Archives de catégorie : Lectures

Une grande envie de lire en français  

2000px-Flag_of_French_language_(QC-FR).svgIl y a quatre ans, j’annonçais sur ce blogue une résolution de lire plus en français. Un livre sur deux, que je proposais. Le tout avait bien marché pour l’année en cours, mais a oscillé en dessous du 50% dans le dernier deux ans… surtout à cause des 16 Dresden Files que je me suis tapée!

Or, cette année, je ne sais pas si c’est le climat politique américain qui m’y pousse, mais j’ai de grandes envies de consommer francophone. La résolution cette fois-ci est de faire une suite : livre en français, livre québécois, livre au choix.

41wgTGzNV6L._SX195_Pour le moment, je suis dans la lecture du Journal d’un vampire en pyjamas, de Mathias Malzieu, mon auteur français préféré, le seul duquel j’ai tout lu. J’ai ensuite Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier qui m’attend sur ma table de chevet, une recommandation de mon mari qui l’a lu il y a quelques années.

Mais après?

Le problème est que, si on sort du jeunesse, je ne m’y connais pas beaucoup en littérature francophone! Le second problème, c’est que je suis difficile. J’aime l’imaginaire, mais suis lassée des romans de cape et d’épée. J’aime désormais mon imagination plus fabulatrice, à la limite du poétique. Je ne sais même pas si ça existe au Québec!

D’ailleurs, je n’ai toujours pas d’auteur québécois préféré. J’aime bien Nicolas Dickner, ainsi que Marie-Renée Lavoie, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il y en a un autre, un rêveur caché dans un coin quelque part, qui a écrit des livres juste pour moi.

Pour me monter une liste, j’ai donc fait appel aux prescriptions littéraires. En jeunesse, la section « à la rescousse » de Sophielit m’a très efficacement répondu! Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour voir tant ma question que le résultat:

ScreenHunter_01 Jan. 29 17.07

L’équivalent adulte (parce que je lis des deux!), soit les « prescriptions littéraires » du site Leslibraires est présentement en reconstruction. Chou blanc de ce côté-là.

Alors, je fais appel à vous : quelque chose dans l’adulte francophone à me recommander? Quelque chose d’original, qui saura m’émerveiller? Me transporter? Me surprendre et me toucher? Sans les lire tous, j’investiguerai chaque suggestion, promis!

Bilan 2016

Avant d’écrire ce bilan, je suis allé voir les « prédictions 2016 », le billet que j’avais écrit en janvier dernier et qui tentait de prédire mon année. Un an plus tard, voici ce qu’il en a été :

Livres publiés :

Les trois livres prévus ont bien été publiés, mais un quatrième livre s’est ajouté à la liste! Je pensais que le dernier Victor Cordi, écrit au printemps, ne sortirait qu’en 2017! Surprise,  il est sortie en octobre, ce qui m’a concocté un automne du tonnerre!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 2 : la grande évasion
  • Victor Cordi cycle 2, livre 3 : Le prix de la paix
  • Le gardien des soirs de bridge TII : Dans la baignoire
  • Chroniques postapocalyptiques d’une enfant sage

Livres écrits :

J’ai bien écrit le Victor prévu, et il ne devrait me rester qu’une révision papier à faire sur le troisième gardien des soirs de bridge lorsque sonnera le début des vacances. Je parlais déjà, en janvier, d’un « projet plus long » que je désirais écrire. Il s’agissait de mes rats, sur lesquels je n’ai réussi qu’à écrire un premier tiers. On le retrouvera donc de nouveau dans la liste des prévisions 2017!

  • Victor Cordi cycle 2, livre 3 : le prix de la paix
  • Le gardien des soirs de bridge TIII : Derrière les rideaux (en cours de re-travail)
  • Rats : La légende de Donny (30% terminés)

Livres lus :

Chose rare, j’avais également mis une liste de livres à lire, sorte de résolution de lecteur, dans laquelle je disais que j’allais lire quelques classiques. En relisant la liste, je réalise que je n’en ai lu que trois, ce qui est déjà mieux que rien! (évidemment, j’ai aussi lu plein d’autres livres, mais seuls ces trois-là peuvent être considérés des classiques).

