Plagiat, air du temps, asymptotes et désespoir

Illustration de Merlin2525 sur openclipart.orgIl y a les grands cas connus (Robinson!) et donc de grandes preuves que ça existe, mais le plagiat ne fait pas partie de mes démons personnels. Je ne m’envoie pas mes manuscrits par la poste et ne m’empêche pas de raconter mes histoires et mes idées à mes amis. Je reste (naïvement, peut-être) convaincue que le plagiat reste marginal et garde une grande confiance en la bonté et la décence humaine.

Même lorsque mise devant des preuves assez tangibles de vol de mes idées, je laisse un bénéfice du doute. Je crois au hasard, aux coïncidences, et surtout à l’air du temps qui fait que les idées peuvent jaillir dans la tête de plusieurs créateurs en même temps.

Je ne crains pas le plagiat, mais je crains l’air du temps!

Je l’ai vécu il y a quelques années, alors que, six mois après avoir terminé un manuscrit d’album, j’ai vu ma fin, originale et émouvante, défiler devant mes yeux sur le grand écran dans Toys Story 3. Le manuscrit n’est pas complètement foutu pour autant, mais il a perdu de sa force. Tout manuscrit non-publié est à la merci d’une situation similaire.

Mon angoisse n’est jamais aussi forte qu’entre le moment où un manuscrit est terminé et sa publication. Et plus ce moment est long, plus je m’inquiète.

J’ai appris cette semaine que mon album pour Boomerang, écrit à l’été 2011, serait retardé jusqu’en 2014, en répercussion de la faillite de DLM.  L’attente m’avait déjà parue interminable jusqu’au printemps 2013, première date prévue. Je m’étais faite à l’idée pour septembre 2013, deuxième date prévue, puisque la raison du retard, soit que les vendeurs désiraient ce titre pour la rentrée littéraire, me semblait plutôt encourageante. Mais là… 2014, sans même une date précise à la clé!

Je suis dans tous mes états!

Les chances que personne n’exploite un univers semblable à celui de mon livre tendent de plus en plus vers le zéro. Je glisse sur  l’asymptote du désespoir!

Le monde à l’envers

Quelque chose d’étrange est en train de se produire avec la rédaction du cinquième Victor Cordi : je suis en train de bâtir mon monde. Quoi? Ce n’était pas déjà fait? Me demanderez-vous? Oui, non, un peu!

En fait, jusqu’ici, Exégor était comme un décor de Théâtre. J’avais bâti uniquement les morceaux dont j’avais besoins, ceux que le public verrait. À l’arrière des décors ne se trouvait que la brume, sorte de « to be completed » attendant son heure.

Et c’est seulement la semaine dernière, 4 livres et demi plus tard, qu’Exégor prend enfin forme. La semaine dernière, par exemple, j’en ai tracé une première tentative de carte, ci –dessous.

Ébauche de carte d'Exégor

J’ai aussi précisé la situation géopolitique et inventé leur calendrier. Dans les prochaines semaines, je vais probablement lister les différents peuples qui y vivent. Finalement, j’aurai besoins d’un système économique avant la fin du printemps.

J’ai toujours cru que les auteurs commençaient par cette étape, mais je réalise que le monde se bâtit très bien à l’envers. Je ramasse les bribes déjà plantées au cours du premier cycle d’histoire et n’ai qu’à en nouer les ficelles pour que le tout soit cohérent.

Le pire, c’est que je m’amuse comme une petite folle! Je suis un anthropologue à la bibliothèque des cigales, mon imagination prend son pied!

Reste à voir si le lecteur prendra le sien!

 

Les secrets de Victor #1 : tout le monde tout nu!

Je réalise en parlant avec les élèves lors des animations scolaires que la création d’un livre regorge de petites anecdotes qui ressurgissent au fil des conversations. Dans « les secrets de Victor », je vous dévoile donc les dessous de certains passages de ces livres, et le terme est particulièrement bien choisi pour celui-ci, comme vous pourrez le constater en continuant la lecture du billet!

Dans le tome 3 de Victor Cordi, notre jeune héros est sous la douche, et profite d’un moment d’inattention de son gardien pour prendre la fuite. À première vue, ça semblait une scène toute simple à écrire! Le gardien n’y est plus, Victor s’élance et fuit dans les corridors du château. Ce n’est qu’en me relisant que j’ai réalisé que si je n’ajoutais aucune mention particulière, il se retrouvait, en toute logique, nu comme un ver pour une grande partie du reste de l’aventure!

