Archives de catégorie : Inspiration

Résolution 2011

Faire une résolution en billet sur un blogue est une chose sérieuse. Je serais incapable de vous dire quelles ont été mes résolutions des dernières années, ma mémoire d’une faillibilité légendaire ayant, depuis belle lurette, éjecté l’information pour faire place à des projets plus farfelus. Mais puisque, cette année, j’inscris la résolution en question dans un billet, il n’y aura plus d’excuses possibles. Comme dit le vieux dicton : les paroles s’envolent, mais les blogues restent indexés pour l’éternité. Je m’engage donc, publiquement, à la chose suivante :

Lire plus de romans

C’est simple, mais c’est tout. Ce que ça signifie, plus concrètement : lire des livres plutôt que des magazines lorsque je dine seul, fermer la télé plus tôt le soir pour garder plus de temps pour lire au lit, prendre des romans plutôt que des bandes dessinées lorsque je vais à la bibliothèque, limiter ma boite de comic books à la librairie Millénium aux titres dont je ne peux me passer (Fable, Unwritten), et ne pas tomber aussi facilement dans les jeux vidéos lorsque j’ai une heure de libre pendant que la maisonnée dort la fin de semaine.

Mes plans de lecture couvrent autant des livres pour adulte (Rain Wild Chronicles de Robin Hobb) que des séries jeunesse (Grande quête de Jacob Jobin de Dominique Demers), du moderne (Hunger Games de Susan Collins) que du classique (Le vent dans les Saules de Kenneth Grahame). Je sais qu’il n’est pas nécessaire de lire pour écrire, mais ça ne peut certainement pas nuire. Faute d’avoir fait des études dans ce domaine, j’ai envie de soigner un peu ma culture littéraire.

Pour vous permettre de suivre le tout, je vais même (tenter d’) ajouter un « Widget Wordpress » me permettant d’afficher en permanence l’œuvre que je suis en train de lire. Il devrait apparaître dans les prochains jours (dès que je mets la main dessus!)

MISE À JOUR: C’est fait! La colonne de gauche a été modifiée, vous y trouverez désormais mes lectures courantes!

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2011, que vos projets se réalisent, que la vie vous soit douce, et que les mots, lus comme écrits, vous viennent facilement.

Ces petites phrases qui en disent long.

Je l’ai souvent avoué, je lis très peu en français, préférant plutôt les grands auteurs anglophones de Fantasy. Par contre, je me rattrape en écoutant presque exclusivement de la musique francophone. Rétro comme nouvelle, je suis une grande admiratrice de chanson française, les immortelles comme les feux de paille. Si les romanciers avons le loisir de s’épancher en nombreuses pages pour décrire nos idées, les auteurs de chansons doivent s’assurer que chaque phrase compte. Lorsqu’ils réussissent, ils ont toute mon admiration.

Avec mon marathon d’animation scolaire et de salon du livre, mon lecteur MP3 s’est fait aller plus que d’habitude, et j’ai eu envie de partager avec vous quelques perles rencontrées au hasard de l’écoute.

« Crier je t’aime à la mariée, en gardant sa poignée de riz »

(Éric Toulis, la femme des autres)

Petite phrase toute simple, mais qui fait naître en moi à chaque fois une image très détaillée de cet amoureux qui exprime enfin ses sentiments maintenant qu’il est trop tard. C’est la pognée de riz qui fait la finesse de l’image. Alors que tout le monde est en liesse, il est immobile, sur le côté. Seul point fixe d’une foule en délire.

« À la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique,
Monsieur est un assassin,
Je suis son domestique »

(Thomas Fersen, Monsieur)

J’adore lorsqu’une chanson raconte une histoire, et avec Thomas Fersen, je suis gâtée! Dans ces deux petits vers se trouve toute l’installation d’un récit! On connait le point de vue (celui du domestique), l’intrigue (monsieur est un assassin) et même le contexte (à la barbe des voisins). On attend l’événement perturbateur avec impatience.

« Toi et moi révisons l’ordinaire
En triplex à Montmartre avec vue sur la mer »

(Aldebert, des chatons dans des paniers)

De celle-ci, c’est l’impossibilité de la chose qui en fait sa beauté! Lorsqu’on nous demande de décrire un idéal, pourquoi se limiter au possible! Comme lorsque Tina Fey décrit sa soirée idéale en disant : « coffee / playground / nap / exercise / flea market / playground / bath time / diner with grownups / see a great movie / aslep by 9pm »

Que sont les héros adultes devenus?

Je suis en pleine réflexion de conception pour de nouvelles séries, et réalise soudainement que toutes mes idées impliquent des enfants comme héros… comme la plupart des romans jeunesse. Normal, diront certains : les enfants aiment s’identifier aux héros des histoires, alors on leur en donne à leur image. C’est ainsi que les héros de nos enfants sont des Harry Potter, Amos d’Aragon, Aurélie Laflamme, etc.

Pour tant, il est bien plus compliqué de mettre en scène des enfants, surtout lorsqu’il s’agit de romans d’aventures. Passeport, argent, transport, etc. sont tous bien plus compliqués à gérer lorsque les protagonistes sont mineurs. Déjà, à la base, il faut habituellement se débarrasser des parents, sinon le sentiment de danger est amoindri. Il n’y a rien de plus fatigant qu’un enfant toujours en train de sauver la peau des adultes qui devraient, logiquement, être en charge. Tous les fans de Star Trek : Next Generation sauront de quoi je parle! C’est ainsi qu’on trouve une effarante proportion d’orphelins en littérature.

