Le supplice de la salle vide

 J’avais les informations de mes animations au Salon du livre d’Edmundston en main depuis longtemps, mais ce n’est qu’à mon arrivée que j’ai réalisé que l’une d’entre elles comprenait tous les ingrédients pour me faire subir cette épreuve qu’à peu près tous les auteurs, moi y compris, ont déjà subit dans leur vie : le supplice de la salle vide!

Les ingrédients en question sont les suivants :

  • Une salle fermée. Les animations qui sont faites en plein milieu de la salle d’exposition du salon attireront leur public au fur et à mesure. On peut y commencer avec seulement deux auditeurs, et terminer avec salle comble. Ce n’est pas le cas avec une salle fermée.
  • Une animation à petit déploiement. J’entends par là un auteur qui parle simplement de son métier sans artifices, par opposition à un spectacle de magie, de musique ou de marionnettes, qui ont toujours la cote.
  • Une plage horaire à l’extérieur des visites scolaires, donc qui ne permet pas à une classe entière de s’inscrire d’avance à l’activité, ce qui assure de nombreux spectateurs captifs! Dans mon cas, c’était un vendredi soir, à 18h40, heure où bien des parents préfèrent mettre leurs enfants dans le bain et prendre un digestif bien mérité dans le divan plutôt que de sortir. Je suis un parent, je parle d’expérience!
  • Et finalement, un auteur assez connu pour être invité à faire une animation, mais pas assez pour que les parents reconnaissent le nom dans le programme. Je dis bien les parents, parce que c’est eux qui liront le programme et proposeront à leur enfant d’y aller (ou non, selon la force de l’appel du divan!).

En fait, salle vide, ce n’est pas la bonne expression ici. Si l’auditoire est de zéro, l’auteur est libre d’annuler, tout simplement. Le problème survient plutôt s’il y a une, deux, ou trois personnes dans la salle. Il faut alors faire l’animation dans des conditions beaucoup plus intimes que prévu. Le tout peut être très gênant, surtout si vous avez prévu faire participer votre auditoire!

Bref, j’avais toutes ces conditions réunies pour mon animation de vendredi soir. À l’heure fatidique, lorsque je me suis pointé dans la salle….

….

… suspense…

… il y avait du monde!

Fiouf! Pas une salle comble, mais suffisamment pour faire participer l’auditoire sans que ça soit toujours les mêmes qui soient appelés. Suffisamment pour avoir du fun.

Preuve à l’appuie ci-dessous, photo prise par le Salon du livre D’Edmundston. Notez que les magnifiques marionettes en décors sont celles du théâtre de la reine de coeur qui faisait des animations dans la même salle durant le salon.

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Il faut dire que j’avais suivi l’excellent conseil de Rogé Duber, un véritable pro de l’animation en Salon (magie ET marionnettes, dans son cas!), qui m’a suggéré de mentionner l’événement aux classes que je rencontrerais durant la tournée scolaire qui précédait l’événement. J’ai donc écrit l’heure de mon animation au tableau dans chaque classe, et j’ai pu reconnaître certains visages dans la salle le soir fatidique venu.

Ajoutez à ça un très bon travail de la part du Salon, qui a fait un appel à l’interphone pour annoncer l’activité quelques minutes auparavant en plus de l’afficher sur les écrans à l’entrée.

J’ai pu éviter le supplice de la salle vide… du moins pour cette fois.

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