Le pire, c’est que, en une dizaine de livres, c’est la troisième fois que la situation m’arrive! Dans  L’odyssée aquatique de X tout commence dans le bain, et dans le Terra Incognita : Le vol des scarpassons, un des personnages se baigne en costume d’Adam dans une rivière lorsqu’il entend un cri qui le pousse à s’enfoncer dans la jungle. Dans les deux cas, comme pour Victor, le premier jet de manuscrit les envoyait vers l’aventure complètement dévêtus!

Dans les trois cas, de simples ajouts me permirent de sauvegarder la décence de mes héros! Et c’est ainsi que, pour Victor, vous trouverez dans Le secret du Machiavélicon, tout en bas de la page 83, la phrase suivante : « Il sort de l’eau, attrape son jeans sale, et se rue vers le corridor ». Il va sans dire que le milieu de la phrase ne se trouvait pas dans la version 1.0!

*Victor sortant de la douche, Illustration Mathieu Benoit

Le troisième Victor: Le secret du Machiavélicon

ScreenHunter_01 Mar. 28 08.04Il est sorti!

Il est partout!

Voici Victor Cordi Cycle 1, Livre 3 : Le secret du Machiavélicon!

Le Grand Machiavélicon a placé des alarmes sur tous les passages entre notre monde et Exégor, et Victor ose retraverser… pour terminer un devoir avant que la cloche ne sonne! Comment notre héros se sortira-t-il de ce bourbier? Qui est l’énigmatique prisonnier enfermé au sous-sol du repaire du mage? Laquelle des deux têtes de l’oiseau moqueur est la plus terrifiante? Et surtout… que ferait le Capitaine Carbone dans une pareille situation? Tout ça et encore plus, vrai comme je te virgole, mon placo!

Vous pouvez même l’admirer, l’acheter, le télécharger ou simplement le feuilleter sur RueDesLibraires.org et dans toutes les librairies classiques et numériques!

 

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Résolution en retard!

Note avant de commencer : Je serai au Salon du livre de Québec cette semaine!
Venez me voir! (première listée en haut)

Ma résolution, maintenant.

Tout est de la faute à Laurence Ardouin (Ne manquez pas sa série « Les mondes de Noum chez Bayard en septembre!)  On discutait de bouts le gras, et elle a posé le doigt sur une de mes plus grandes fautes et faiblesses comme auteure jeunesse francophone par cette simple question : « Lis-tu toujours en anglais ? ». La réponse honteuse : oui! Huit ans après avoir décidé d’écrire en français, je lis toujours principalement en anglais.

Je suis convaincue qu’on n’a pas besoins de lire tout court pour être auteur, j’en ai connu quelques exemples flagrants. En même temps, il est certain que de m’abreuver de la plume des autres ne me ferait pas de tort! Et comme ma résolution 2011 de lire plus de romans avait été un grand succès, j’y vais d’une résolution 2013-prise-en-avril :

– Ne jamais lire deux livres en anglais de suite.

Ben quoi? Vous vous attendiez à ce que j’abandonne entièrement la langue de Shakespeare? Alors qu’il y a un nouveau Robin Hobb qui sort bientôt? Soyons réalistes!

Tout de même, avec cette règle, je m’assure qu’au moins 50% de mes lectures seront francophones!

Deux aides pratiques dans cette nouvelle aventure : le nouveau magasin canadien de Kindle, qui a décuplé l’offre francophone sur ma liseuse (même si j’attends toujours Métal Mélodie, le coup de la girafe et le troisième Mathieu Hidalf) ainsi que Babelio, auquel je me suis prestement abonnée. D’ailleurs, si vous en êtes, ajoutez-moi comme amie, je n’ai pas encore compris comment le faire moi-même!

Pour ceux qui me suivent sur Facebook ou Twitter, attendez-vous également à voir apparaître des mini-critiques de ce que j’ai lu, histoire d’aider le bouche à oreille de ce qui m’a plu!

Finalement, je suis avide de recommandations! N’hésitez pas, dans le jeunesse comme dans l’adulte, je suis à la recherche de mon prochain nouvel auteur préféré  !

