Un dialogue, deux versions

Mon deuxième tome de Camp de jour est revenu de révision cette semaine. Évidemment, j’ai accepté la plupart des changements, puisqu’ils rendaient l’écriture plus fluide et facile à comprendre. Il n’y a qu’un gros bloc de texte pour lequel j’ai refusé le changement, soit le dialogue suivant :

Version 1: 

Le réviseur suggérait la forme ci-dessous (Version 2).

Les deux versions sont valides, c’est une question de préférence et de style. Celle du réviseur est plus classique, elle respecte ce que l’on apprend que devrait être un dialogue à l’école. C’est plus concis, aussi, plus efficace.  Pourtant, je préfère ma version pour une simple raison : elle permet de savoir à l’avance qui prononce chaque phrase. Pourquoi c’est importante? Parce que ça permet de l’entendre intérieurement avec la bonne voix. C’est d’autant plus pratique lorsqu’on fait la lecture à haute voix. Connaître l’identité de la personne qui parle permet de livrer la phrase avec toute la théâtralité requise pour garder l’attention de son public.

Ça ne veut pas dire que tous mes dialogues respectent cette forme, loin de là. J’utilise une joyeuse variation des styles dans tous mes romans… mais lorsqu’il y a beaucoup d’interlocuteurs qui mettent chacun leur grain de sel, je préconise la première.

1 réflexion sur « Un dialogue, deux versions »

  1. Bonjour !

    J’accroche plus à la deuxième version.
    Elle respecte plus (selon moi) l’ordre où je traite les informations à l’oral. (On entends une personne qui commence à parler , puis on identifie la voix, on regarde la personne et on voit ce qu’elle fait en parlant. Même en pleine conversation, du moment qu’il y a plusieurs personnes, on entends généralement avant de regarder (vraiment) la personne qui parle.)
    Dans la première version, j’ai l’impression que les actions sont plus importantes que les paroles -puisque je les perçois avant les paroles- et les (phrases évoquant les) actions me semblent du coup très creuses et « encombrantes ».
    La première version à mon goût serait légitime / idéale si la discussion est moins importante que l’action (comme des discussions anecdotiques d’Astérix et Obélix pendant qu’ils assomment des romains).

    C’est peut-être une question d’habitude… et de vitesse de lecture : moi je découvre aussi vite ici QUI parle que si tout se passait à l’oral, alors qu’un jeune (ou petit niveau) lecteur mettra plus longtemps – et aura donc le temps de se poser le problème de « quelle voix entendre ».

    Je réalise que j’accorde au fond assez peu d’importance à savoir qui parle :
    Soit la voix s’impose d’elle-même (à cause des informations données -connues d’un seul perso, contenant des indices du genre « mon frère a raison »- ou des mots utilisés si les personnages ont des façons de parler différentes), soit, au fond, quelle importance de savoir qui parle ?
    Dans le passage, dire « un enfant » au lieu des prénoms n’empêche pas de comprendre l’histoire. ( ça voudrait être horriblement impersonnel et irréaliste, hein : mais ça ne generait pas l’histoire ici ni la plupart du temps ).

    Comme dans la vraie vie, on peut se souvenir que quelqu’un a parlé de dettes sans se souvenir de / identifier qui l’a dit… par contre il est souvent plus embêtant de se souvenir que Jay a parlé sans se souvenir de ce qu’il a dit !

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