Erreur de jeunesse

Les Naufragés de ChélonMon premier livre, Les Naufragés de Chélon est étudié dans plusieurs écoles, et au moins une fois par année, lors des tournées d’animation scolaire, un professeur me fait un reproche, toujours le même :

« Les jeunes aiment beaucoup votre livre, mais le vocabulaire est un peu compliqué ».

Sentant que cette erreur est particulièrement remarquable dans les tout premiers paragraphes du livre, je l’ai donc récemment relu. À première lecture, je me suis outrée : « Ils sont parfaits, ces paragraphes! ». Il faut dire que j’ai toujours été une fervente défenseure du niveau de langage des livres jeunesse,  convaincue que les jeunes décodent les mots qui ne connaissent pas de manière organique, et qu’ils acquièrent ainsi toujours plus de vocabulaire.

Puis, en deuxième lecture, je me suis mise à noter les mots que les lecteurs de 3-4e année n’ont peut-être pas vu souvent. En voici quelques-uns :

Brigantin, balloté, tangage, lézarde, embrasure, intempéries, bourrasques, bastingage, étreinte, écailleuse, surplomber, ressac…

Et j’ai réalisé le problème de ces premiers paragraphes. Ce n’est pas la présence de mots plus difficiles qui rebute les élèves, mais bien la fréquence de ceux-ci. Il faut dire que c’était mon premier roman, et que je voulais que les premières pages soient parfaites. J’ai donc travailler et retravailler les passages afin de trouver les mots justes, quel que soit leur niveau de difficulté. Avec le recul, je me demande aussi si l’utilisation de mots plus littéraire ne m’aidait pas à éloigner le syndrome de l’imposteur.

Je n’ai jamais baissé le niveau de langage de mes livres, mais je crois avoir appris, avec le temps, à les doser, et surtout, à les utiliser lorsqu’ils sont nécessaires plutôt que de le faire pour « flasher » et me réconforter l’égo!

Aussi, cette semaine, surveillez ma page Facebook alors que je vous ferai voter pour décider quelle créature du merveilleux urbain je dévoilerai la semaine prochaine!

 

2 réflexions sur « Erreur de jeunesse »

  1. C’est sûr que ça fait beaucoup de mots peu communs en quelques paragraphes… mais en même temps, je suis comme toi : je crois que les jeunes vont intégrer ces mots de façon organique. Par contre, il y a sans doute moyen de les espacer ou de les expliquer au fur et à mesure, juste pour pas faire trop peur aux moins rapides. 😉

  2. @Gen: c’est ce que je tente de faire maintenant moi aussi: espacer, et m’assurer que le sens de la phrase permet de comprendre le mot. Évidemment, le dosage change aussi avec l’âge du public!

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