 

Couverture du troisième Victor Cordi et retour du premier en librairie

 

Il ne reste que quelques copies du premier Victor Cordi disséminées à travers la province, les 5000 copies au prix de lancement étant partis comme des petits pains chauds! Courte Échelle profite de la sortie du troisième tome pour réimprimer le premier, cette fois-ci au prix régulier. Le tome 3 et les nouveaux tomes 1 seront disponibles à partir du 10 avril, soit juste à temps pour le Salon du livre de Québec!

Pour patienter, voici la page couverture du troisième Tome : Le secret du Machiavélicon.

Illustrations, comme toujours, de Mathieu Benoit!

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Parlons revenus, troisième édition!

Illustration de Gringer sur openclipart.orgJe l’ai fait pour 2010, je l’ai fait pour 2011, voici mon traditionnel billet sur mes revenus d’auteurs de l’année, gracieuseté des impôts du Québec, pour lesquels je dois compiler le tout!

Certains pourraient se demander pourquoi je divulgue de tels chiffres! Plusieurs raisons :

  1. Parce que je veux démontrer qu’il est possible de vivre de l’écriture au Québec, même si la route est longue.
  2. Parce que je ne partage pas cette gêne nationale lorsqu’il s’agit de parler d’argent
  3. Parce ce que si mes chiffres n’aident qu’une seule personne, ça en aura valu la peine

Donc, je m’attendais à une année catastrophique, puisque je n’avais rien publié l’année précédente, ce qui, comme le dit si bien le billet de la Doyenne, est une faute financière grave!  Pour empirer les choses, j’ai été en congé de maternité durant près de la moitié de l’année, ce qui n’empêche peut-être pas les droits d’auteurs de rentrer, mais me garde trop occupée à la maison pour faire des contrats, des animations, ou même de la promotion en salon du livre.

Roulement de tambour…

Total de revenus directement liés à l’écriture pour 2012 : 8039$

Séparé de la manière suivante :
– Droits d’auteurs : 3699 $
– Animations scolaires : 2075 $
– Contrats liés à l’écriture : 2265$

C’est donc, à quelques dollars près, le même montant qu’en 2011. Si une telle stagnation pourrait être inquiétante, pour les raisons énumérées ci-haut, c’est un montant qui me satisfait. En fait, j’ai été sauvée par les avances de droits d’auteurs sur deux livres et demi. J’hypothèque ainsi peut-être un peu l’année 2013, mais comme l’année en question sera productive et comportera sa propre part d’avances, j’ai bon espoir d’augmenter le montant de manière substantielle.

L’objectif, qui est de 20 000$ de revenu d’auteur pour ma quarantaine, se poursuit!

Un changement de rythme dans Victor

illustration de tzunghaor sur openclipart.orgCôté écriture, le premier cycle de Victor Cordi est terminé de mon côté. J’entre cette semaine en deuxième direction littéraire pour le tome 4, ce qui veut dire qu’il ne reste que quelques formulations à travailler, mais que la structure, elle, restera stable. J’ai donc commencé à écrire le cinquième tome… mais n’ai pas commencé le deuxième cycle pour autant! Je m’explique!

J’avais trois raisons de ne pas désirer commencer le deuxième cycle tout de suite. Premièrement, le cinquième tome sortira au printemps 2014, et je préférais commencer le deuxième cycle en septembre, afin de profiter de toute la promotion qui entoure habituellement la rentrée littéraire. Deuxièmement, j’avais besoins d’un peu de variation. J’ai écrit les quatre premières aventures de Victor en 18 mois, et ne m’imaginais pas plonger dans quatre autres livres tout de suite. Finalement, il me restait des choses à dire sur le premier cycle! Des fils laissés épars, des trous à boucher!

Et c’est pourquoi le cinquième Victor Cordi sera en fait un livre de conte et légendes qui permettra d’approfondir la culture des races Exégoriennes déjà découvertes… et qu’est-ce que je m’amuse! Au programme, une farce, un chant-randonnée, une épopée, un conte étiologique, une romance courtoise et j’en passe! Le tout entrecoupé de renseignements documentaires sur les us et coutumes des Multaks, Kampitois, Nordariens et les autres.

