Thème narratif : les âmes des morts!

C’est un thème que j’ai beaucoup rencontré dans les dernières années : celui d’aider ou de récolter les âmes des défunts. Pourtant, il est très peu présent en littérature jeunesse, du moins dans les livres que j’ai lus. Le seul auquel j’ai pu penser est Zoélie L’allumette de Marie Potvin, dans lequel l’héroïne tente d’aider son ami fantôme. Pourtant, c’est un thème riche qui peut facilement être adapté pour les enfants. Tour d’horizon des possibilités.

Aider les morts à trouver le repos
Une manière toute gentille d’aborder le thème est de confier au personnage principal la tâche d’apporter le repos aux fantômes. Le jeu Montréalais Spirit Farer, par exemple, présente une jeune fille responsable d’un bateau qui accueille les esprits des morts en attendant qu’elles soient prêtes à passer sous le pont des âmes. Elle leur parle, les nourrit, écoute leurs souvenirs et remplit leurs dernières volontés.

Dans le roman pour Under the Whispering Door, c’est dans un café que les âmes se préparent à passer au repos éternel. Deux personnes s’y partagent le travail : l’un d’eux va chercher les âmes à leur lieu de mort, et le second sert d’oreille attentive et bienveillante pour la préparation psychologique.

Pour Cozy Grove, un second jeu vidéo dit « gentil » (wholesome game en anglais), ou gentil, c’est sur une île que les âmes se retrouvent, sous la forme d’ours fantômes. Au choix du joueur, un louveteau ou une jeannette doit aider les fantômes à faire la paix avec leurs erreurs passées pour obtenir ses badges de « scout à l’écoute ».

Dans tous les cas, on passe peu de temps sur la mort elle-même, puisqu’elle est souvent déjà un fait accompli lors de la rencontre. Les nombreux fantômes permettent de plonger dans les souvenirs avec un certain recul, et d’y trouver rédemption. Le personnage du passeur sert de fil conducteur entre les différentes histoires.

Récolter les âmes
La seconde manière de traiter le thème est probablement plus appropriée pour les enfants d’au moins 10 ans et les adolescents. L’idée est que la tâche du personnage principal soit de ramasser les âmes, et non de leur apporter le repos. Cette fois-ci, l’accent n’est plus sur les souvenirs émouvants, mais bien sur le récolteur lui-même, souvent identifié comme un « faucheur » avec ce que ça implique d’attributs (capuchon noir, faux, parfois même visage de squelette). Ce thème permet une ambiance gothique sans nécessairement tomber dans l’horreur.

Cette fois encore, c’est dans les jeux vidéo qu’on rencontre ce genre d’univers. Par exemple, dans Death’s Door, le personnage principal est un corbeau qui travaille pour le bureau de récolte des âmes. Ses confrères et lui se sont fait offrir l’immortalité en échange de leurs services. Un second jeu vidéo présentant la récolte des morts comme une bureaucratie vient également de sortir, sous le nom « Have a nice Death ». La bande-annonce est magnifique!
Du côté des animés vient Soul Eater, sorte de Harry Potter de la mort qui suit plusieurs élèves dans une école pour apprendre à collecter les âmes. Avouez que c’est peu banal! En prime, les armes des apprentis sont elles-mêmes des élèves qui se transforment sur demande en faux, en fusil ou en autres armes. Chaque élève doit récolter 99 âmes normales et une âme de sorcière pour graduer.

Côté manga, Alpi, the soul sender est une petite fille qui a hérité d’un don particulier : la capacité de purifier l’âme de créatures magiques qui autrefois aidaient les habitants, mais qui avec le temps sont devenus néfastes et dangereuses. Les créatures meurent lors du rituel, mais le sujet est traité avec délicatesse et le manga peut être lu sans problème par des enfants de 10 ans et plus.
J’aurais aussi pu mentionner Flipping Death (jeu vidéo) ou Zorn et Dirna (bande dessinée européenne), et sans doute plusieurs autres auxquels je ne pense pas, ou que je n’ai pas rencontrés.

Mon point est que le thème de la mort peut être adapté à tous les publics et tous les médiums, et que la littérature jeunesse semble hésiter à s’en emparer! Les auteurs seraient-ils frileux, ou manqueraient-ils d’imagination? Chose certaine, j’y vois beaucoup d’opportunités!

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