  • Moby Dick (profondément détesté!)
  • La grosse bonne femme d’à côté est enceinte (long à embarquer, mais accro à la fin)
  • Sa Majesté des mouches (Plus qu’adoré! Mis sur un piédestal et prosternée devant!)

Sinon, 2016 aura également été l’année où…

En bref, une très bonne année! Sans catastrophe, et avez un automne qui me laisse espérer un 2017 plutôt excitant!! D’ici là, je vous souhaite à tous de très belles fêtes, on se retrouve de l’autre côté du jours de l’an!

 

J’ai lu le dernier Harry Potter…

9781338099133Je suis une fan d’Harry Potter, je ne le cache pas. J’ai lu les sept romans deux fois, j’ai la tasse, la baguette magique, et même un déguisement pour le Comic-con! Lorsque le script de la pièce de théâtre est sorti, annoncé comme la 8e histoire, je n’ai pu m’en empêcher! Et comme plusieurs personnes (2, en fait), m’ont dit qu’ils seraient intéressés à entendre ce que j’en ai pensé, en voici ma critique!

Harry Potter and the Cursed Child

 Commençons par le positif: c’est une histoire d’Harry Potter, et je suis tellement attachée aux personnages que je pourrais lire avec ravissement n’importe quoi qui les impliquent. L’effet nostalgie marche et nous plonge dans Harry Potter and the Cursed Child malgré nous, particulièrement lorsque des événements du 4e tome sont revisités. Les scènes revécues ravivent notre mémoire du plaisir que nous avons eu à les lire la première fois et nous offrent un certain semblant de bonheur de lecture!

 L’histoire marche, aussi. Je me suis laissée prendre au jeu, été surprise des dévoilements me suis inquiétée qu’ils ne s’en sortent pas. Jusque-là tout va bien.

 Le problème, c’est que Ron, Harry et Hermione, ces héros que l’on a tant chéris, sont plongés dans des rôles beaucoup moins reluisants. Harry, surtout, est presque le « méchant » à certains endroits du livre, et ce revirement de situation fait mal. Quel fan a vraiment envie de voir Harry en père inadéquat? Il faut dire que les défauts qui rendaient ces héros attachants comme enfants les rendent plutôt insupportables comme adulte. Et même si les auteurs (même si J.K.Rowling a approuvé l’histoire, elle n’a pas écrit la pièce) ont tenté de garder leurs personnalités intactes, on ne reconnait pas leurs voix. Surtout pour Ron, qui me semble pour sa part être complètement à côté de la track!

 Si l’écriture sous forme de pièce de théâtre s’oublie rapidement, on m’a fait remarquer que c’est un style littéraire presque dénudé de descriptions, puisqu’il en revient plutôt au réalisateur et à son équipe de faire vivre le décor. On ne voit donc pas les scènes dans notre esprit comme on pouvait le faire si facilement sous la plume de Rowling. Le « world building » qui fait la force de la série est totalement absent de la pièce. On n’y apprend rien de neuf, mais on s’amuse avec les suppositions, un peu comme un épisode de Star Strek qui se passe entièrement dans le Hollodeck (métaphore de geek!)

 Finalement, mon verdict final : on a l’impression de lire une « fanafiction ». Ce n’est pas une insulte, il en existe de très bonnes… il faut juste ne pas s’attendre à ce que cet opus soit une 8e histoire d’Harry Potter.  C’est une fantaisie à côté, un « what if » qui permet aux fans de s’accrocher à une certaine nostalgie, confortable par moment… mais desctructrice pour nos illusions par d’autres.

12 août et coups de cœur albums québécois

734785_939774516060160_6925876937462336531_nPour la troisième année, l’événement le 12 août j’achète un livre québécois est de retour! Cette année, je participerai non seulement en tan qu’acheteur, mais également en tant qu’auteur avec trois séances d’écriture en direct chez Bric à Brac livres, située au 2011 rue Aylwin, près de la rue Ontario.