Ce changement de rythme et de style me fait le plus grand bien, et je serai ressourcée et prête, cet été, à m’attaquer au deuxième cycle des aventures de Victor!

 

Les projets qui méritent… ou non… bourses et subventions

Illustration de johnny_automatic sur openclipart.orgÀ la fin mars, pour la première fois de ma carrière, je demanderai une bourse aux conseils des arts du Québec et du Canada. Comme conceptrice interactive, j’en ai demandé des dizaines, toujours pour des entités corporatives, habituellement pour des projets basés sur des univers d’un tiers client. Je les ai souvent obtenus, mais parfois en me disant que je n’aurais pas du…

Je m’explique.

Pour moi, les bourses de création (ou de production) doivent servir à la culture québécoise. J’ai aidé LVLStudio à aller cherche une bourse interactive qui a permis de faire le un jeu web pour la série télé 19-2. Merveilleux! Par contre, j’ai également déjà aidé une autre compagnie à aller chercher des fonds pour faire un jeu basé sur une série de télé-réalité américaine. Hein? Pourquoi? On peut facilement penser que ladite série américaine a assez de sous pour se payer le jeu à même leur poche, ou encore que le nom de la série permettra assez de ventes pour aller chercher les fonds en prêts, ou en « angel », non? Et si les fonds permettent aux compagnies canadiennes de se former une expertise, pourquoi ne pas leur donner l’argent pour créer des propriétés originales à la place?

À cause de ce passé, dans mon esprit, la subvention devrait servir à la culture locale, et j’ose espérer que les Conseils des Arts ne donnent pas de sous pour financer des livres sur les princesses de Disney! Selon moi (et c’est là que je suis peut-être un peu extrême) les subventions de création ne devraient même pas être données à un projet qui à toutes les chances d’être viable commercialement. Donnez-lui plutôt une subvention pour le sortir des frontières du Québec, ça sera plus profitable pour tous!

Bref, je demande cette fois-ci une bourse parce que je suis habitée depuis un an par un projet parfaitement non viable commercialement! Plus littéraire et atmosphérique que tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, je ne suis même pas certaine de pouvoir lui attribuer un public cible. J’y troque l’action pour le psychologique; vous n’y trouverez pas l’ombre d’un combat ou d’une poursuite. Il ne fera partie d’aucune collection ou série déjà établie. Le risque est énorme.

Étrangement, j’ai plus peur de ne pas avoir la bourse que lorsque je pouvais apposer à ma demande un magnifique logo américain. Avec un peu de chance, les subventions littéraires ont différents critères que les interactives

Des nouvelles de Victor et des Farfous

critique La Presse copyVoilà des mois que mes amis me demandent comment ça va avec Victor, et que je ne sais quoi leur répondre! Une fois le livre sorti des mains de l’auteur, on peut rester des mois sans nouvelles aucunes, et je croyais devoir attendre mes chiffres de ventes en mai pour pouvoir leur répondre. Mais cette semaine, j’ai eu de nouvelles, et, voyez-vous, ÇA VA TRÈS BIEN!!!!!

Tout d’abord, il y a eu une critique dans la presse, juste à temps pour la relâche (voyez à droite!), on ne pouvait demander mieux!

Mais surtout, j’ai appris que le distributeur arrivait au bout des 5000 copies imprimées pour l’offre de lancement. La fin de semaine dernière, au Salon du livre de l’Outaouais, j’ai moi-même vendu et signé les quelques copies qui leur restaient. Il n’y avait plus qu’un petit exemplaire seul et abandonné lorsque j’ai quitté ma table samedi midi, et je ne doute pas que celui-ci ait trouvé preneur avant la fin du salon.

Il ne reste donc plus que les stocks déjà en librairie! De nouveaux livres seront imprimés durant le mois, en même temps que les exemplaires du tome 3, et le tout sera en librairie le 10 avril, juste à temps pour le Salon du livre de Québec. À partir de ce moment, le premier tome ne sera plus disponible qu’au prix normal, soit 14,95$. Si vous n’avez toujours pas votre copie, dépêchez-vous! Il ne vous reste plus qu’un mois pour profiter de l’offre de lancement, que ce soit en format papier, ou numérique.

Et puisque c’était la semaine des bonnes nouvelles, j’ai également eu le « oui » officiel pour les Farfous! Je vous en dirai plus une fois toute la paperasse signée!