Les visites scolaires dans les salons : culture ou perte de temps?

Après la publication de mon dernier billet, pensés après cette première journée de salon, une grande discussion s’est engagée sur Facebook entre de mes amis auteurs et de mes amis professeurs au sujet de l’interdiction d’acheter des livres au Salon que certaines écoles en visite imposent à leurs élèves. Évidemment, cette décision ne plaît pas aux auteurs qui prennent une journée à leur frais pour faire de la promotion et n’ont pas envie de la passer à poireauter devant des piles de livres invendus.

Les raisons des professeurs sont nombreuses : argent perdu, emphase des inégalités sociales, mauvais choix de livre, enfants pris dans une file pour payer alors que l’autobus s’en va, etc. Je comprends parfaitement les raisons des enseignants : la gestion de l’argent est une chose compliquée à apprendre aux enfants, possiblement une qui devrait être du ressort des parents plutôt que de celui des professeurs.

N’empêche que le résultat est que les enfants ne font qu’errer sans but pendant une heure entre les allés de livres en collectionnant les signets devant des auteurs qui, eux, se disent qu’on ne les y prendra plus. Donc, si cette tendance se maintient, les auteurs bouderont de plus en plus l’événement, du moins durant la semaine, et, avouons-le, tant qu’à amener les élèves dans un salon sans auteurs, les écoles sont aussi bien de les amener au Renaud-Bray!

Mon conseil au Salon du livre jeunesse de Longueuil:

Utilisez plutôt les jours de semaine pour organiser une journée pour les professionnels (conseillers pédagogiques, bibliothécaires, etc.) remplie de conférences et d’animations. Si vous réussissez à en attirer un bon nombre, les éditeurs se battront pour un espace-kiosque.

Mon conseil aux parents :

Allez au Salon du Livre Jeunesse avec vos enfants, donnez-leur 20$ et « lâchez-les lousses »! Le salon est trop petit pour être dangereux, et ce sera pour eux soit une belle occasion d’apprendre, soit une belle occasion de vous surprendre.

Mes conseils aux écoles qui imposent cette interdiction d’achat :

– Si vous désirez que vos élèves aient un contact avec des auteurs, invitez-en plutôt un dans votre classe, que ce soit pour une animation comme la mienne, avec la Caravane de la fête du livre où avec le programme La culture à l’école.

– Si vous désirez leur offrir un moment privilégié entouré de livres, amenez-les à la bibliothèque où ils pourront les ouvrir et s’y plonger.

– Si vous désirez tout de même les amener au Salon, imposez-leur au moins un devoir qui les obligera à regarder les livres, par exemple d’en noter trois qui serviront de suggestions pour la bibliothèque de l’école.

Finalement, il existe aussi une solution qui les englobe toutes : certaines librairies (Boyer sur la Rive-Sud, et BuroPlus à Saint-Jean, entre autres) font des salons privés dans les gymnases des écoles. On jumèle le tout avec une présence d’auteur dans les classes, et les achats s’effectuent avec les parents lorsqu’ils viennent chercher leurs rejetons après 3 h! Tout le monde y gagne!

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