Vendredi: 16h30 à 17h30
Samedi 10h à 11h
Dimanche 11h à 12h

Inscrivez-vous à l’événement Facebook pour les derniers détails

 Je profite de l’événement pour vous présenter quelques uns de mes coups de coeur de la dernière année, du côté des albums québécois!

9782897112479Une cachette pour les bobettes
Véritable petit bijoux qui raconte une même journée, vue par quatre personnes différentes dans une même école. D’une version à l’autre, les pièces de l’histoire de mettent en place comme celles d’un casse-tête pour venir bonifier les versions des autres. On entend littéralement les rouages du cerveau des petits lecteurs tourner en cours de route, et quelle fierté lorsqu’ils font eux-mêmes les liens. Un must, surtout pour les plus vieux lecteurs d’album (4 à 8 ans)

9782895796527L’ensemble de l’œuvre de Caroline Merola
Au Québec, lorsqu’on parle d’auteurs d’albums exceptionnels, les noms de Élise Gravel et de Marianne Dubuc sont ceux qui reviennent le plus souvent. Moi, j’ai une nouvelle préférée, et c’est Caroline Merola. Chacun de ses albums a un petit élément de magie. L’année dernière, j’avais découvert l’île aux monstres, dont chaque illustration présente une image différente lorsqu’on retourne le livre. Cette année, j’ai découvert Ça commence ici, qui joue avec le sens de lecture, ainsi que Jack le héros, qui permet cette fois-ci, de jouer sur la perception des intentions d’un des personnages. Je les recommande tous,  sans exceptions.

9782897111687Aux toilettes
Encore un album pour faire réfléchir les enfants. Il faut dire qu’André Marois est avant tout auteur de polar, et le livre réussit de main de maître à monter le mystère. Chaque fois qu’un élève revient des toilettes, le petit lecteur est tout content de pointer à l’adulte ce qui a changé, et le livre devient une grande partie de « trouvez l’erreur ». Si le mystère n’est résolu qu’en partie, sa fin m’a tout même complètement charmée. Le fait que je reviens d’un voyage en Italie y compte peut-être un peu… ceux qui ont lu l’album comprendront! Chose certaine, il a fait sensation autant à l’heure du dodo chez nous qu’à l’heure du conte au parc!

9782203091412La tournée de Facteur Souris
C’était un coup de cœur de l’année dernière, mais comme un nouveau est sorti cette année (et qu’il risque d’être le « Douzou » de ma plus jeune), il est toujours d’actualité! Le plus grand plaisir de ce livre est dans les détails! C’est un livre pour lequel il faut prendre le temps de contempler chaque page plusieurs minutes, l’adulte et l’enfant prenant chacun leur tour à montrer un petit détail à l’autre. Une belle introduction pour une activité « la maison de mes rêves », aussi. Très hâte de mettre la main sur « les vacances de facteur souris ».

Lecture de conte et coups de cœur albums étrangers

Pour la deuxième année, je participe à l’heure du conte au parc Baldwin, organisé par la ville de Montréal. J’ai déjà deux séances de faites, les prochaines seront le 3, 4, et 10 août, à la buvette du parc, à 19 h.

Photo: Veronique Donato
À l’oeuvre, au parc Baldwin. (Photo: Veronique Donato)

albums approprié pour le public qui s’y pointe (2-6 ans environ), je lis les livres des autres! J’en profite donc pour vous livrer  mes coups de cœur en albums étrangers pour ce groupe d’âge. Je réserve mes coups de cœur québécois (j’en lis toujours au moins deux à chaque heure du conte) pour la semaine prochaine, en l’honneur de l’événement  le 12 août, j’achète un livre québécois.

9782021093247Je m’ennuie, Michael Ian Black , Debbie Ridpath Ohi

Combien de fois, comme parent, entendons-nous cette phrase! Le livre commence avec une simple petite fille, qui s’ennuie ferme! Elle rencontre, entre toutes choses, une patate qui trouve les enfants ennuyeux. La petite fille tente donc de la convaincre que les enfants sont hyper-amusant! L’album est drôle, et fait rire les enfants à tout coup… surtout si vous faites une bonne voix de patate!