Dans les autres médiums (Bande dessinée, film et télévision), il y a bien les superhéros qui viennent rétablir une certaine balance en offrant des modèles ayant laissé l’adolescence loin derrière, mais ce genre est, de manière surprenante, plutôt absent des rayons « romans » de la librairie.

Et la tendance ne s’arrête pas aux romans jeunesse! Dans un article récent, Entertainment Weekly  présumait que si les œuvres « To kill a Mockingbird » et « The Catcher in the Rye » étaient publiées aujourd’hui, ils le seraient dans la section jeunesse, rayon « jeunes adultes » juste à côté de Twilight. Pourquoi? À cause de l’âge de leurs protagonistes!

Moi qui ai été jadis fascinée par Yoko Tsuno (et amourachée d’Albator), il y a de quoi se poser des questions. Certains spécialistes (je ne retrouve plus la source, je ferais une terrible journaliste!) pensent d’ailleurs que cette absence de modèles plus vieux entraverait le développement des enfants en leur enlevant cette envie de grandir. Pourquoi s’en donner la peine alors que, selon la culture qu’ils consomment, les enfants sont toujours les plus forts!

C’est donc une piste de réflexion pour ma création de nouvelle série. Est-il temps de réhabiliter le héros adulte à la Bob Morane, Zorro, Daniel Boone et compagnie?

Et surtout… est-ce que j’ai vraiment envie de le faire, moi?

John William Waterhouse: illustrateur de fiction!

Depuis plusieurs mois, le Musée des Beaux Arts de Montréal présente une exposition des œuvres de John William Waterhouse. Une éclaircie dans mon écriture et mes contrats m’avaient permis de faire le projet d’y aller vendredi dernier, mais malheureusement, un imprévu m’a obligée à reste à la maison. L’exposition se termine dans deux jours.

Certains se demanderont l’intérêt d’un tel artiste. Après tout, c’est du figuratif, style considéré comme intellectuellement un peu « facile », et n’est même pas dans les meilleurs du genre, comme, par exemple, un Raphael ou un Michel-Ange. Pourtant, il est de loin mon préféré, parce que ce n’est pas un peintre : c’est un illustrateur de fiction! On retrouve dans ses œuvres tous les grands personnages féminins des auteurs qui ont traversé les âges : Ophélie (Shakespeare), Circé (Homère), la belle dame sans merci (Yeats), pour n’en nommer que quelques-unes! Mais non seulement ses tableaux sont inspirés des plus grands récits fantastiques, mais chacun semble raconter, sans le support de l’œuvre originale, une histoire à lui seul. À preuve, ses tableaux ont ornés maintes et maintes couvertures de livres écrits bien après sa mort.

J’ai mémoire d’une encyclopédie du merveilleux que possédait une tante, et dans laquelle figuraient plusieurs tableaux de John William Waterhouse, dont la sirène placée en haut du présent billet. Que d’heures j’ai passées à les regarder avec la conviction grandissante que ces personnages mythiques avaient existé pour de vrai!

Certaines expositions ouvrent les yeux, d’autres l’esprit, celle de John William Waterhouse, j’en suis certaine, ouvre l’imagination.

Le pouvoir d’un nom

Adam Savage, l'original! Je n’aime pas beaucoup trouver des noms à mes personnages; l’importance de l’exercice me paralyse. Un nom permet de qualifier à lui seul la personnalité d’un protagoniste, sans même que la plus petite description n’ait été abordée. Si certains noms possèdent une connotation rattachée aux homonymes historiques, culturels ou rencontrés, certains autres évoquent des traits de personnalités de par leur seule musicalité.

Lorsque je rencontre un tel nom, je le garde en mémoire. Puisque le présent blogue me sert un peu de carnet de notes, voici les derniers rencontrés et ce qu’ils m’inspirent!

Michael Dark
Originellement : un personnage dans un jeu de rôle.
M’inspire : homme d’action, aventurier, sans peur. Possiblement le héros d’un polar.

Adam Savage
Originellement : animateur de l’émission MythBusters
M’inspire : Explorateur de jungle amazonienne, mal rasé et capable de tuer serpent à mains nues!

Mme Latremouille
Originellement : Gabrielle, la mère des sœurs McGarrigle
M’inspire : J’imagine autant une Duchesse rigolote qu’une concierge un peu commère. Dans un cas comme dans l’autre, très franco-française!

Oui-Oui comme mentor

Lorsque j’ai publié mon premier roman, plusieurs personnes m’ont demandé à la blague si je nourrissais l’ambition d’être la prochaine J.K. Rowling. Dans ma tête, la réponse a toujours été : « j’aimerais bien mieux être la prochaine Enid Blyton! »

Les romans d’Enid Blyton, pour la plupart publiés dans les collections Bibliothèque verte et Bibliothèque rose, ont bercé mon enfance. Ainsi, quand j’ai réalisé que je devais faire un peu de recherche avant de commencer l’écriture d’une nouvelle série pour les 6-8 ans, je n’ai pas hésité : Oui-Oui serait mon guide!

Après la lecture de « Oui-Oui au pays des jouets » et de « Oui-Oui et la voiture jaune », je retiens qu’il faut des illustrations à toutes les deux pages pour occuper le petit lors d’une lecture à haute voix, que l’intrigue peut se permette quelques rebondissements, et, surtout, qu’il est possible d’écrire des phrases simples sans pour autant écrire des phrases moches!