Archives de catégorie : Bande dessinée

Sous le charme de Billy Brouillard!

Billy BrouillardJe suis une dévoreuse de bandes dessinées, et bien que j’ai pris la décision consciente de lire plus de romans il y a quelques années, je continue toujours à me plonger dans cet univers de dessins et de bulles avec plaisir. Je vous ai parlé il y a quelques semaines de mon album poubelle de l’année, voici pour compenser mon album coup de cœur, histoire de ré-équilibrer les karmas!

Billy Brouillard

J’avais entendu parler de l’album, surtout parce que son auteur, Bianco, fait partie de Spirou, et que je suis une fidèle lectrice du magazine. Je m’attendais à quelque chose de touchant, et d’original. Je ne m’attendais pas à tant de bonheur. J’ai commencé par le troisième, soit le chant des sirènes, dans lequel Billy descend aux enfers pour sauver sa copine d’été, Prune, convaincu qu’elle est une sirène.

C’est un drôle d’objet, moitié livre, moitié encyclopédie de l’occulte. On y retrouve des citations de Brassens, des poèmes classiques et des historiettes gothiques insérées à travers le récit. Les illustrations sont à la fois simples et complexes, un peu comme du Sempé ou du Quentin Blake.

À la fin de la lecture, j’ai tenu le livre sur mon cœur, incapable de me sortir de cet univers. Certains livres semblent avoir été écrits pour nous, des livres « âme soeur » qui  nous font sentir que nous ne sommes pas seuls dans notre imaginaire. Ça avait été le cas avec The Magician l’année dernière, et ce fut le cas avec Billy Brouillard.

Il ne me manque plus que les Comptines Malfaisantes à lire, et vous pouvez être certains qu’elles se retrouveront sur ma liste de cadeaux de Noël!!

Une petite page pour vous donner un apperçu, tirée du poème dessinée « la princesse et la flaque d’eau », qui à lui seul vaut le détour du premier album, le Don de trouble vue.

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Comment tuer une série

9782800157283Récemment, j’ai dû cacher le dernier tome d’une de mes séries de bandes dessinées préférées dans un tiroir, afin de m’assurer que mes enfants ne me demandent plus jamais de le lire.

La série : Petit poilu, un petit bijou de bande dessinée sans paroles.

L’album : le tome treize : le château de crotte de maille.

La trahison de l’auteur

Tout d’abord, il faut savoir que les douze premiers Petit Poilus suivent les aventures colorées d’un petit bonhomme qui s’aventure hors du foyer familial pour découvrir à chaque fois un monde merveilleux. C’est une des séries qui a le plus accroché mon garçon à la lecture, et je le recommande chaudement à gauche et à droite depuis des années! Sans paroles, la bande dessinée permet aux enfants de 3-5 ans de lire seuls en se racontant l’histoire. Les douze premiers tomes offrent des trésors d’aventure, d’amitié et de poésie. Le treizième n’offre que du caca!

Et je ne parle pas ici au figuré!

Voici quelques cases de l’album, puisqu’une image vaut mille mots.

 petit poilu caca

On devine facilement la suite: le contenu de la catapulte sera envoyé sur la tête du « vilain » pour le faire fuir.

Les lecteurs de longue date savent déjà que, à la base, je ne suis pas adepte d’utiliser l’humour anal pour accrocher les lecteurs. D’un autre côté,  j’accepte sa présence dans la littérature jeunesse, entre autres parce que c’est vrai que certains enfants peuvent y trouver son compte, et surtout parce qu’il n’y a pas de mauvais chemin vers la lecture.

Le problème, c’est que quand on instaure un ton dans une série, on ne peut en déroger de manière trop brutale sans trahir son auditoire. Petit Poilu qui passe de la poésie à la vulgarité, c’est un peu comme si Peyo avait donné, l’espace d’un album, une tronçonneuse à Gargamel pour quelques scènes de bain de sang bien senties! Ça ne veut pas dire que les scènes sanglantes sont mauvaises en générales, par exemple, elles sont tout à fait convenables (et même plutôt agréables) lorsque lues dans un Clown vengeur.

Une série établie des attentes entre le lecteur et l’auteur. Si l’auteur a envie de se défouler dans une tout autre direction, il doit le faire dans une autre œuvre! Par exemple, lorsque Zep, l’auteur de Titeuf, a eu envie de faire une BD plus sérieuse, il l’a fait dans un album qui n’a rien à voir avec son héros habituel.