 

9782020660495Série « Mon chat », Gilles Bachelet

Pour être honnête, je n’ai que le troisième, soit « des nouvelles de mon chat », mais comme le principe est le même pour les trois, j’imagine qu’ils sont plutôt interchangeables. J’en avais entendu parler, la première fois, sur le site Clémentine Beauvais, dans un article sur la capacité des albums à mentir aux enfants. Le « disconnect » entre le texte et l’image (la couverture est éloquente à ce sujet, puisqu’elle représente le chat en question!) rend l’album très amusant à lire, surtout si l’adulte joue le jeu de ne pas démentir le texte.

 

9782364744103Chut, on a un plan, Chris Haugton

Avant tout, un bel album! Les images sont stylisées et chatoyantes, chacune plus ravissante que la précédente. Ensuite, l’histoire est simple, avec juste ce qu’il faut de répétitions pour les plus jeunes, et juste ce qu’il faut de revirements pour intéresser les plus vieux.  Des mois après l’avoir découverts, mes enfants et moi le citons encore couramment… chaque fois qu’un oiseau se pose près de nous. Je n’ai malheureusement pas réussi à mettre la main dessus pour mon heure du conte, mais si jamais je passe près d’une librairie, je pense que je vais me gâter.

 

4033897Souriceau se prépare

Je l’avais acheté parce que je suis une grande fan de son auteur, Jeff Smith, surtout connu pour la bande dessinée Bone. Durant tout le livre, petite souris ne fait que s’habiller, morceau par morceau, mais la finale est à la fois absurde et « méta », et surtout, me fait craquer à tous les coups! Je ne l’ai qu’en anglais, mais je l’ai lu si souvent à mes enfants que je peux le raconter en français par coeur. Il semblerait que la traduction n’existe pas en format papier, mais elle est disponible gratuitement (et légalement) en ligne ici, ainsi que sur Itunes.

 

Ajoutez à ça les albums participatifs desquels je vous ai déjà parlé (Un livre, Il n’y a pas de chats dans ce livre, Ne laissez pas le pigeon conduire le bus) et vous en avez pour une bonne heure de plaisir avec les petits lecteurs… ce qui est bien plus que suffisant, l’heure du conte, malgré son titre, ne dure que 30 minutes!

Lecture de classiques : Sa majesté des mouches

Photo_lord252520of252520the252520fliesSi j’ai eu de la misère à apprécier Moby Dick, Sa majesté des mouches (Lord of the flies, William Golding) m’a captivé à chaque page. Grand classique de la littérature jeunesse, il mérite bien son immortalité!

En surface, il raconte les aventures d’un groupe de garçons britanniques dont l’avion atterrit en catastrophe sur une île déserte et qui doivent survivre sans enfants. En profondeur, il chronique plutôt la lente descente vers la sauvagerie d’enfants laissés à eux même. Cette descente est si bien montée qu’elle devient parfaitement crédible, plus encore, elle semble inévitable.

Ce n’est pas un livre facile à lire. Il est difficile de faire face à la violence des enfants, possiblement bien plus que celle des adultes. Imaginez la guerre des tuques qui continue de dégénérer après la mort de Cléo. J’ai tout de même été incapable de m’arrêter dans ma lecture, y perdant quelques heures de sommeil.

C’est aussi un livre qui reste, qui laisse de traces. Des morceaux de discours philosophiques reviennent en tête : l’homme est-il bon? Est-il véritablement fait pour vivre en société? Qu’est-ce qui différencie l’homme de l’animal?

Bref, je comprends mieux pourquoi ce livre est étudié dans plusieurs écoles anglophones… et banni dans plusieurs autres!

Un must pour quiconque s’intéresse à la littérature jeunesse.

