes sont agréables lorsqu’on tombe dessus, sans alourdir le texte, et les illustrations de Marion Arbona regorgent de petits détails sur lesquels s’attarder avec les enfants. Un de ces livres que j’aurais aimé écrire.

9781443145398_largeAmulet et autres romans graphiques (8+)
Je connais Amulet depuis longtemps, ayant même rigolé de la similitude avec la page couverture du premier Victor Cordi dans un billet de 2012! Mais il aura fallu ma tournée au Nouveau-Brunswick pour que je m’y plonge enfin! Et quelle plongée! Cette série de romans graphiques m’a tenu en haleine tout le long! C’est de la bonne aventure, originale et enlevante. J’attends la suite avec impatience, comme tous les autres lecteurs. Dans le même genre, la série Bones est un must, et pour les romans graphiques, si votre pré-ado est plus du genre « vie quotidienne » qu’aventure fantastique, tout ce que fait Raina Telgemeier est de haute qualité.

9782075075398_largeRobot Sauvage (8+)
C’est mon coup de cœur de l’année en roman jeunesse. Dans le même genre, la plupart des critiques lui ont préféré Pax, mais moi, le quotidien pastoral de ce robot perdu en pleine forêt est sans égal. Les aventures vécues y sont toutes simples, on se croirait presque dans le vent dans les saules, mais le Robot Sauvage est attachant et offre une vision toute nouvelle du principe de l’étranger en terre inconnue. Se lit probablement très bien à haute vois à un lecteur récalcitrant… je me demande si je n’en commencerai pas moi-même la lecture à mes deux plus jeunes.

9782760942257_largeLui/Nous/eux (12+ et adultes)
Je dois l’avouer, je n’ai lu que « Nous », mais quel livre! Patrick Isabelle attaque un sujet très difficile avec un doigté hors pair. La trilogie suit un jeune délinquant avant (eux), pendant (nous), et après (lui) son incarcération. Ce sont des livres qui pognent aux tripes, qui font réfléchir, qui amènent une empathie nouvelle. À lire soi-même et à faire lire à ses ados pour pouvoir en discuter ensuite.

Mourlevat et Meilleur, analyse de deux imaginaires

Ce ne sera une surprise pour personne, j’aime les imaginaires qui sortent de l’ordinaire. J’ai fini par me tanner du fantastique classique à la Tolkien et recherche désormais l’originalité au dessus du reste. Dans la dernière année, deux livres ont retenu mon attention : La rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat, et Maître Glokenspiel de Philippe Meilleur.

919YlvwXwzLLa rivière à l’envers
Ce livre est plus proche du conte ou de la fable que du roman. On y retrouve une forêt qui nous fait oublier du reste du monde le temps qu’on la traverse, un sommeil dont on ne peut s’extirper qu’en entendant des mots précis, différents pour chaque personne, et, évidemment, la fameuse rivière du titre, celle qui coule du bas vers le haut. Chaque nouvelle scène nous transporte dans un univers lyrique enchanteur. Je viens de commencer le deuxième, il est, jusqu’à date, tout aussi savoureux. J’aimais déjà Mourlevat pour Terrienne et le Chagrin du roi mort, mais là, il frappe exactement dans mes goûts!

mo_9782896497492Maître Glockenspiel
Complètement différent! On y retrouve un dictateur amoureux de sa collection de bombes qui règne comme un imbécile sur un royaume où les employés de font écraser dans des presses hydrauliques pour que leur sueur soit récoltée et transformée en blocs de richesse. On peut aussi y acheter de nouvelles personnalités, et les décisions politiques sont prises par match de luttes… scriptés d’avance, évidemment! Un charme fou! Surtout que l’intrigue y est très bien tissée!

 

La différence entre les deux? Le premier utilise l’imaginaire pour émerveiller, et l’autre l’utilise comme satire sociale. Grosse différence, qui dicte la direction de l’imaginaire de chacun des deux auteurs.

Je dois vous avouer que, pour Terre Promise, mon manuscrit en cours, je passe un peu de l’un à l’autre pour le moment. Est-ce que je finirai par choisir mon camp, ou est-ce que je réaliserai qu’ils peuvent coexister harmonieusement? Ça reste à voir!

 

 

Le prix Hubert Reeves

Cette année, j’ai été juge pour le prix Hubert Reeves, qui récompense les meilleurs livres de vulgarisation scientifique. Évidemment, j’étais sur le panel de juges pour le prix jeunesse!

Il fut un temps ou la délibération entre juges m’aurait terrifiée. Plus jeune, je n’étais pas du genre à aimer la confrontation. Avec l’âge, j’ai pris de l’assurance dans mes opinions, et surtout, j’ai appris à prendre plaisir dans l’échange d’arguments avec des personnes d’opinions divergentes. Tout le processus a donc été un grand plaisir! Sur les sept livres en nomination, voici donc les deux qui ont retenu notre attention, à moi et aux autres juges.