 Zep

Le pire, c’est que le format, lui, peut changer sans que ça ne soit une trahison. Prenez par exemple Léon, qui se décline en albums de toute sorte, tout en restant toujours aussi rigolo.

Même moi, avec le tome 5 de Victor, je change la formule le temps d’un recueil de nouvelles. Mais là encore, le ton, lui sera respecté.

Bref, liberté dans la forme, continuité dans le ton.

 

Deux publications pour le prix d’une!

C’est la semaine officielle de l’auto-promo, avec deux nouvelles pour vous aujourd’hui! Tout d’abord, le vol des Scarpassons, quatrième aventure des naufragés de ma série Terra Incognita, est arrivé en librairie! Courrez chez votre libraire, ou achetez-le enligne, c’est toute une aventure! Vous pouvez également visiter la page du roman pour en savoir plus!

 

Deuxièmement, depuis la semaine dernière, une grande aventure a commencé pour nos Glorieux! Cette année, plutôt que de narrer leurs vacances un joueur à la fois, Martin et moi avons choisi de leur faire vivre une aventure épique qui se suivra de semaine en semaine. Tout un défi, que de faire du narratif en format strip : c’est comme un roman qui aurait une chute à chaque paragraphe!

Pour suivre le tout, vous pouvez acheter le journal de Montréal les lundis, mercredis et vendredis, ou encore aimer la page Facebook, où les strips sont tous publiés!

Voici d’ailleurs un des strips de la semaine dernière :

La fin des vacances… de nos glorieux!

 

J’en ai parlé lorsque j’ai obtenu le contrat , et une seconde fois pour décrire le processus de création : j’ai vécu ma première véritable expérience professionnelle de scénarisation de bande dessinée cet été, grâce à l’illustrateur Martin Roy. Les derniers strips sont passés il y a une ou deux semaines, voilà donc le temps d’un petit bilan.

Pour les curieux qui ignorent de quoi je parle, j’ai créé une page « Les vacances de nos glorieux » à l’intérieur même du site, ce qui m’a d’ailleurs obligée à changer l’étiquette « Mes livres » pour une catégorie « Publications », puisque ces bandes dessinées n’ont existé que dans les pages du Journal de Montréal.

Je suis extrêmement contente de l’expérience! Après avoir accepté le contrat dans l’euphorie, j’ai bien eu quelques moments de doutes. Ma première angoisse : suis-je capable de parler de hockey, moi qui n’y connais rien? Comme de fait, depuis que je ne vis plus sous le même toit que mon grand frère, tout nom de joueur, statistiques, et état général de la LNH me sont devenus complètement extérieurs à mon quotidien. Mais avec un heureux mélange d’abonnement à la Presse, de recherches sur le site du journal de Montréal et d’utilisation intense de Wikipédia, les tics et personnalités des joueurs n’ont bientôt plus eu de secrets pour moi!

Deuxième angoisse : suis-je capable de faire de l’humour? Je considère, dans la vie de tous les jours, comme quelqu’un de relativement drôle, mais j’ai eu la surprise, m’étant mise à l’écriture, que l’humour était pratiquement absent de mes manuscrits, au profit de l’aventure, de l’action et de l’émotion. Mais il semblerait que l’humour marche exactement de la même manière que mes autres inspirations : donnez-moi une chaise et un « deadline »,  et les idées fuseront.

Quelques trucs que j’ai appris en cours de route:

  • –  La bande dessinée en trois-quatre cases est un médium très précis. Trouver la blague n’est qu’une infime partie de l’équation, le succès de cette dernière dépendra du langage visuel utilisé, du dialogue, etc.
  • –  Si trouver plusieurs idées de blague est souvent facile, décider de la valeur de chaque est plus compliqué. Ainsi, j’ai souvent envoyé à Martin Roy plus d’idées qu’il n’en fallait, le laissant ainsi choisir avec un œil externe (et un œil plus habitué au médium visuel) les trois meilleurs.
  • –  Il est plus facile de rire des mauvais joueurs que des bons! C’est le principe du caricaturiste. Plus le sujet est laid, plus le travail est facile!

En conclusion, j’ai ADORÉ l’expérience et suis même pas peu fière des résultats! Tenez-vous-le pour dit : ça ne sera pas ma dernière incursion dans ce médium! Avis aux illustrateurs férus de phylactères, dès que mon carnet de danse se libère, je passe à l’attaque!