 

Les trois péchés de Moby Dick

moby-dick-first-edition-cover-xlargeJ’ai décidé de commencer ma lancée de lectures classiques avec Moby Dick de  Herman Melville. Très honnêtement, ce fut un calvaire! L’histoire est sans conteste à la fois épique et palpitante tant au niveau de l’action que de l’humain. Chaque scène de chasse à la baleine fascine et les personnages du Capitaine Ahab et du « fisrt mate » Starbuck sont fantastiques tant dans leur personnalité que dans la relation qui les unit. Je comprends facilement qu’il soit devenu un classique, mais aujourd’hui, plusieurs choses ne passeraient plus.

Bon, ce ne sont pas nécessairement des péchés littéraires, mais le jeu de mots était plus drôle ainsi dans le titre!

Voici donc plutôt, trois choses qui ne marchent pas dans Moby Dick.

Le remplissage.
C’est le problème le plus flagrant, celui qui donne envie de lancer le livre sur le mur de la chambre et de ne jamais plus le ramasser. Il y a des chapitres entiers de remplissage, comme si Herman Melville avait été payé au feuillet (ce qui n’est pas impossible à cette époque ou les feuilletons étaient populaires dans les journaux). Je ne parle pas d’un paragraphe descriptif de trop comme on en trouve chez Balzac, je parle de chapitres entiers qui ne servent à rien. On trouve, par exemple, un chapitre complet sur la symbolique de la couleur blanche. Tout y passe, de l’ours polaire à l’hermine royale. Un des plus pénibles : trois chapitres sur une proposition de nouvelle classification biologique des différentes sortes de baleines. Aussi, un chapitre d’une vingtaine de pages pour décrire la tête de l’animal. Deux autres chapitres s’occuperont du corps et de la queue. Un beau cas où l’expression « une image vaut mille mots » aurait pu être prise au pied de la lettre!

Pour une des rares fois dans ma vie, j’ai appliqué ce « droit du lecteur » de Daniel Pennac :

Le droit de passer des pages

 Un changement complet de point de vue
La première phrase du livre est célèbre : « Appelez-moi Ismaël » . Elle installe immédiatement le point de vue de cet homme qui désire être embauché sur un baleinier. Les premiers chapitres racontent son arrivée à Nantucket, son séjour à l’auteur où il rencontre un harponneur, et finalement, son embauche sur le bateau du Capitaine Ahab. Arrivé au quart du roman, il embarque sur le bateau… et disparait de la narration. Le narrateur ne devient pas omniscient pour autant (ce qui créera le problème #3), mais on ne saura plus ce que fait Ishmael dans les différentes scènes décrites, ni ce qu’il en pense. C’est comme si l’auteur s’était tanné de lui en trouvant, dans l’équipage du Pequod, de nouveaux jouets plus intéressants. Le changement est à la fois inutile et injustifié. Ce qui est dommage, c’est qu’on se retrouve alors avec tout les désavantages du point de vue première personne (attachement, personnalité du narrateur, opinions, etc.) pour n’en garder que les défauts (incapacité d’entrer dans les pensées des autres autrement que par le dialogue… )

Ce qui nous amène à notre problème numéro trois :

 L’abus de monologues
Jamais autant de personnages n’auront soliloqué! On se croirait au théâtre! Chaque personnage y va de longues tirades pour expliquer de long en large leurs tourments. Pourtant, le véritable moment où l’obsession d’Ahab pour Moby Dick se fait comprendre est lorsqu’il pose un geste plutôt que de proférer une parole. Je commence à peine ma lecture des classiques, il est donc possible que ce grand défaut en soit un d’époque. Shakespeare n’était-il pas, lui aussi, féru de monologues. Mais le grand auteur britannique avait, lui au moins, l’excuse d’être un homme de théâtre.

 

Bref, est-ce que je recommande la lecture de Moby Dick? Très honnêtement, il doit bien exister des versions abrégées qui gardent le meilleur en éliminant le superflu. Si vous réussissez à mettre la main sur une telle version, faites taire votre puriste intrinsèque, et régalez-vous. Sinon, apprêtez-vous à exercer votre droit du lecteur vu plus haut… ou à passer les plus longues heures de lecture de votre vie.