En_route_vers_les_etoiles_C1En route vers les étoiles
C’est le grand gagnant de cette année! Un livre qui vous transporte dans un hypothétique voyage au-delà de notre système solaire (j’ai failli écrire « scolaire », quel beau lapsus ça aurait fait!). Le livre a ses défauts, mais il réussit un tour de force en vulgarisation scientifique : celle de faire réfléchir par sois-même pour imaginer des avancées futures en science. Ma plus vieille m’a rejoint en cours de lecture, et on s’est imaginé ce que l’on amènerait dans notre vaisseau. Les questions sont même allées dans l’ordre de l’éthique : devrait-elle permettre la culture des arachides comme source de protéine sur son vaisseau, elle qui y est allergique?

9782897740184_mediumLa coquerelle
Il faut l’avouer, toute la collection « les petits dégoutants » d’Élise Gravel est une merveille, et les enfants les adorent! Si le livre arrivait derrière le gagnant en comptabilisant les points donnés par les juges sur la grille d’évaluation, on n’en était pas moins tous amoureux! C’est pourquoi il s’est valu une mention Coup de cœur, complètement mérité!

Petit guide dinosaures_C1Le petit guide des dinosaures
J’en profite pour attirer également votre attention sur le gagnant de l’année dernière, entre autres parce que j’ai eu le plaisir d’en rencontrer l’auteur, Elliott, qui avait 8 ans au moment de son écriture, et qui m’a impressionné par sa maturité et sa facilité à parler au micro!

N’ayant pas eu le plaisir de le lire moi-même, je ne peux dire que ce que j’en sais : c’est un documentaire très bien vulgarisé , qui permet de répondre à de grandes questions, et de découvrir de nouvelles sortes de dinosaures, leurs ancêtres et leurs descendants.

Je Bouquine et la découverte de nouveaux livres

BookshelvesScholastique a récemment publié une étude sur les habitudes de lecture des jeunes canadiens. Le tout est plutôt positif, mais une statistique plus problématique retient l’attention : près de 50 % des enfants disent qu’ils ont du mal à trouver des livres qu’ils aiment.

Ce n’est certainement pas faute de choix! L’offre en jeunesse n’a jamais été aussi énorme et diversifiée. Mais avoir trop de choix peut paralyser un consommateur. En marketing, ils appellent ça le « paradoxe du choix », du nom d’un livre de 2004 ayant mit le doigt sur le problème et prouvé depuis par de multiples tests et études. Devant l’abondance, on a besoins de guides pour faire le tri et nous indiquer ce qui risque de nous plaire… c’est le travail des médias.

Avec Internet, ses booktubes, ses blogues littéraires et les sites comme Goodread et Babelio, les manières de découvrir de la lecture sont nombreux, mais est-ce que les enfants y trouvent leur compte? La plupart des sites de littérature jeunesse que je connais s’adressent plutôt aux passeurs (libraires, bibliothécaires, professeurs, parents), et si les grands ados peuvent suivre ces sites avec autant d’intérêt que leurs aînés, je ne suis pas certaine qu’il en est de même pour les plus jeunes.

Arrive cette petite merveille que j’ai découverte à force de signer dans des kiosques de Bayard.

ScreenHunter_02 May. 14 07.11

Je Bouquine est magazine littéraire qui s’adresse aux jeunes. Qui parle de lectures, d’écriture, mais aussi de culture plus générale (musique, pop-culture, jeux vidéo). Pour découvrir de nouveaux romans, c’est fantastique! Et cette fois-ci, on s’adresse clairement directement aux jeunes, tant dans la forme que dans le fond.

Et je me prends à rêver de la même chose en littérature jeunesse québécoise! Parmi mes rêves :

  • Une sorte de revue « Voir » culturelle, mais pour les enfants, qui serait distribuée gratuitement dans les mêmes points de vente (bibliothèques, centres sportifs, etc.)
  • Un cahier détachable au milieu du magazine « Les libraires » que les parents lecteurs pourraient nonchalamment laisser traîner à la maison…
  • Le retour de « la petite presse », mais pour le Journal de Montréal, puisque le premier n’existe plus papier et qui offrirait des critiques culturelles (musique, livres, jeux vidéo) en plus de vulgarisation de sujets d’actualité.
  • Un simple feuillet à imprimer, offert par Sophielit ou Campagne pour la lecture, que les professeurs pourraient imprimer et mettre à disponibilité des élèves en l’accrochant au babillard de la classe chaque mois.
  • Des intermèdes littéraires à VRAC, dans lesquelles des auteurs lisent des extraits de leurs livres, entourés d’animations simplistes qui viendraient illustrer le sujet.

Pourquoi des solutions « papier » plutôt que numérique? Parce qu’à cet âge, les parents (moi y compris) restreignent bien souvent le temps d’écran, ce qui fait que les jeunes préfèrent utiliser ces précieuses minutes pour jouer et se divertir plutôt que de s’informer.