Étude d’un microcosme du processus de création.

J’approche d’une trentaine de scripts écrits pour les Vacances de nos glorieux, et je réalise que le processus d’idéation pour ces mini-bandes dessinées est un peu une version très très condensée du processus d’écriture.

Le tout se passe en 5 étapes, étalées sur une seule journée :

 

1-      Recherche. Dans ce cas, il s’agit pour moi de lire quelques articles de journaux, les fiches Wikipédia des joueurs, ainsi que quelques commentaires de forums et de médias sociaux histoire de saisir quelques caractéristiques intéressantes des joueurs.

« Kostitsyn s’tune machine , yer bourrer de talent mais i s’presente pas a chaque soir … Que Gauthier fais comme Yzerman pis qui emmene les Quebecois a Montreal » Exemple d’un commentaire lu dans les médias sociaux.

 

2-      Choisir un thème. Habituellement, un des traits de caractère va ressortir de la recherche et déclencher une première idée de blague qui permet de choisir le thème des trois strips de la semaine, soit quel genre de vacances ce joueur va passer (à la pêche, perdu dans le bois, au mini-putt, etc.)

 

3- Laisser macérer! Plus souvent qu’autrement, je garde mon mercredi pour les vacances de nos glorieux, et comme mon plus jeune n’a pas de garderie en cette journée de milieu de semaine, je n’ai qu’un morceau de l’heure de la sieste pour faire la rechercher et choisir un thème. Ensuite, le domestique revient au galop jusqu’à après le souper. Et c’est pendant ces heures à faire autre chose (poussette, parc, cuisine, vaisselle, etc) que les trois strips vont prendre forme. Si bien que, rendu à l’heure du bain, tout est prêt pour…

 

4- L’écriture : Une fois les trois idées claires dans ma tête, l’écriture elle-même n’est qu’une question d’une quinzaine de minutes passées à l’ordinateur.

 

5- Révision : Pas de belles phrases et d’émotions vives dans la révision, il suffit de s’assurer que les dialogues sont clairs et « punchés ».

Les étapes sont à peu près les mêmes pour un roman, à la différence que les deux dernières (écriture et révision) s’y retrouvent en proportion beaucoup plus importantes. Par contre, je dois avouer qu’il y a un gros, très gros avantage à réussir à condenser tout ce processus en une seule journée : beaucoup moins de chances de rester éveillé la nuit à peaufiner des idées!

Des bulles et des bâtons… de hockey!

Il y a des projets pour lesquels ont se bât avec patience et acharnement, puis il y a ceux qui vous tombent dessus comme par magie!

Il y a 5 ans, nourrissant l’espoir de devenir scénariste de bande dessinée, j’avais élaboré un projet de bande dessinée à saveur féminine. Ne connaissant, à l’époque, que peu d’illustrateurs, j’avais fait un appel à tous sur un forum, puis choisi, parmi une demi-douzaine de volontaires, Martin Roy, dont j’aimais bien le coup de crayon. Joliment nommé « 34B le matin », le projet ciblait les magazines féminins, mais aucun ne s’est montré intéressé. Petit extrait en cliquant ci-dessous.

Depuis, je me suis plutôt dirigée vers les livres jeunesse, mais Martin, lui, a persévéré en bande dessinée. Le Journal de Montréal publie ses dessins d’avants-matchs ainsi que ses strips sur le CH depuis 2007, et il a également publié une série de strips nommée « Faldo » sur le site de Sympatico.ca. Lorsqu’il a perdu son scénariste juste avant l’été, il m’a demandé si je pouvais le remplacer pour une série intitulée « Les vacances de nos Glorieux », des strips portant sur l’été des joueurs du Canadien, publiés dans le Journal de Montréal.

Les publications ont commencé cette semaine, avec Scott Gomez, réputé pour être le joueur du Canadien le plus grassement payé… et le plus décevant côté performance.

Vous pourrez voir la suite trois fois par semaine dans la section sport du journal de Montréal, ou encore sur Facebook à la page « Les vacances de nos glorieux », sur laquelle Martin téléverse le dernier gag après publication! Vous pouvez même voir ce que Martin et d’autres scénaristes ont fait par les étés passés. Le gag de ce matin, soit le deuxième sur Scott Gome, est de Martin (et est très drôle!), mais je devrais être bonne pour le fournir en scénario jusqu’à septembre! Mathieu Darche, Carey Price, PK Subban, tout le monde va y passer!