 

Livre que j’aurais aimé écrire : Les mots bleus de Félicie

C’est une question que l’on retrouve souvent dans les entrevues d’auteurs : quel livre auriez-vous aimé écrire. La réponse suppose deux choses : premièrement que l’auteur a aimé le livre et le trouve de haute qualité, mais également que le livre est suffisamment proche de l’imaginaire de l’auteur pour qu’il puisse imaginer avoir du plaisir à l’écrire.

Dans ma liste à moi, il en a plusieurs dont je vous ai déjà parlé sur ce blogue :

9791023502084Et voilà que les lectures du dernier mois m’en ajoutent un autre : Les mots bleus de Félicie. 

À vue de nez, c’est la simple histoire d’une jeune fille qui revient avec sa mère dans le village natal de cette dernière après des années de déménagements divers. Mais au fait, on nage quelque part entre surréalisme et « tall tale » à l’Américaine, avec de la crème glacée qui ravive les souvenirs, la musique qui fait danser des ombres, et des personnes qui deviennent invisibles. La touche de poésie vient surtout de Félicie elle-même, qui voit les mots entourant les choses. Elle peut même les toucher, les étirer, les collectionner.

Un petit point bonus pour avoir mis un garçon en fauteuil roulant sans que ce point ne devienne un élément d’intrigue.

J’adore les histoires qui se passent dans le réel, mais auxquelles on ajoute une couche de merveilleux! Les mots bleus de Félicie s’est donc propulsé tout en haut de ma liste de livres préférés.

Attrapez-le, quel que soit votre âge, vous ne serez pas déçu! (Sinon, côté âge, je dirais à partir de 9 ans, tant que l’enfant est capable de lire des romans sans illustrations)

 

 

Bilan d’heure de conte

chauvesouris_newbooklfL’été achève, et mes soirs d’heure de conte (4 finalement, j’ai remplacé le maire Ferrendez un des premiers soirs du mois de juillet!) se sont terminés la semaine dernière. Si les deux premières présentations sont un peu tombées à l’eau pour cause de pluie, les deux dernières se sont faites dans la bonne humeur et la chaleur intense.

Mon thème était : les trésors de la Courte Échelle, et la maison d’édition a bien voulu m’ouvrir les portes de leur salle de montre pour que je puisse y ramasser quelques livres. Ajoutez-y une visite à la bibliothèque du Plateau, dans laquelle j’ai trouvé quelques vieux trésors enfouis, et je me suis constitué une belle sélection.

Voici donc quelques petites choses que j’ai apprises lors de cette expérience!

  • Faire la lecture à côté d’un piano public n’est pas toujours l’idéal!
  • 9782896512522Les Jiji et Pichou n’ont pas pris une ride! Les enfants l’adorent encore, et il se trouvait toujours au moins un adulte pour accueillir l’héroïne avec un sourire nostalgique.
  • Les Zuniks de leur côté, ont un peu moins bien vieilli. Leur thème révolutionnaire à l’époque (un père divorcé qui s’occupe de son enfant!!!) ne suffit plus à tenir le livre.
  • Les Plaisirs de… de Roger Paré se trouvent quelque part entre les deux!
  • Se promener dans un parc en criant pour annoncer le début de l’heure du conte demande un certain courage, mais ce n’est pas dangereux.
  • 273501aIls ont également traduit plusieurs Robert Munsch! Mon coup de cœur : Le bébé, ci-contre, qui m’a fait rire aux éclats, toute adulte que je suis!
  • Les gros coussins bines sont plus sympathiques que les estrades.
  • La limonade de la buvette, tenue par la maison de jeune du coin, est délicieuse… mais inégale!
  • Le problème avec « La clé à molette » d’Élise Gravel, c’est qu’il se trouve toujours un enfant pour le connaître par cœur et en dévoiler le punch à l’avance!
  • Lire un livre seule dans un parc sous un parapluie possède une certaine dose de charme.
  • Les tout petits, auxquels je suis moins habituée que les plus grands, demandent un énergie pas possible… mais en redonnent énormément en retour.

 

Quelques coups de cœur pour le 12 août!

Après un grand succès l’année dernière, l’événement est de retour : Le 12 août, j’achète un livre québécois! 

Pour l’occasion, j’ai demandé l’aide de mes enfants pour vous présenter quelques suggestions de livres jeunesse! Je leur ai présenté une sélection québécoise tirée de leur bibliothèque, et leur ai demandé lequel ils préféraient. Voici leurs choix, suivi du mien!

Choix de la Biscoutie, 3 ans: Le carnaval des animaux

ScreenHunter_01 Jul. 26 07.44Côté albums, les deux auteurs favoris de la famille sont sans contester Elise Gravel et Marianne Dubuc. C’est un livre de cette dernière qu’à choisi ma plus jeune! Le carnaval des animaux est tout simple : chaque double page nous présente un animal déguisé en un autre, et l’autre en question, sans déguisement sur la page d’à côté. Le deuxième animal se retrouve déguisé sur la page suivante, et ainsi de suite, pour constituer une chaine de déguisement. La beauté de la chose? Les déguisements eux-mêmes, qui font rigoler les enfants à tout coup, et les minuscules variations à la formule, qui font rigoler les adultes à leur tour!

ScreenHunter_02 Jul. 26 07.46Le choix de maman : Les ennuis de Lapinette, pour les illustrations de Cathon qui réussissent le tour de force d’être à la fois rétro-classique dans leur teinte et leur ambiance, et ultra-moderne dans les expressions faciales de la Lapinette en question, qui passe par toutes les émotions possibles.

 

 

Choix de mon costaud, 7 ans: L’agent Jean

ScreenHunter_03 Jul. 26 07.49Mon fils est très bande dessinée! Son amour de la lecture a commencé avec Petit Poilu, puis a évolué vers Game Over, Gaston Lagaffe (avec son père), et Léonard est un génie. Il a reçu le premier tome de l’Agent Jean de Alex A.pour son anniversaire de 7 ans, et c’est cet album qu’il a choisi comme coup de cœur de l’année! On y aime le mélange d’action et d’humour déjanté! À mettre dans les mains de tout enfant qui ne jure que par les Légendaires!

 

ScreenHunter_04 Jul. 26 07.52Le choix de maman : Le voleur de Sandwich, d’André Marois et Patrick Doyon. Nous sommes en plein milieu de sa lecture, et j’ai dû déployer, hier soir, des trésors de volonté personnelle pour ne pas le terminer dans le dos des enfants, afin de découvrir le coupable avant eux! Un vrai bon polar, à l’échelle des lecteurs débutants.

 

 

Choix de ma grande-belle, 10 ans: La curieuse histoire du chat moribond

ScreenHunter_05 Jul. 26 07.56Ma plus grande n’a pas hésité une seule seconde avant de pointer ce livre dans sa bibliothèque. La Curieuse histoire du chat moribond, de Marie-Renée Lavoie est possiblement son livre préféré, toute origine confondue. Toute l’histoire est racontée du point de vue d’un tout petit chat, avec tout ce qu’il a de naïveté et de candeur. Pourtant, le livre n’a rien de neuneu! Au contraire, on sombre dans une douce folie avec, entre autres, une armée secrète d’araignées sauveteuses qui sort le chaton d’un mauvais pas. Délicieux!

Le choix de maman : le même! Je l’ai lu moi aussi avec grand plaisir! Il est surprenant, rigolo et tendre à la fois. De quoi faire aimer la lecture à n’importe qui ! (dès 8 ans, je dirais!)

 

Je serai en vacances pour les deux prochains lundis, on se retrouve donc de l’autre côté du douze août, probablement avec quelques exclusivités sur le gardien des soirs de  bridge! Je vous quitte donc sur quelques-uns des auteurs de littérature québécoise « adulte » (dans le sens de non-jeunesse, pas dans le sens « fifty shades of grey ») que je chercherai moi-même en cette date merveilleuse :